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© AFP/
Le milieu de terrain français Samir Nasri
(g) sort durant le barrage aller des Bleus contre l'Ukraine, à Kiev le 15 novembre 2013
"Peu importe le système, l'important, c'est l'animation", dit l'adage footballistique, et c'est justement dans ce domaine que l'équipe de France a failli vendredi en barrage aller du Mondial-2014 en Ukraine (0-2), son meneur de jeu Nasri au premier chef.
Certes, les Ukrainiens ont fait valoir leurs vertus défensives (2 buts encaissés seulement en dix matchs de qualifications). "Si on n'a pas eu plus d'opportunités, c'est que cette équipe est capable de bien défendre, d'être solide, de mettre de l'engagement", a souligné Didier Deschamps .
Certes, mais le sélectionneur et ses Bleus le savaient, et malgré un avantage dans la possession de balle, leur dispositif offensif est resté inoffensif: Giroud ne s'est procuré qu'une demi-occasion, Ribéry était en demi-teinte et Rémy transparent. Et surtout, Nasri n'a en rien mené le jeu.
Valbuena, un des joueurs de champ les plus utilisés jusque-là par Deschamps, s'était principalement installé en soutien de l'attaquant, dans le 4-2-3-1, et y avait rarement démérité. Mais sa méforme persistante à Marseille a conduit le sélectionneur à le sacrifier, au profit, donc, du joueur de Manchester City.
Nasri, le pari tourne au fiasco
Un acte fort de la part du sélectionneur, qui a tourné au fiasco. Hormis une ouverture pour Ribéry à la 16e minute, la production de Nasri a singulièrement manqué d'influence, alourdie par son occasion gâchée en seconde période, un tir sur le gardien à l'heure de jeu qui le hantera de "regrets".
Une production du coup propre à refaire affleurer les critiques récurrentes: Nasri évolue trop bas pour un N.10, il porte trop le ballon. Des reproches que ses propres coéquipiers lui avaient d'ailleurs adressés à l'Euro-2012. Deschamps l'a reconnu en le défendant mollement: "Il a décroché pour qu'on sorte le ballon. Il a essayé de faire en sorte d'être disponible en étant par moments un peu trop reculé".
"Il reste un match retour, il faudra peut-être un peu plus de profondeur, a analysé pour sa part le gardien et capitaine Lloris. Ce soir on est tombé face à une équipe bien regroupée, un mur jaune. On a eu du mal à trouver les solutions".
La tâche en incombait pourtant en grande partie au joueur de City, expérimenté, du haut de ses 26 ans et ses 41 sélections (pour 5 buts), et qui a déjà joué par le passé les sauveurs de la patrie en obtenant et transformant le penalty de la qualification à l'Euro-2012 contre la Bosnie (1-1 en octobre 2011).
Valbuena, plus vif, plus haut
© AFP/
Le milieu de terrain français Mathieu Valbuena
(de dos) avec son coéquipier Karim Benzema
après le deuxième but ukrainien, en barrage aller contre l'Ukraine à Kiev, le 15 novembre 2013
Lors de ce CHAMPIONNAT D'EUROPE en... Ukraine, il avait certes marqué le premier but français (contre l'Angleterre, 1-1), mais il s'était surtout illustré par ses fautes de comportement, qui lui avaient valu trois matchs de suspension et une année au purgatoire des Bleus.
Revenu sur la pointe des pieds en août et fondu dans le groupe, l'ex-Marseillais avait marqué des points lors de son entrée en jeu au Belarus en octobre, contribuant au sursaut de la seconde période avec notamment le but du 3-2 (4-2 au final), puis lors de sa titularisation dans l'axe contre la modeste Australie en amical (6-0). Un retour prometteur... totalement dilué dans la nuit de Kiev.
Mais quel scenario alternatif ? Une titularisation du jeune Grenier semble hautement improbable, tout autant qu'une association Nasri-Valbuena, essayée sans réussite contre la Finlande, avec un 3-0 flatteur pour les Bleus.
En revanche, dans un positionnement plus haut que Nasri et doté d'un jeu plus vif, le profil de Valbuena présente des arguments pour perforer le "mur jaune" au Stade de France, d'autant qu'il s'est montré précis dans les coups de pied arrêtés au cours de ses dix minutes de jeu vendredi. Mais a-t-il retrouvé ses meilleures sensations ?
Et qu'en pense Ribéry, le leader technique des Bleus, qui insistait beaucoup plus dans L'Equipe de jeudi sur l'importance de "Samir" pour les Bleus que sur celle du "Petit" ?