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© AFP/Kenzo Tribouillard
Didier Deschamps
, son staff et ses joueurs célèbrent leur qualification pour le Mondial-2014 après la victoire de l'équipe de France sur l'Ukraine en barrage retour, le 19 novembre 2013 au Stade de France, à Saint-Denis
L'équipe de France est passée par des hauts et beaucoup de bas avant l'exploit contre l'Ukraine en barrages retour (3-0) mardi pour s'inviter à la Coupe du monde. Une nouvelle page dans la légende de Didier Deschamps , "le Père la Victoire".
Personne n'aurait imaginé pareil scénario après la déroute subie à Kiev (2-0), vendredi. La France du foot semblait prête à ressusciter de vieux fantômes comme cette défaite face à la Bulgarie (2-1), le 17 novembre 1993, qui avait privé les Bleus du Mondial-94.
En septembre, les Français n'en menaient pas plus large après avoir concédé un nul piteux en Géorgie (0-0) et arraché de haute lutte une victoire chez la lanterne rouge du groupe I, le Belarus (4-2). La spirale négative entamée en 2013 trouvait ainsi sa logique et les Français étaient déjà tout heureux de pouvoir terminer à la 2e place derrière la grande Espagne et de s'offrir les barrages.
Mais c'est à croire qu'une bonne étoile brille au-dessus de la tête du sélectionneur de 45 ans, désormais en charge des Bleus jusqu'à l'Euro-2016, une thèse qu'a toujours défendue avec humour Michel Platini .
Car il faut bien le reconnaître: tout ce que touche "DD" se transforme en or. L'homme qui a soulevé la seule Coupe du monde de l'histoire du foot français en 1998 a gardé de ses années italiennes (1994-1999 à la Juventus Turin) ce petit quelque chose qui fait la différence: une certaine culture de la gagne.
Sa carrière d'entraîneur est à cet égard éloquente: la dernière finale de la Ligue des champions d'un club français (Monaco en 2004), six trophées avec Marseille, une parenthèse enchantée dans l'histoire de ce club sur les 20 dernières années. Et désormais un billet pour la Coupe du monde obtenu à la tête de l'équipe de France, après un renversement de situation qui restera dans les annales.
Rien n'a été simple
Rien n'a été évident pour l'ancien capitaine des Bleus ces derniers mois. Intronisé au lendemain de l'Euro-2012 en remplacement de Laurent Blanc , Deschamps a connu un état de grâce de six mois avec une campagne qualificative bien entamée.
Le nul ramené d'Espagne (1-1, le 12 octobre 2012), avec une égalisation d' Olivier Giroud dans les arrêts de jeu, avait même des allures de match fondateur, un mois avant une victoire en terre italienne en amical (2-1).
Mais la réalité a tôt fait de rattraper le sélectionneur. Sans joueur de niveau mondial hormis Franck Ribéry, obligé de composer avec des éléments inexpérimentés, il n'a pu empêcher des défaites logiques contre l'Allemagne (2-1 en amical) puis l'Espagne (1-0) début 2013.
La tournée en Amérique du Sud (deux revers en Uruguay et au Brésil), non désirée par Deschamps et programmée avant sa nomination, a ensuite plombé le moral des troupes. Désormais, le miracle du 19 novembre a tout balayé.
Mission Euro-2016
Suffisant pour remonter la cote des Bleus auprès du public ? Le sondage publié le 13 octobre par Le Parisien a prouvé que les plaies de Knysna - la grève de l'entraînement de 2010 - étaient encore loin d'être cicatrisées.
Un cauchemar ravivé par les attaques de Patrice Evra sur TF1 contre quatre consultants audiovisuels. Jusqu'à cette sortie controversée, Deschamps, au contraire de ses deux prédécesseurs (Domenech, Blanc), avait pourtant su empêcher toute incartade de la part de ses joueurs, fixant des règles de vie à respecter et faisant de la discipline l'un de ses credo.
Mais la clémence dont a bénéficié Evra, non sanctionné par la FFF, a jeté le trouble.
Plus globalement, "DD" a laissé petit à petit les anciens "meneurs" de Knysna retrouver leur influence perdue, à l'image d' Eric Abidal , rappelé malgré une double opération au foie, ou d'Evra, dont la prise de parole à la mi-temps au Belarus a galvanisé les Bleus.
Ajoutons aussi le retour en grâce de Samir Nasri , après ses problèmes de comportement au CHAMPIONNAT D'EUROPE.
Avec Nasri et Abidal, Deschamps s'est sans doute fourvoyé. Mais son mérite aura été de donner sa chance à la jeunesse dorée, incarnée par la fine fleur de la "génération 93" (Pogba, Varane, champions du monde des moins de 20 ans cet été).
Ils auront pour mission de réussir l'Euro-2016 après un crochet par le Brésil où désormais tout est permis.