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© AFP/Jean Francois Monier
Le MMArena, le stade du Mans, le 10 juillet 2013
Le Mans FC, plombé par de graves difficultés financières, a été placé mardi en redressement judiciaire, une décision qui compromet sérieusement les espoirs du club, qui évoluait encore en Ligue 1 il y a quatre ans, de pouvoir conserver son statut professionnel.
Le club de l'homme d'affaires Henri Legarda a été débouté mardi par le tribunal administratif du Mans de sa demande de délai pour le paiement 213.000 euros de cotisations en retard à l'Urssaf, une goutte d'eau au regard de l'ensemble de son passif qui se montait à 14,4 millions d'euros fin juin.
Pour le Mans FC, "cette procédure permet sécuriser la situation financière du club et d'assurer sa pérennité et sa continuité d'exploitation pour la saison 2013/2014", a fait savoir le club dans un communiqué.
Assortie d'une période d'observation de six mois, la mesure annoncée mardi par le tribunal de commerce du Mans est accompagnée de la nomination d'un mandataire judiciaire, d'un administrateur judiciaire et... d'un commissaire priseur.
Pour Le Mans FC, qui au temps de sa météoritique splendeur s'était lancé dans la construction du MMArena, un stade de 25.000 places, dans le cadre d'un partenariat public-privé avec le groupe Vinci, cette décision risque de sonner le glas de son statut professionnel.
Relégué sportivement de Ligue 2 en National à l'issue de la saison dernière, le club a déjà été rétrogradé administrativement en CFA (4e division, amateur) par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG).
Cette décision a été suspendue lundi en référé par le tribunal administratif de Nantes. La Fédération Française de Football (FFF) et la Ligue de Football Professionnel (LFP) doivent réexaminer la situation du club dans les 15 jours.
"Le club poursuit donc son activité et attend d'être convoqué par la Fédération Française de Football et la Ligue de Football Professionnel conformément à l'injonction du tribunal administratif de Nantes" en date de lundi, souligne le communiqué du Mans FC.
Conséquences financières pour la ville
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"Le sort du club est fondamentalement entre les mains de la DNCG, dont la jurisprudence n'est pas favorable", a reconnu mardi le maire du Mans, Jean-Claude Boulard (PS).
"La vraie question est de savoir si la DNCG acceptera, comme le voudrait le droit commercial, de donner sa chance au club. Celui-ci est parfaitement capable de mener une saison en National avec un étalement de son passif et l'aide de partenaires", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le 14 août, le club avait déjà été condamné par le tribunal de commerce à verser 545.000 euros de loyers impayés à la filiale du groupe Vinci gérant le stade MMArena, Le Mans Stadium. Mais cette mesure s'était accompagnée d'un étalement de la créance.
"Dans le cas de l'Urssaf, l'étalement est plus difficile à obtenir et la décision de redressement judiciaire était malheureusement probable. A la DNCG maintenant de laisser une chance au club. Il ne faut pas oublier qu'il y a beaucoup d'autres clubs en situations financières délicates", a estimé M. Boulard.
La DNCG, après avoir initialement rétrogradé en Division d'honneur le club en raison de ses dettes le 9 juillet, avait finalement décidé de ne le reléguer qu'en CFA.
A ce jour, Le Mans FC n'a repris aucune compétition alors que les championnats ont déjà redémarré. Le club n'a pas souhaité réagir immédiatement à la décision du tribunal mardi.
Outre l'enjeu sportif, une perte du statut professionnel du Mans FC aurait également d'importantes conséquences financières pour la collectivité: la ville du Mans risque de devoir payer jusqu'à 44 millions d'euros à Vinci en cas de disparition du club résident du MMArena.
Premier stade français construit en partenariat public-privé, cette structure de 25.000 places n'a jamais accueilli de match de Ligue 1: Le Mans FC a quitté l'élite à l'issue de la saison 2009-2010, avant son inauguration.
Parmi les parraineurs susceptibles de l'accompagner en cas de maintien en National, Le Mans FC a régulièrement cité le groupe Veolia et l'homme d'affaires sarthois Claude Hervé.