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© AFP/Franck Fife
Les joueurs de l'équipe de France à l'entraînement le 11 novembre 2013 à Clairefontaine
Peur, fébrilité et angoisse: tels sont les principaux écueils que doit éviter l'équipe de France lors de sa double confrontation avec l'Ukraine en barrage du Mondial-2014, vendredi et mardi.
Ces deux rendez-vous fatidiques ont forcément réveillé les vieux démons du football français et une bonne partie du travail de Didier Deschamps durant le stage de préparation consistera à chasser ces fantômes et à jouer les psychologues.
Le sélectionneur a vécu sur le terrain le cauchemar du 17 novembre 1993, cette défaite face à la Bulgarie (2-1) au Parc des Princes qui a privé les Bleus de la qualification pour la Coupe du monde aux Etats-Unis, et sait bien que c'est surtout "la tête qui commande" dans ce genre de rencontres décisives, comme il l'a déclaré lundi en ouverture du rassemblement à Clairefontaine.
"On est dans un esprit de défi, de combat. Il n'y a pas de place au doute, aux incertitudes, aux interrogations. Il ne faut pas avoir de fébrilité et d'anxiété qui peuvent nuire à la performance. Le haut niveau c'est l'agressivité, l'engagement. Il faut aller au bout de nous-mêmes", a-t-il expliqué.
© AFP/Franck Fife
Didier Deschamps
(d), l'entraîneur de l'équipe de France de foot, discute avec son assistant Guy Stephan, le 11 novembre 2013 à Clairefontaine
Sur le papier, l'équipe de France a beau se présenter en favorite, d'autres souvenirs fâcheux incitent à la prudence et prouvent que dans ces moments capitaux, la hiérarchie peut facilement être bousculée par le stress ou la nervosité.
Clairefontaine fermé à double tour
Personne n'a oublié la fameuse main de Thierry Henry qui a propulsé la France de Raymond Domenech au Mondial-2010 au cours d'un barrage retour irrespirable contre l'Eire (1-1 après prolongation), le 18 novembre 2009. Et que dire du penalty égalisateur de Samir Nasri face à la Bosnie (1-1), le 11 octobre 2011, délivrant des Bleus pétrifiés et les jambes tremblantes et offrant in extremis le billet pour l'Euro-2012 aux troupes de Laurent Blanc .
Pour s?accorder une bonne dose de tranquillité, Deschamps a fermé à double tour le Centre national de Clairefontaine avec des séances à huis-clos mardi et mercredi.
"C'est important de se retrouver, de faire monter la pression et qu'on reste bien entre nous, groupés, solidaires, parce que ce seront deux matchs bien différents des matchs de poule", a insisté le milieu Rio Mavuba.
"On a besoin de préparer cette double confrontation sereinement, de se retrouver, de se concentrer sur les moindres détails", a plaidé le milieu Blaise Matuidi , qui "signerait" pour n'importe quelle qualification, "peu importe la manière."
"On était une machine"
De la soirée polémique du 18 novembre 2009, le Parisien n'a retenu que le billet pour l'Afrique du Sud. "Je me souviens de la joie de tous ces Bleus contents d'aller à la Coupe du monde", a-t-il lâché. "J'étais devant ma télé, tous les barrages sont stressants", a de son côté indiqué le défenseur Laurent Koscielny.
Du haut de ses 78 sélections, Franck Ribéry en a vu d'autres. Le leader technique français, candidat au Ballon d'Or et qui aura une bonne partie du destin des Bleus au bout de ses pieds, se remémore parfaitement les débuts délicats de la bande à Zidane au Mondial-2006 avant le "déclic" contre le Togo (2-0) au 1er tour. "A partir de là, on était une machine", se souvient-il.
"Il faudra jouer relâché, sans pression, ne pas avoir peur", a poursuivi +Francky+, qui a réussi à évacuer les mauvais esprits après sa période noire (affaire Zahia, +grève du bus+ à Knysna), pour regagner le coeur du public. Un exemple à suivre pour des Bleus tout juste sortis du marasme (3 succès d'affilée et 13 buts inscrits sur les 3 derniers matches) mais encore fragiles.
Et France-Bulgarie dans tout ça ? "Je n'y pense pas une seule seconde, on pense tous positif", jure Matuidi.