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© AFP/Josep Lago
L'Argentin du FC Barcelone Lionel Messi
lors du match de championnat contre Saragosse, le 17 novembre 2012, au Camp Nou
Dans le duel Messi-Ronaldo, c'est bien l'Argentin le plus fort comme le montre une étude publiée jeudi qui estime la valeur du quadruple Ballon d'Or sur le marché du football entre 217 et 252 millions d'euros, soit le double de celle du Portugais.
Lionel Messi a beau avoir des soucis avec le fisc en Espagne, les travaux de l'Observatoire du football à Neuchâtel en Suisse, qui depuis huit ans dissèque le ballon rond sous toutes les coutures statistiques, prouvent que l'Argentin supplante tous les autres joueurs aussi bien par ses performances sur le terrain que par la somme astronomique qu'un club devrait mettre théoriquement sur la table pour l'acquérir.
Les chercheurs suisses ont calculé la valeur économique de tous les acteurs des cinq grands championnats européens, en prenant en compte des critères comme l'âge du joueur, la trajectoire de sa carrière, la durée restante de son contrat, ses performances, le niveau du club où il évolue ainsi que ses sélections en équipe nationale ou non. L'attaquant de Barcelone culmine en tête du classement devant Cristiano Ronaldo dont le potentiel est évalué entre 102 et 118 millions.
"Il y a plus de chance que Ronaldo quitte le Real que Messi parte de Barcelone tellement il est cher. Cela le met hors de portée, sauf peut-être pour quelques mécènes fous", souligne Raffaele Poli, co-auteur de cette étude, dans un entretien à l'AFP.
Différence d'âge
Aussi, si CR7 quitte effectivement Madrid cet été, le Portugais devrait battre le record qu'il détient déjà depuis les 94 millions versés par le Real pour le faire venir de Manchester United en 2009.
Selon le chercheur, un tel fossé entre les deux stars s'explique surtout par leur différence d'âge et la durée de contrat qu'il leur reste avec leur club: Ronaldo a déjà 28 ans, limite à partir de laquelle les montants commencent à fléchir, et un contrat qui expire en 2015, tandis que Messi, 26 ans, vient de renouveler le sien jusqu'en 2018.
Dans cette étude, la "Pulga" arrive quasiment premier en tout. Le joueur le plus décisif de la saison 2012/13 ? C'est lui, devant le Français Franck Ribéry, le meneur de jeu du Bayern de Munich, et Ronaldo. Le meilleur aux tirs hors pénalty ? C'est toujours lui.
© AFP/Fabrice Coffrini
L'attaquant portugais Cristiano Ronaldo
avec sa sélection lors du match amical contre la Croatie, le 10 juin 2013, à Genève
"Il est même le joueur qui a le plus d'impact sur le jeu. Souvent, les grands joueurs évoluent dans les grands clubs et sont favorisés par la force des coéquipiers. Certes le fait qu'il soit à Barcelone l'aide, mais c'est lui qui se distingue le plus, pointe Raffaele Poli, alors que Ronaldo est très bon +en valeur absolue+, mais ne sort pas autant du lot par rapport à ses coéquipiers".
L'effectif le plus cher pour le Barça
Avec un tel joyau dans son équipe, Barcelone peut trôner en tête des clubs pour la valeur totale de son effectif, estimée à 658 millions d'euros. Une somme qui équivaut au triple de l'argent dépensé par le champion d'Espagne pour acquérir ces mêmes joueurs, souligne cette étude, alors que le Real, avec 500 millions d'euros, présente un solde déficitaire de 7 millions par rapport aux montants investis.
"Barcelone a su allier la formation locale de joueurs avec la performance à l'échelle espagnole et européenne", explique Raffaele Poli, pointant que Messi, Xavi, Iniesta et Valdes n'avaient rien coûté en indemnités de transfert.
"L'autre club un peu dans cette configuration est le Bayern, qui a recruté des joueurs comme Ribéry, mais en compte plusieurs sortis de sa section juniors comme Thomas Müller, Philipp Lahm et Bastian Schweinsteiger . Contrairement à Manchester City et Chelsea où ce type de joueurs n'existe pratiquement pas et au Paris Saint-Germain, où il n'y en a presque plus depuis l'arrivée des Qataris", précise le chercheur.
Ces derniers clubs ont ainsi dépensé entre 30 - pour Chelsea - et 50 millions - pour les deux autres - de plus que la valeur estimée de leur effectif, ce que le chercheur met en corrélation avec leur tendance à surpayer: "ils sont prêts à casser les prix pour devancer la concurrence et accéder au rang de grands clubs plus vite".