Happy Birthday : |
L'entraîneur de Monaco Claudio Ranieri, 62 ans, même s'il a toujours atteint les objectifs fixés, ne convient plus et son départ a été annoncé mardi par sa direction.
C'est le vice-président et directeur général du club Vadim Vasilyev qui a mis fin mardi à un faux-suspense: "La décision (de se séparer de Ranieri) a été difficile. Ce n'est jamais évident quand il y a de très bons résultats. Mais on ne partage peut-être pas la même vision sur le développement du club."
Le dirigeant n'a pas donné de nom pour le sucesseur, soulignant seulement l'importance "d'avoir une identité méditerranéenne". Selon différents médias et quelques sources proches du club, Monaco est en négociation avancée avec le Portugais Leonardo Jardim, 39 ans, qui a annoncé mardi son départ du Sporting Portugal. Il n'y était que depuis le début de la saison, avait signé pour deux ans, et a conduit l'équipe à la 2e place du championnat portugais.
Lorsqu'en janvier 2012, Dmitry Rybolovlev a sauvé le club, au bord de la faillite et dernier de Ligue 2, il avait compris que l'entraîneur Marco Simone ne serait pas l'artisan du projet de reconstruction. Après avoir rêvé d'attirer Roberto Mancini , la direction monégasque jetait son dévolu sur Claudio Ranieri, fraîchement évincé de l'Inter Milan.
En une demi-saison, ce dernier prend le pouls d'un club en restructuration. Fin décembre 2012, Monaco ne pointe qu'à la deuxième place, vient d'être éliminé à domicile par Troyes en Coupe de la Ligue et, surtout, lors du 8e tour de la Coupe de France par Bourg-Péronnas. Ranieri n'est pas encore l'homme affable qu'il deviendra. Il est sous pression, souvent laconique et ne communique qu'en italien.
En janvier, il demande trois renforts, "des locaux, connaissant la Ligue 2". Rivière, Medjani et surtout Obbadi, découvert à Troyes, débarquent. Le visage de l'équipe évolue radicalement.
"Il y a eu un avant, un après Obbadi", explique d'ailleurs Ranieri. Monaco devient champion de L2 avec six points d'avance.
Les noms Mancini ou Andre Villas-Boas circulent encore. Mais c'est bien Ranieri qui aura à faire fructifier les 170 millions d'euros investis et à qualifier le club pour la Ligue des Champions.
- Le "Tinkerman" -
A la surprise de certains membres de sa direction, l'Italien fait alors des choix forts. Subasic devient gardien N.1 malgré les réticences du vice-président Vasilyev et de son conseiller portugais Campos. Il continue à faire confiance aux jeunes Ocampos et Ferreira-Carrasco, auteurs d'excellents débuts. Il relance Kurzawa, recadre sévèrement Rodriguez, accusé de ne pas assez travailler pour le collectif. Même le parfait début de saison d'Abidal laisse présager des lendemains sereins.
Monaco est alors le tube de l'été. Paradoxalement, ce début de saison va sceller le sort du "Tinkerman" (le bricoleur, son surnom en Angleterre). Le 30 octobre, Monaco est éliminé à Reims (1-0) en Coupe de la Ligue avec une équipe bis. Trois jours plus tard, Ranieri est encore battu à Lille (2-0). La dynamique se brise. Il change alors l'organisation, passe à un milieu en losange où Rodriguez est chargé d'alimenter un Falcao peu convaincant et avec lequel Ranieri s'accroche à Nantes, le 24 novembre.
- Trop de clashes -
L'état de grâce est passé. Ranieri ne cessera plus d'être balloté. Ainsi, en interne, les mêmes qui lui demandaient "un beau parcours en Coupe", s'offusquent de la présence de Falcao à Gerland contre Chasselay, une fois la grave blessure du Colombien survenue. Ce 22 janvier 2014, Ranieri a perdu plus que Falcao.
Le clash suivant avec Abidal (le 23 mars, non aligné contre Lille, le défenseur quitte le stade) et l'élimination à Guingamp en Coupe de France scellent son avenir.
Comme pour y croire encore, il lance: "Il n'est pas possible qu'une seule défaite fragilise. Et mon président est très intelligent". Pourtant, sans le lui signifier, Rybolovlev a déjà décidé de le sanctionner. Entre auto-satisfaction ("Nous avons fait un grand championnat. J'ai très, très, très bien travaillé", dit-il le 5 mai) et piques envers sa direction ("C'est la première fois que les Russes ont une équipe. Ils connaissent mal comment se règlent les choses", le 24 avril), Ranieri donne le change.
Mais il connaît son sort depuis longtemps. Son attitude en interne ne trompe pas. Comme à Chelsea, il a construit. Et préparer la place pour un autre.