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Le stade Mineirao de Belo Horizonte, le 8 novembre 2016
Le 8 juillet 2014, l'équipe du Brésil subissait la plus grande humiliation de son histoire en encaissant un incroyable 7-1 en demi-finale de son Mondial. Jeudi contre l'Argentine, elle tentera de l'exorciser en rejouant pour la première fois dans le même stade Mineirao de Belo Horizonte.
Presque deux ans et demi après, la fessée monumentale administrée par l'Allemagne future championne du monde hante encore les mémoires brésiliennes, sous le nom de "Mineirazo", réplique encore plus violente du "Maracanazo" de 1950, lorsque l'Uruguay avait décroché au Maracana le titre suprême en battant la Seleçao (2-1).
Certes, le Brésil a remporté pour la première fois la médaille d'or aux Jeux olympiques, en août à Rio, sous l'impulsion de son fils prodige Neymar; certes, il s'est ragaillardi en qualifications du Mondial-2018 en s'emparant de la première place du groupe sud-américain, sous l'impulsion du nouveau sélectionneur, Tite.
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L'attaquant brésilien Neymar à l'entraînement au stade Mineirao de Bolo Horizonte, le 8 novembre 2016
N'empêche: à l'heure où les joueurs fouleront la pelouse du stade Mineirao, le "sete a um" (sept à un) traversera toutes les têtes.
"A chaque convocation, je me dis: +Je vais essayer de laver mon honneur, je vais essayer de laver l'honneur de la sélection+. Et tous ceux qui étaient à cette demi-finale pensent la même chose", a ainsi avoué Marcelo dimanche sur TV Globo.
- 'Cicatrice' -
Dans le groupe actuel, l'arrière gauche du Real Madrid est le seul joueur à avoir disputé l'intégralité de cette maudite demi-finale. Fernandinho et Paulinho avaient joué une mi-temps chacun, Willian était entré en jeu en seconde période, et Dani Alves était resté sur le banc.
Thiago Silva et Neymar n'avaient pu y participer, le premier sur suspension, le second sur blessure. Le capitaine connaissait le début de sa déchéance, et se retrouve désormais remplaçant derrière la charnière Miranda-Marquinhos, tandis que "Ney" a poursuivi sa montée en puissance à Barcelone en finissant notamment sur le podium du Ballon d'Or 2015.
Les principaux joueurs pointés du doigt après le désastre ont disparu des radars de la Seleçao, le gardien Julio Cesar, l'arrière central et capitaine d'un soir David Luiz, le milieu défensif Luiz Gustavo ou encore l'attaquant Fred, le grand bouc émissaire du fiasco.
Renato Augusto, lui, est l'un des nouveaux leaders de Tite et relativise: "Nous ne devons pas amener plus de pression qu'il n'y en a, a souligné le milieu. Nous ne devons pas trop nous souvenir de ce qui s'est passé. La cicatrice va rester, il ne nous reste plus qu'à changer et aller de l'avant".
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Les Brésiliens David Luiz et Thiago Silva, après la demi-finale du Mondial perdu 7-1 contre l'Allemagne, le 8 juillet 2014 à Belo Horizonte
"Moi je ne jouais pas, mais j'étais un supporter brésilien, a-t-il ajouté. C'était mauvais pour tout le monde et nous ne devons pas charger les joueurs qui étaient présents: quand on perd, c'est la nation tout entière, et c'est le bon moment de ramener une bonne victoire et diminuer ce sujet".
- 7-1 et 70 -
Renato Augusto a participé au sacre olympique de Rio, et y voit l'ouverture d'un nouveau chapitre: "Nous en avons beaucoup parlé pendant les Jeux, avant le match contre l'Allemagne (en finale, ndlr), qu'on avait besoin de gagner pour aplanir ce sujet. Maintenant, avec un match au Mineirao, ce sujet revient, mais nous devons penser à ce que nous pouvons faire pour avancer".
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Duel Neymar - Messi
Et pour cela, rien de mieux pour la Seleçao que de conforter son statut de leader de la poule sud-américaine en battant le grand rival argentin, qui en revanche se traîne à la 6e place sur 10, c'est-à-dire pour l'heure hors zone qualificative.
Ironie du sort, si le Mineirao ravivera le pire épisode de l'histoire de la Seleçao, il en convoquera aussi le chapitre le plus glorieux, son épopée à la Coupe du monde 1970, point d'orgue du "jogo bonito" (beau jeu à la brésilienne), à travers un hommage au capitaine d'alors, Carlos Alberto Torres, décédé le 25 octobre.
En son honneur, Dani Alves troquera son traditionnel N.2 pour le N.4 du glorieux ancien, avec sur son brassard blanc de capitaine l'inscription "Eterno Capitao" (capitaine éternel). Les dix autres joueurs arboreront le même brassard, mais noir.