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© AFP/Beto Barata
Manifestation à Brasilia lors de la Coupe des Confédérations le 26 juillet 2013
L'édition 2013 du Soccerex, la grand'messe mondiale du foot-business prévue début décembre à Rio de Janeiro, à six mois du Mondial-2014, a été annulée, organisateurs et autorités locales s'en rendant mutuellement responsables.
Le Soccerex a tiré le premier en dénonçant mardi une décision "politique", "cavalière" et unilatérale de dernière minute liée selon lui à la crainte des autorités que des manifestations violentes ne perturbent l'événement.
Le secrétariat aux Sports du gouvernement de Rio, a renvoyé la balle aux organisateurs: il a nié tout lien avec les manifestations, attribuant l'annulation au fait que Soccerex, qui était prévu du 30 novembre au 5 décembre, n'aurait pas mobilisé les fonds privés nécessaires à l'organisation de l'événement.
Des manifestations dégénérant souvent en violences continuent de se produire au Brésil, en particulièrement à Rio et Sao Paulo, dans la foulée de la fronde sociale historique qui a ébranlé le pays pendant la Coupe des confédérations de football en juin.
Les jeunes Brésiliens étaient massivement descendus dans les rues pour exiger de services publics dignes, fustiger la corruption politique et les dépenses publiques somptuaires engagées pour l'organisation du Mondial-2014.
Les autorités brésiliennes sont depuis sur le qui-vive, craignant une nouvelle flambée sociale pendant le Mondial qui précèdera de peu, en octobre 2014, les élections générales: présidentielle, législatives et des gouverneurs.
La Convention globale 2013 du Soccerex devait se tenir dans l'enceinte du mythique stade Maracana de Rio de Janeiro, en présence d'au moins 4.000 hauts représentants du monde du football: clubs, fédérations, sponsors, sportifs, et médias.
Le programme des tables rondes et la liste des intervenants étaient presque bouclés. Des grandes marques mondiales s'étaient données rendez-vous à Rio: Adidas, Bridgestone, Google, Sony, Panasonic, Chevrolet, LG, etc.
Le Soccorex devait s'achever à la veille du tirage au sort du Mondial de football, qui aura lieu le 6 décembre à Costa do Sauipe, un luxueux complexe touristique proche de Salvador de Bahia (nord-est).
"Je veux présenter mes excuses à toute entreprise, club de football, fédération, média affecté par cette nouvelle", a déclaré le président du Soccerex, Duncan Revie, dans une vidéo postée sur la page web de l'événement
"Il s'agit d'une décision politique du secrétariat aux Sports du gouvernement de l'Etat de Rio", et qui nous a échappé totalement" (...), "car vous savez bien que ce n'est pas notre façon de faire des affaires", a-t-il ajouté, apparemment furieux.
Cette annulation notifiée "d'une façon tellement cavalière", a été prise "en raison des troubles civils en cours dans le pays", selon un communiqué de Soccerex.
Elle entre en "contravention avec toutes les obligations contractuelles du gouvernement de l'Etat de Rio qui s'est vu notifier notre intention d'intenter des poursuites légales en vue d'une substantielle compensation" financière, poursuit le communiqué.
Le gouvernement de l'Etat de Rio a vite réagi, réfutant totalement cette version des faits.
"Cela n'a rien à voir avec les manifestations" a démenti l'attaché de presse du secrétariat aux sports de Rio, Everton Lima, interrogé par l'AFP.
"Les organisateurs n'ont pas réussi à capter les ressources (financières) comme cela avait été prévu", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, le secrétariat aux Sports du gouvernement de Rio, a souligné avoir recommandé aux organisateurs du Soccerex d'utiliser la loi d'incitation aux sport et à la culture pour la captation de financements et la réalisation de l'événement à Rio".
"La recommandation a été faite pour que le parrainage du Soccerex n'aie pas comme source de revenus le Trésor de l'Etat" de Rio, selon le communiqué.
"Le gouvernement de Rio réunit toutes les conditions pour accueillir et garantir la sécurité pendant n'importe quel événement devant avoir lieu à Rio (...) comme la Coupe des confédérations de football ou la venue du pape François qui se sont déroulées cette année en pleine sécurité", ont encore souligné les autorités.