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Nîmes peut pousser un gros ouf de soulagement: la commission supérieure d'appel de la FFF a annulé mercredi la rétrogradation du club de L2 décidée par la LFP dans l'affaire des matches truqués, lui substituant un retrait de huit points la saison prochaine.
Cette décision aura un impact immédiat sur la dernière journée de Ligue 2, vendredi, puisque Valenciennes (16e), Ajaccio (17e) et Orléans (18e) devront désormais lutter pour éviter l'ultime ticket pour la descente en National et ne pas accompagner Châteauroux et Arles-Avignon, déjà condamnés.
La Fédération française de football a également déjugé la commission de discipline de la Ligue de football professionnel au sujet des sanctions infligées à plusieurs protagonistes de ce scandale en première instance.
La FFF a réduit les suspensions de Franck Toutoundjian, soupçonné d'avoir servi d'intermédiaire (6 mois dont 3 avec sursis au lieu de 2 ans ferme), et de Mohamed Regragui, coach mental de Nîmes au moment des faits (6 mois dont 3 avec sursis au lieu de 1 an dont 6 mois avec sursis).
Les dossiers de Serge Kasparian, actionnaire principal de Nîmes à l'époque et condamné à dix ans d'interdiction de licence, et de Michel Moulin, également accusé d'être intervenu comme intermédiaire et interdit de toute fonction officielle et de licence pour un an, ont été transmis au Comité exécutif de la FFF.
- 'Une vaste fumisterie' -
La Fédération n'a, en revanche, pas modifié la suspension pour sept ans de Jean-Marc Conrad, ex-président de Nîmes, qui "n?a pas fait appel de la décision".
Le président actuel du club gardois, 13e de L2, Christian Perdrier, s'est dit "soulagé" mais a annoncé son intention de faire appel devant le CNOSF... du retrait des 8 points pour la saison prochaine !
"Le club est plus victime qu'autre chose et il n'y a aucune raison pour qu'il soit sanctionné, surtout que démarrer la saison avec 8 points de pénalité, c'est pratiquement mettre en péril toute la prochaine saison", a-t-il argumenté.
Du côté des victimes collatérales de l'appel, c'est logiquement la consternation qui domine. Orléans, l'équipe la plus en danger (18e avec un point de retard sur le premier non relégable, Ajaccio) a ainsi dénoncé "une vaste fumisterie" par la voix de son président Philippe Boutron.
"Qu'on ne vienne plus nous parler de déontologie, d'éthique ou de respect, a ajouté le dirigeant orléanais. Maintenant en football, il vaut mieux avoir de bons avocats ou un bon lobbying que de bons joueurs".
L'entraîneur du club Olivier Frapolli s'est de son côté dit "étonné de la date choisie pour communiquer cette décision" et s'est insurgé contre "un encouragement à la corruption de la part de la FFF".
"48 heures avant la dernière journée: c'est ne pas respecter l'équité du championnat, a-t-il encore fulminé. Vous imaginez bien les retombées que cela peut avoir sur un groupe qui va disputer un match capital."
- 'Il vaut mieux arranger un match...' -
Même tonalité de source proche de la Ligue où on estime cette décision en appel "incompréhensible et beaucoup trop clémente". "Huit points de pénalité, pour quatre matches, cela fait deux points par match. Moralité, il vaut mieux arranger un match que de le perdre, car sur le terrain on perd trois points ", a-t-on poursuivi de même source.
L'affaire, qui a réveillé le spectre du scandale VA-OM en 1993 conclu aussi par la rétrogradation de Marseille en L2, avait été révélée par Le Canard enchaîné et remonte à la fin de la saison dernière. Nîmes, qui luttait pour son maintien en L2, est suspecté d'avoir fait pression et/ou proposé des arrangements à d'autres clubs.
A l'issue de deux jours d'auditions d'une cinquantaine de personnes, la commission de discipline de la LFP avait constaté le 17 mars en première instance que quatre matches de Nîmes avaient "fait l'objet d'approches, de contacts, qui peuvent être qualifiés de tentatives d'arrangement": CA Bastia-Nîmes, Dijon-Nîmes, Caen-Nîmes, Créteil-Nîmes.
Selon Le Canard, après la rencontre Caen-Nîmes, le président gardois avait ainsi "fait déposer à la porte du vestiaire 24 cartons de 12 bouteilles de vin".
Six personnes restent mises en examen pour corruption dans cette affaire parmi lesquelles, Jean-Marc Conrad, Serge Kasparian et Jean-François Fortin, président de Caen.