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© AFP/Franck Fife
Karim Benzema
(d) et Jérémy Menez arrivent pour un entraînement à Clairefontaine-en-Yvelines, près de Paris, le 23 mars 2013
Muet depuis le 5 juin et sifflé par une partie du public du Stade de France vendredi, Karim Benzema traverse une passe très délicate en équipe de France et doit se ressaisir dès mardi contre l'Espagne pour ne pas dilapider une partie de son crédit en bleu.
Personne n'ose pour le moment remettre en question la place d'avant-centre N.1 des Bleus occupée par le joueur du Real Madrid. Mais sa terne prestation face à la Géorgie (3-1), qui s'ajoute à d'autres sorties sans saveur, a relancé les interrogations autour d'un joueur présenté à ses débuts sous le maillot lyonnais comme un futur "crack".
Benzema (25 ans, 56 sélections, 15 buts) a tout raté vendredi, notamment deux face-à-face qui auraient dû n'être qu'une formalité pour un attaquant de sa trempe, et a bien été obligé de laisser le beau rôle à sa doublure habituelle en sélection, Olivier Giroud , auteur de l'ouverture du score de la tête, sa 3e réalisation en 16 capes. Une petite humiliation pour le surdoué, fleuron de la fameuse "génération 87", qui a vécu un calvaire jusqu'au bout en récoltant en fin de rencontre les quolibets des supporteurs français.
Est-ce un problème mental passager ou un mal plus profond? Benzema, qui a toujours rêvé de marcher sur les traces de son idole de jeunesse Ronaldo, n'a-t-il pas été surcoté?
Raymond Domenech avait été le premier à pointer du doigt les problèmes d'attitude et de comportement de l'ancien Lyonnais et avait fini par l'écarter de l'équipe de France. En le comparant à un "chat" lors de la saison 2010-11, José Mourinho avait également brocardé les carences du joueur et son implication sur le terrain.
L'exercice suivant, conclu sur un total de 35 buts, toutes compétitions confondues, avait donné l'impression que le message du technicien portugais, également relayé par Zinédine Zidane, avait été entendu et que Benzema avait enfin pris son envol pour devenir l'égal des plus grandes stars du football international.
© AFP/Miguel Medina
Karim Benzema
(g) pendant le match contre la Géorgie, le 22 mars 2013 à Saint-Denis
Déclic
Mais l'embellie aura été de courte durée et le joueur est vite retombé dans cette nonchalance et cette suffisance qui lui collent à la peau, poussant Mourinho à le sortir de son onze de base.
Un luxe que Deschamps ne peut pas s'offrir. Au contraire, conscient de la faiblesse de la concurrence et de l'impossibilité de lui trouver un remplaçant crédible, DD a tout fait pour le relancer en tentant différentes formules (4-4-2, positionnement dans l'axe, sur le côté droit). En vain jusqu'ici puisque Benzema en est désormais à 929 minutes sans marquer en équipe de France.
Coincé par le manque d'alternative au poste d'attaquant, Deschamps ne peut pas faire autrement que de lui redonner sa chance contre la Roja, en espérant que la perspective d'affronter certains de ses collègues de la Liga pourra agir comme un déclic.
"J'ai confiance en Karim, a ainsi expliqué le sélectionneur samedi. Il n'y a qu'à regarder les réactions de ses partenaires après le match (face à la Géorgie, ndlr)."
Pas question en effet de lâcher le malheureux, mais toujours précieux, Benzema à quelques heures d'un rendez-vous capital contre la meilleure équipe du monde. D'où le mur de défense dressé par ses coéquipiers.
"Il traverse une période pas facile, surtout avec l'équipe nationale, a ainsi réagi Yohan Cabaye . Mais il reste un très grand joueur. Le poste d'attaquant est assez ingrat dès qu'on ne marque pas. Le public commence à vous prendre en grippe. Mais je n'ai aucun doute sur le fait qu'il va s'en sortir. On doit être derrière lui et qu'il sache qu'il a notre soutien. Il a les capacités techniques et mentales pour s'en sortir."
"C'est un travailleur, un bosseur, a renchéri Blaise Matuidi . Il aime son métier. Il ne lâche jamais rien. Le talent il l'a, c'est la confiance qui doit revenir." Dès mardi?