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© AFP/Karim Sahib
Le Qatar présente la maquette de son stade Al-Shamal lors d'une exposition à Dubai, le 28 avril 2010
Debout face aux critiques, le Qatar a âprement défendu sa légitimité à organiser la coupe du monde de football en 2022, réaffirmant devant la planète sport, réunie chez lui à Doha, sa détermination à mener son projet à bien et à convaincre les sceptiques.
Des centaines de ministres, hommes d'affaires, agences de communication et anciens sportifs de haut-niveau se sont rassemblés trois jours jusqu'à mercredi pour le forum des Doha Goals.
Un rassemblement conçu officiellement pour repenser la place du sport au sein de la société et mieux gérer les flux financiers qui en résultent.
Mais la réunion, qui se tenait pour la deuxième année consécutive, a encore une fois peiné à accoucher de résultats concrets et s'est par instant transformée en tribune permettant aux Qataris de défendre leur omniprésence dans le sport mondial, coupe du monde 2022 en tête.
Hassan Al-Thawadi, secrétaire général du comité d'organisation de la compétition, a ainsi renvoyé la Fifa à ses responsabilités face à la polémique sur les très fortes chaleurs (jusqu'à 50°C) qui règnent dans l'émirat en été.
'Si le monde du foot ou la Fifa le veut'
"Depuis le début, nous avons toujours dit que nous pouvions organiser la coupe du monde en été", a-t-il déclaré, rappelant qu'un système de refroidissement des stades était prévu.
"Mais si le monde du football ou la Fifa veut qu'elle se tienne en hiver, nous serons ravis et prêts. S'ils le veulent en été, nous sommes prêts aussi", a-t-il assuré.
Plus largement, le responsable a regretté l'avalanche de reproches qui se sont abattus sur ce petit pays du Golfe depuis qu'il a gagné le droit d'organiser le Mondial-2022.
Outre les problèmes de températures, le Qatar est notamment accusé d'exploiter les ouvriers étrangers qui travaillent sur les chantiers.
Une polémique a par ailleurs vu le jour sur la façon dont ce minuscule territoire, piètre en football mais richissime en en gaz, a convaincu fin 2010 le comité exécutif de la Fifa de lui confier l'événement sportif le plus populaire de la planète. Le comité d'éthique de la Fifa a même ouvert une enquête.
"Pourquoi avons-nous gagné ? Sans vouloir paraître arrogant, c'est parce que nous avions la meilleure offre", a estimé Al-Thawadi. "Nous avons proposé une coupe du monde compacte sans grands trajets, une localisation géographique parfaite qui permet trois milliards de téléspectateurs".
'Idées fausses'
Et le patron de Qatar 2022 de réitérer sa détermination à poursuivre ses ambitions. "Il y a beaucoup d'idées fausses sur le Moyen-Orient et la coupe du monde", a-t-il regretté. "Tous les tournois laissent un héritage. La chance de montrer au monde qui nous sommes et ce que nous sommes, ce sera notre ultime héritage".
L'émirat a fait depuis quelques années du sport un des fers de lance de sa "soft-diplomatie", investissant des fortunes dans des clubs européens et multipliant les candidatures pour les grands évènements. Il organisera aussi le Mondial de handball en 2015.
Les Doha Goals, qui s'achevaient mercredi, s'intégraient dans cet arsenal en voulant rassembler des acteurs du sport dans le monde entier. Mais le forum n'est guère parvenu à dépasser les déclarations d'intention.
Les organisateurs ont annoncé la signature d'accords de principes pour construire des terrains de sport à Port-Gentil (Gabon), Naplouse (Palestine), et Mazar-e-Sharif (Afghanistan).
Ils ont aussi revendiqué la création d'un fonds de solidarité financé par les sportifs au sommet de leur carrière, pour ceux qui sont en difficulté ou entreprennent leur reconversion.
"Les athlètes seront encouragés à contribuer à hauteur de 1% de leurs revenus", a-t-on expliqué dans l'entourage de Richard Attias, le producteur de la manifestation pour les Qataris. Équipes et sponsors seront invités à dégager la même somme.
Un comité consultatif doit être mis en place pour approcher les athlètes et futurs donateurs.