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L'équipe de France avant son match de qualification pour le Mondial-2014 contre le Belarus, le 10 septembre 2013 à Gomel
L'équipe de France a quasiment assuré sa présence en barrages après sa victoire au Belarus (4-2), mardi, mais sa prestation laborieuse ne lui permet pas encore de bomber le torse et n'a pas levé tous les doutes sur son potentiel ainsi que sur sa capacité à se qualifier pour le Mondial-2014.
Les Bleus marchent sur le fil du rasoir et Didier Deschamps ne faisait pas le fier à l'issue d'un succès arraché de haute lutte contre le dernier de la poule I. Sérieusement ballottés par les Bélarusses, ses joueurs sont passés tout près d'une terrible humiliation, quatre jours après s'être montrés incapables de dominer de faibles Géorgiens (0-0).
Malgré la réaction d'orgueil de la seconde période, difficile de croire en l'avenir radieux d'une formation qui accumule autant de faiblesses criantes à des postes-clés, hormis Franck Ribéry, devenu subitement le sauveur de la patrie après en avoir été le paria après le fiasco de la Coupe du monde 2010.
Les barrages du mois de novembre (15-19) risquent ainsi d'être un véritable chemin de croix à moins que le tirage au sort n'épargne miraculeusement les Bleus.
Une chose est sûre après cette semaine passée aux confins de l'Europe: la France n'a pas avancé d'un iota et n'a toujours aucune marge sur les autres nations. Le sélectionneur fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, c'est-à-dire des joueurs peu talentueux et des jeunes prometteurs mais encore sans expérience.
La peur et la fébrilité des Bleus lors de la première période à Gomel sont les symptômes de carences profondes et n'augurent rien de bon pour les barrages. De vieux souvenirs sont susceptibles de revenir à la surface comme le France-Eire de novembre 2009 marquée par la fameuse main de Thierry Henry (1-1 a.p.) ou encore le nul décroché in extremis face à la Bosnie (1-1) qui avait ouvert les portes de l'Euro-2012 aux troupes dirigées à l'époque par Laurent Blanc .
L'équipe de France n'a donc pas progressé en l'espace de quatre ans et le sélectionneur est obligé de faire du neuf avec du vieux, faute de munitions suffisantes. Le fort contingent d'anciens de Knysna a de quoi interpeller et souligne en creux les limites du réservoir français et le désarroi du sélectionneur.
Des anciens bannis encore influents
A l'exception de Ribéry, les anciens meneurs de la grève de l'entraînement de 2010 encore présents en bleu commencent à tirer la langue sportivement à l'image de Patrice Evra , relégué sur le banc au Belarus après une sortie pathétique en Géorgie, et d' Eric Abidal , dépassé par les événements mardi. Mais ils continuent de tirer les ficelles en coulisses et leurs paroles portent toujours au sein d'un groupe en manque de leaders.
Deschamps et les joueurs interrogés en zone mixte l'ont reconnu: certains cadres, dont Evra, n'ont pas hésité à prendre la parole à la mi-temps pour remotiver les troupes et les exhorter à sortir de leur léthargie.
A l'influence toujours intacte des ex de Knysna s'ajoute le retour en grâce d'un autre ancien banni, Samir Nasri , auteur du 3e but. Heureusement, le joueur de Manchester City s'est cette fois bien gardé d'insulter la presse au moment de célébrer sa réalisation...
Le sélectionneur a deux rencontres, l'une amicale contre l'Australie (11 octobre au Parc des Princes) et l'autre face à la Finlande en clôture des qualifications (15 octobre au Stade de France), pour tenter de métamorphoser cette équipe friable en une machine de guerre pour les barrages. La mission paraît très délicate d'autant qu'il faudra régler le cas de quelques cadors dont le crédit a été sérieusement entaché durant ce long rassemblement.
Que faire avec Karim Benzema , devenu soudainement un remplaçant de luxe au profit du vaillant mais limité Olivier Giroud , lui qui n'a plus inscrit le moindre but en bleu depuis le 5 juin 2012 ?
Abidal peut-il continuer à faire la paire avec Laurent Koscielny et être un recours crédible ? A quand une équipe-type ? Les nuits de Deschamps vont être longues d'ici novembre.