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© AFP/Carlo Hermann
Le capitaine de Naples Paolo Cannavaro (centre) félicité par ses coéquipiers après un but, le 21 avril 2012 au stade San Paolo.
Le club de Naples a récupéré jeudi en appel ses deux points de pénalité dans le scandale des matches truqués du "Calcioscommesse" et revient du coup à trois points de la Juventus Turin, à la 2e place.
Coup de théâtre! La justice sportive est revenue sur une de ses plus spectaculaires décisions, celle qui visait un des candidats au scudetto (titre national), et a relancé de ce fait la course.
La Juve, qui a perdu 5 points en deux journées (un nul, une défaite), voit la Lazio Rome et le Napoli revenir sur ses talons, à trois longueurs.
La Cour de justice de la Fédération italienne de football (FIGC) a également levé la suspension de six mois qui frappait ses deux défenseurs, Paolo Cannavaro et Gianluca Grava, sanctionnés pour "non dénonciation de faits de corruption" le 18 décembre.
"La Cour a su lire avec attention tout le dossier qui lui a été présenté, a dit l'avocat du club, Mattia Grassani, les juges ont eu la force et le courage de délibérer de façon antithétique par rapport à la décision en première instance. Nous sommes satisfaits, Naples, le club et son propriétaire sont soulagés d'un grand poids."
"Des décisions comme celle-là arrivent une fois de temps en temps, a ajouté l'avocat, je me réjouis surtout que justice ait été faite et qu'ait été restitué au Napoli et à ses tifosi ce qui leur avait été enlevé à tort."
Le club de Naples avait été sanctionné dans le procès sportif du Calcioscommesse pour la tentative de trucage d'un match Sampdoria Gênes-Naples du 16 mai 2010, orchestrée par l'ex-gardien remplaçant Matteo Gianello. Ce joueur a vu sa suspension réduite de trois ans et trois mois à 21 mois.
L'intervention bouillonnante du président du club, Aurelio De Laurentiis, producteur de film à succès, a été cruciale dans la décision de la cour de justice fédérale.
"Il avait fortement tenu à participer en personne cette fois, a dit Me Grassani, et il l'a fait avec une intervention incisive, avec les tripes et avec la tête. Il me tarde de lire les attendus."
La plaidoirie du Napoli portait essentiellement sur la minceur des faits reprochés à Cannavaro et Grava, ce que le président De Laurentiis appelle "une discussion de bar" où le gardien remplaçant avait proposé d'arranger "Samp-Napoli". Les joueurs, et le club pour "responsabilité objective", avaient été sanctionnés pour ne pas avoir dénoncé cette approche, qui n'aurait pas semblé sérieuse, selon les arguments de la défense.
La sanction reposait sur les aveux de Gianello, qui avait admis son implication.
Quatre clubs de première division (Serie A) restent sanctionnés cette saison dans le cadre du scandale de matches truqués qui implique des joueurs, dirigeants et parieurs clandestins voulant gagner à coup sûr, avec des ramifications jusqu'à Singapour. Le Calcioscommesse a éclaté il y a 20 mois.
Sienne a écopé de 6 points, le Torino de 2 points, et l'Atalanta Bergame et la Sampdoria Gênes d'1 point chacune. L'Atalanta avait écopé de 6 points de pénalité la saison dernière, et dans les divisions inférieures de nombreux clubs ont été sanctionnés dans le scandale.
Le procès sportif intervient en amont de la justice civile, qui suit son cours.
Clin d'oeil du calendrier, cette décision intervient le jour où a débuté à Rome la première conférence internationale sur les matches truqués, sous l'égide d'Interpol, avec l'Uefa et la Fifa.