Happy Birthday : |
© AFP/-
Les travaux de l'Arena d'Al-Saad, au Qatar, qui doit accueillir des matchs du Mondial-2015 de handball, le 23 décembre 2013
Loin de la lumière médiatique de la Coupe du Monde de football 2022 et des polémiques qui l'accompagnent, le Qatar travaille aussi, plus discrètement, à l'organisation du Mondial de handball qu'il accueillera dans à peine plus d'un an, en janvier 2015.
Les organisateurs de ce Mondial-2015 parlent de Lusail comme de "la banlieue de Doha", mais c'est déjà un peu le désert, de sable et de poussière.
Et c'est là, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, juste à côté du circuit de MotoGP, qu'est déjà largement sortie de terre la salle de 15.300 places qui doit accueillir la finale ainsi que les cérémonies d'ouverture et de clôture du tournoi.
Plus de 15.000 places, c'est beaucoup. A titre de comparaison, le Palais Omnisports de Paris-Bercy compte 14.500 sièges en configuration sports de salle.
Mais pour Imad Ali, le directeur de projet du site, interrogé par l'AFP, il s'agit de faire de cette "arena" où l'on jouera aussi au volley et au basket "une référence internationale".
Car ce tournoi, premier championnat du monde d'un sport collectif organisé par le Qatar, doit servir de vitrine du savoir-faire de l'émirat, qui n'a pas renoncé à son rêve olympique mais qui doit faire face aux critiques quant aux conditions de travail des ouvriers sur ses chantiers.
Alors, à Lusail, tout, des finitions aux sièges, des tableaux de score aux éclairages, de l'acoustique à la climatisation, sera "dernier cri".
Retourner les sceptiques
Et tant pis s'il faut aller très vite. "Ce n'est pas parce qu'on va vite qu'on laisse la sécurité de côté. On s'arrange pour réduire au maximum le temps de prise de décision", assure Imad Ali.
"Nous sommes fiers de dire que tout a été fait sans un seul accident majeur", a de son côté affirmé à l'AFP le président de la fédération qatarie de handball, Ahmed Al Shaabi.
Outre Lusail, le Qatar va proposer trois autres salles ultra-modernes pour héberger les 84 matchs du Mondial.
A Al-Saad, à côté du stade de l'équipe de football où joue l'ancien Madrilène Raul, c'est une Arena de 7.700 places qui est en construction.
Le troisième site, Lekhwiya, comprendra une salle multisports de 5.200 places, un hôtel pour les joueurs, les bureaux de la fédération...
Quant à l'Aspire Dome, déjà existant, il pourra lui accueillir 5.000 spectateurs.
Même si ces salles ne seront certainement pas pleines à chaque match, les Qataris espèrent faire en 2015 la preuve de leur savoir-faire et pensent avoir retourné les sceptiques.
L'attribution de la compétition à l'émirat avait en effet été mal vécue par certains, notamment en France, également candidate. Le président de la FFHB Joël Delplanque avait ainsi parlé de décision "invraisemblable".
A peine 600 licenciés
"Je dois reconnaître que nous avions été surpris par ces critiques. Bien sûr, c'est en Europe qu'il y a le plus de fans de handball. Mais il ne faut pas oublier la popularité de ce sport non seulement dans notre région mais dans tout le monde arabe", a déclaré à l'AFP Mohammed Jaber Al Mulla, secrétaire général de la fédération qatarie.
Reste que si la Tunisie ou l'Egypte sont effectivement des habituées des tournois planétaires, le Qatar reste une toute petite nation de handball.
Interrogés sur la pratique de ce sport dans leur pays, les responsables fédéraux ne font même pas de mystère: selon les derniers chiffres, les licenciés sont 619 au Qatar, dont 196 en senior.
"Le handball est le deuxième sport le plus populaire au Qatar", assure pourtant M. Al Shaabi. "Amener ici le plus grand tournoi mondial va ouvrir de nouveaux horizons, dans toute la région."
D'un point de vue sportif, l'équipe du Qatar, finaliste du championnat d'Asie 2012, a pour objectif de "faire mieux que son record, 16e en 2003", selon M. Al Shaabi.
Même avec le prestigieux coach espagnol Valero Rivera et le renfort de joueurs naturalisés, comme le Français Bertrand Roiné, l'objectif semble difficile à atteindre.
Mais après celui là, il y en aura d'autres. "Ces trois nouvelles salles seront des éléments essentiels de futures candidatures dans d'autres sports", explique ainsi Thani Abdulrahman Al Kuwari, directeur général du comité d'organisation.
Entre le handball en 2015 et le football en 2022, l'émirat aura donc encore l'occasion de justifier sa devise: "Qatar, the bidding nation", la nation candidate.