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L'équipe de France de Didier Deschamps est à un tournant majeur de son histoire, les barrages du Mondial-2014 contre l'Ukraine (15-19 novembre) étant lourds d'enjeux et de conséquences pour la Fédération française de football, le sélectionneur et certains joueurs.
© AFP/Franck Fife
Le président de la Fédération française de football FFF), Noël le Graët, sur le banc des joueurs avant le match de qualications pour le Mondial-2014 Géorgie - France à Tbilisi le 6 septembre 2013
. Quel enjeu pour la FFF?
Une absence de la prochaine Coupe du monde provoquerait une déflagration au sein du football français. Alors que la cote de popularité des Bleus est toujours au plus bas, trois ans et demi après le fiasco de Knysna dont les cicatrices ont été rouvertes par l'affaire Evra, et que les clubs professionnels agitent la menace d'une grève pour protester contre la taxe à 75%, une non-qualification serait désastreuse pour l'image de la discipline. Réélu en décembre 2012 pour un mandat de 4 ans à la tête de la Fédération française de football, Noël Le Graët serait forcément fragilisé, le dirigeant breton ayant décidé de se séparer de Laurent Blanc après l'Euro-2012 pour confier les destinées de l'équipe de France à Didier Deschamps . Déjà critiqué pour sa gestion autoritaire, le président de la "3F" ne sortirait pas indemne d'un tel échec à deux ans de l'Euro-2016 organisé en France. Sur le plan financier et commercial, la facture pourrait également être lourde pour une institution qui doit renégocier plusieurs contrats avec ses partenaires d'ici juin 2014 (Crédit Agricole, GDF-Suez, PMU) et au moment où l'UEFA a lancé un appel d'offres pour la diffusion des matchs de la sélection sur les quatre prochaines saisons.
© AFP/Franck Fife
L'entraîneur de l'équipe de France de football, Didier Deschamps
, donne une conférence de presse au siège de la Fédération française pour annoncer la sélection de 24 joueurs appelée à rencontrer l'Ukraine en barrages pour le Mondial-2014 à Paris le 7 november 2013
. Quel enjeu pour Deschamps?
Considéré comme le dépositaire de la fameuse "culture de la gagne" héritée de ses années italiennes, Didier Deschamps joue une bonne partie de sa réputation sur ces barrages. L'ancien capitaine des champions du monde 1998 doit déjà se débattre avec le pire bilan d'un sélectionneur après 16 matches dirigés (à égalité avec Michel Hidalgo ) et espère ne pas rejoindre dans l?infamie Gérard Houllier, dernier patron des Bleus à avoir échoué dans une phase qualificative en 1993. Interrogé sur son avenir et une possible démission en cas d'échec, "DD" s'est refusé jeudi à envisager le pire, plaidant au contraire pour l'union sacrée autour des Tricolores. "Cela n'occupe même pas un 10e de seconde mon esprit, a-t-il indiqué. Je suis ici pour un objectif et toute mon attention est focalisée sur cette mission. Je ne suis pas là en train de penser: et si demain et après-demain... Il y aura toujours un demain et un après-demain." Ses bonnes relations avec Noël Le Graët, la perspective de l'Euro-2016 et surtout l'absence de candidat crédible pour le remplacer plaident pour son maintien. D'autant que le président de la FFF est plutôt du genre fidèle comme il l'avait prouvé en soutenant Raymond Domenech jusqu'au bout. Mais la pression pourrait être trop forte si la France sortait laminée de sa double confrontation face aux Ukrainiens.
© AFP/Franck Fife
L'attaquant international Franck Ribery arrive au centre national du football français à Clairefontaine-en-Yvelines pour une séance d'entraînement le 11 novembre 2013
. Quel enjeu pour les joueurs?
Le groupe France actuel étant plutôt jeune, la plupart des joueurs devraient rester dans le circuit quelle que soit l'issue des barrages. Au sommet de son art et seul joueur de classe mondiale des Bleus, Franck Ribéry devrait lui aussi continuer l'aventure jusqu'à l'Euro-2016. Le passé récent a d'ailleurs montré qu'il est difficile d'opérer une véritable purge même après une déconvenue de grande ampleur. Ce sont surtout des trentenaires comme Eric Abidal ou Patrice Evra qui jouent gros dans les dix jours qui viennent. Avec deux ans de matches amicaux au programme d'ici l'Euro-2016, l'équipe de France se lancera alors dans une période d'essais tous azimuts et ouvrira sans doute ses portes aux fleurons de la "génération 93" (Digne, Thauvin, Kondogbia), championne du monde des moins de 20 ans cet été, qui viendraient alors rejoindre Paul Pogba et Raphaël Varane, déjà installés en bleu.