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© AFP/Franck Fife
Didier Deschamps
, le sélectionneur de l'équipe de France, contre l'Ukraine en barrage qualificatif pour le Mondial, le 15 novembre 2013 à Kiev
Battue 2-0 en Ukraine et bien partie pour rater l'avion pour la Coupe du monde au Brésil, l'équipe de France est proche d'une crise de grande ampleur avec comme principal accusé le sélectionneur Didier Deschamps .
Il reste certes un match retour mardi au Stade France, mais le technicien français peut-il réellement inverser la tendance en quatre jours ?
Nommé au lendemain de l'Euro-2012 avec un fort crédit, après une brillante carrière de joueur et une belle reconversion au poste d'entraîneur, l'ancien capitaine des champions du monde 1998 a tout dilapidé au cours d'une année 2013 aux allures d'annus horibilis.
15 ans après avoir soulevé le trophée suprême, il pourrait être celui qui aura fait manquer à la France sa première phase finale depuis le Mondial-1994. Un constat cruel qui suffit à mesurer l'ampleur du désastre en cas de non-participation au Mondial-2014.
Si ses joueurs parviennent à renverser une situation aujourd'hui très compromise, il restera le dépositaire de cette "culture de la gagne" héritée de ses années italiennes.
Comparaison cruelle avec Laurent Blanc
Mais une élimination, le scenario le plus probable -aucune équipe n'a réussi à remonter un handicap de 2 buts dans un barrage retour-, écornerait forcément son image et personne ne manquera de faire la comparaison avec son prédécesseur Laurent Blanc .
Le "président", aujourd'hui à la tête d'un Paris SG irrésistible, avait laissé les Bleus sur un quart de finale de CHAMPIONNAT D'EUROPE, après les avoir gardés invaincus durant 23 rencontres.
Certes, le réservoir français manque de talent et Franck Ribéry, seul Bleu de classe internationale, ne peut tout faire tout seul. Mais Deschamps a échoué à donner ce supplément d'âme à une équipe de France qui ne manque pourtant pas de supporteurs, en témoignent les 9,3 millions de téléspectateurs devant leur petit écran vendredi soir.
Les Ukrainiens, plus limités techniquement mais plus accrocheurs, ont montré ce qui faisait défaut aux Tricolores. C'est sans doute le principal échec d'un technicien à qui tout avait réussi jusqu'à sa nomination à la tête des Bleus.
En cas de sortie de route mardi, il sera temps de s'interroger sur ses options contestables après six premiers mois réussis. Les défaites contre l'Allemagne (2-1 en amical en février) et contre l'Espagne (0-1 en qualifications du Mondial-2014 en mars) ont cassé cette dynamique avant une tournée en Amérique du Sud catastrophique (revers en Uruguay et au Brésil).
Les rappels d' Eric Abidal et de Samir Nasri , tous deux transparents vendredi en Ukraine, sont alors apparus comme des aveux de faiblesse.
L'ombre de la grève de Knysna
Le premier, l'un des meneurs de la grève de l'entraînement à Knysna, même s'il n'avait pas été sanctionné par la FFF, n'est plus que l'ombre de lui-même, à 34 ans et après deux opérations au foie.
Quant au retour de Nasri, suspendu 3 matchs pour des insultes à des journalistes durant l'Euro-2012, il n'a fait que fragiliser Mathieu Valbuena , le meneur de jeu attitré du début de l'ère Deschamps, relégué sur le banc de touche au coup d'envoi à Kiev.
Certes, "Le Petit" est en méforme à Marseille, mais il faudra s'interroger sur les choix à géométrie variable du sélectionneur qui a maintenu sa confiance à Abidal et à Olivier Giroud , lui aussi en perte de vitesse.
La gestion du cas Evra a également jeté le trouble. Deschamps avait martelé à son arrivée que les joueurs n'avaient "plus le droit à l'erreur". Mais l'arrière gauche de Manchester United n'a pas été sanctionné, malgré ses attaques au vitriol contre quatre consultants audiovisuels.
© AFP/Franck Fife
Didier Deschamps
, le sélectionneur de l'équipe de France, contre l'Ukraine en barrage qualificatif pour le Mondial le 15 novembre 2013 à Kiev
Deschamps, dont le contrat devait être automatiquement renouvelé en cas de billet pour le Brésil, devra rendre des comptes s'il rate sa mission.
En crise perpétuelle depuis Knysna, la FFF et son président Noël Le Graët joueront-ils la carte de la continuité pour préparer l'Euro-2016 en France ? Le couple Le Graët-Deschamps semble plus harmonieux que celui formé par le dirigeant breton et Laurent Blanc . Et les candidats crédibles pour être sélectionneur seront durs à trouver.
En cas d'élimination mardi, les journées risquent en tout cas d'être agitées du côté du boulevard de Grenelle.