Happy Birthday : |
© AFP/JORGE BERNAL
La star de l'Argentine Lionel Messi
avant le match contre la Bolivie, auquel il n'a pas participé car suspendu, le 28 mars 2017 à La Paz
Après la courte victoire contre le Chili jeudi (1-0, penalty de Messi), l'horizon vers la Russie se dégageait pour l'Argentine. La suspension de Messi puis la déroute mardi en Bolivie (2-0) l'ont à nouveau plongée dans le doute.
L'annonce de la sanction de 4 matches pour le maître à jouer de la sélection argentine, cinq heures avant Bolivie-Argentine, a scandalisé l'Argentine, car sans Messi, l'Albiceleste est une équipe de second rang. Avec lui, elle a gagné 5 matches sur 6 dans les qualifications. Sans lui, c'est quatre nuls, trois défaites et une seule victoire.
A la 5e place des qualifications de la zone Amérique du sud, l'Argentine n'a plus le droit à l'erreur.
Le sélectionneur Edgardo Bauza a le couteau sous la gorge. Les demandes de démission s'accentuent. Depuis qu'il a repris la sélection en août 2016, elle joue sans inspiration, sans fond de jeu, et dépend d'exploits individuels, généralement de son capitaine.
La sanction à retardement contre Messi est tombée cinq jours après l'incident. L'insulte à l'encontre d'un arbitre de ligne était inexcusable, mais pour beaucoup de supporters de Messi, la punition est "disproportionnée".
Diego Maradona n'a pas excusé Messi. "On voit qu'il l'insulte, oui. On l'a tous vu. Une sanction sur la base d'images, c'est arrivé à (Zlatan) Ibrahimovic avec Manchester United pour un coup de coude à un défenseur, il a pris trois matches". Mais il s'est proposé pour argumenter l'appel argentin devant la Fifa.
- Encore trois matches -
"Quatre matches, ça n'a pas de sens. Il y a des agressions bien plus mal intentionnées et on ne donne que deux matches. La sanction est exagérée", fustige César Menotti, l'ex-sélectionneur champion du monde en 1978.
Pour l'ancien gardien paraguayen José Luis Chilavert, la sanction contre Messi "est une vendetta de la Fifa contre le football argentin. Messi paie les conséquences".
Placée sous tutelle de la Fifa, l'Association du football argentin (AFA) essaie péniblement de sortir d'une crise institutionnelle et financière.
Mercredi, l'AFA élit enfin une nouvelle équipe dirigeante, après trois ans de turbulences. Après la mort du parrain Grondona, à la tête de l'AFA de 1979 à 2014, des dirigeants intérimaires qui n'avaient pas la carrure ont tenté en vain de remettre de l'ordre dans une fédération pillée par des dirigeants corrompus.
L'absence de Messi avait déjà plané sur les qualifications, au gré des blessures ou quand la vedette de Barcelone avait renoncé à sa retraite internationale, une décision prise à chaud après la finale perdue de la Copa América 2016 contre le Chili, la deuxième en deux ans.
Messi a purgé mardi à La Paz le premier de ses quatre matches de suspension. Sauf allègement de la sanction, il manquera les trois prochaines rencontres en Uruguay (31 août), à domicile face au Venezuela (5 septembre) et au Pérou (5 octobre). Le maître à jouer argentin fera son retour pour la dernière journée le 10 octobre en Equateur.
Dans la zone Amsud, le Brésil (30 pts) est déjà qualifié. Cinq équipes, Colombie (24 pts), Uruguay et Chili (23), Argentine (22), Equateur (20) se disputent les trois autres billets directs et un de barragiste.
"Nous sommes vivants et déterminés à nous qualifier pour le Mondial", a déclaré Edgardo Bauza, sans rassurer, après la défaite en Bolivie.
La presse argentine appelle les cadres Di Maria, Agüero, Higuain et Mascherano à assumer leurs responsabilités en l'absence du patron.
Mais "remplacer Messi est impossible", remarque Menotti, qui se souvient que l'Argentine n'a échoué qu'une fois en phase de qualification pour le Mondial. En 1970, elle n'avait pas participé à la Coupe du monde au Mexique.