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© AFP/MICHAEL BUHOLZER
Le président de la Fifa Gianni Infantino en conférence de presse au siège de l'instance internationale à Zurich
L'arbitrage vidéo qualifié pour la Coupe du monde 2018? C'est le souhait réitéré par le président de la Fifa, Gianni Infantino, qui a défendu samedi un système qui a déjà connu des couacs lors de son expérimentation au Mondial des clubs.
"Nous sommes en phase de test et (le système) doit être peaufiné", a déclaré le patron du foot mondial à la veille de la finale du tournoi entre le Real Madrid et les Japonais des Kashima Antlers à Yokohama.
"Il est encore trop tôt pour savoir quand nous pourrons démarrer avec ce système, mais j'espère que les résultats des essais seront assez positifs pour le mettre en vigueur lors de la prochaine Coupe du monde", a-t-il ajouté.
Le test de l'assistance vidéo au Mondial des clubs a déjà suscité deux controverses.
Jeudi lors de la deuxième demi-finale entre le Real et les Mexicains d'América (2-0), la polémique avait touché Cristiano Ronaldo lui-même, quelques jours seulement après l'attribution de son quatrième Ballon d'Or.
Son but inscrit dans le temps additionnel de la seconde période avait été accordé, puis annulé pour hors-jeu, et enfin validé par l'arbitre central, au bout d'un certain flottement et une longue incompréhension entre joueurs, arbitre et assistant vidéo.
CR7 avait fait une moue d'incrédulité au coup de sifflet final, et son entraîneur Zinédine Zidane avait donné dans le lourd sous-entendu: "Si vous me demandez mon impression personnelle, ça pourrait causer des problèmes".
Le milieu Luka Modric , lui, avait mis les pieds dans le plat. "Pour être honnête, c'est une invention que je n'aime pas. Cela crée de la confusion. J'espère qu'on ne va pas continuer avec ce système parce que pour moi, cela ne correspond pas au football."
- 'Temps trop long' -
Il faut bien essuyer les plâtres, a plaidé la Fifa.
"Sur le but de Ronaldo, il y a eu un problème de communication, a commenté Infantino. Même si cela prend quelques secondes pour arrêter une décision, cela sera bénéfique car ce sera la bonne décision."
"L'arbitre a écouté dans l'oreillette la conversation entre les assistants, qui regardaient s'il y avait hors-jeu ou non, et il a cru qu'ils étaient en train de lui parler", a expliqué Massimo Busacca, le patron des arbitres à la Fifa.
Également critiqué: l'allongement des matches causé par l'arbitrage vidéo. Lors de la première demi-finale (Kashima Antlers - Atletico Nacional), un penalty avait été accordé de longues secondes après l'action litigieuse, ce qui avait perturbé les joueurs.
"L'arbitre n'a pas vu la faute et a donc laissé le jeu se poursuivre jusqu'à ce que l'assistant vidéo l'en avertisse, a expliqué Busacca. Ce temps a été trop long et nous devons y travailler".
Infantino, après une allusion au temps que les joueurs mettent parfois à simuler des blessures a souligné l'enjeu soulevé par l'arbitrage vidéo: "Nous ne voulons pas interrompre le cours du jeu mais que représentent trente secondes ou une minute dans une Coupe du monde si vous pouvez gagner ou perdre une finale à cause de l'erreur d'un arbitre ?"
- Fluidité -
La vidéo, c'est un cheval de bataille de l'Italo-Suisse: à peine élu sur un programme de transparence et de modernité, il avait activement participé en mars à la réunion de l'Ifab, organe gardien des lois du jeu, autorisant pour la première fois des tests d'assistance vidéo en conditions réelles de matches pendant deux ans.
Les quatre cas où l'assistant vidéo peut avoir son mot à dire à l'arbitre central sont: but marqué, carton rouge, penalty, doute sur l'identité d'un joueur à avertir.
En allant au-delà de la technologie sur la ligne de but utilisée dès le Mondial-2014, Infantino a pris ainsi le contre-pied idéologique de son ex-patron à l'UEFA, Michel Platini , opposant historique à la vidéo pour des raisons de fluidité du jeu.
Il a reçu le soutien des Madrilènes, en conférence de presse d'avant-match samedi: revenant sur son amertume de jeudi, Zidane a finalement demandé "du temps" et de la "patience" pour que le système fonctionne, et son capitaine Sergio Ramos a salué la présence d'un assistant vidéo "si ça peut éviter des litiges sur le moment".
L'écho est similaire du côté du grand rival barcelonais. "Je suis en faveur de tout ce qui permet d'améliorer le football et d'aider le corps arbitral, a dit l'entraîneur du Barça, Luis Enrique. Tout ce qui permet de résoudre des situations qui sont restées bloquées dans le passé. Il ne faut pas toujours jeter la pierre aux arbitres".