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© AFP/Bima Sakti
L'ancienne star du football Diego Maradona
et sa petite amie, le 29 juin 2013 à Jakarta
De passage en Italie, Diego Maradona a distribué bons et mauvais points, de Balotelli et Messi au Calcioscommesse, et à son vieux rival Pelé, dans une conférence de presse à grand spectacle.
Les feuilletons finiront par remplacer le foot. Le légendaire "Pibe de oro", invité par la Gazzetta dello Sport pour la présentation d'une collection de DVD consacrée à sa carrière, a commencé par évoquer le scandale des matches truqués en Italie, dit "Calcioscommesse".
"Si le foot continue comme ça, si les gens commencent à comprendre que les matches sont truqués on a plus qu'à s'en aller et regarder les feuilletons", a-t-il dit.
Puis il a balayé le reste de l'actualité footballistique, dans un costume gris sombre d'où dépassaient nettement ses manches de chemise.
Il a bien sûr égratigné Pelé, à qui il dispute depuis bientôt 30 ans le titre de meilleur joueur de l'histoire.
Pelé moins populaire que Senna
Maradona souligne qu'il tire lui sa légitimité "du peuple", élu sur vote internet footballeur du siècle par la Fédération internationale (Fifa).
"Moi j'ai gagné grâce au vote des gens. Pelé était deuxième même au Brésil, où (le pilote) Ayrton Senna a été élu meilleur athlète de tous les temps. Alors les amis de Pelé ont dû lui offrir une reconnaissance (athlète du siècle au Brésil, ndlr), mais ce prix vaut +que dalle+, il a été choisi par ses amis."
Lors de sa conférence de presse, Maradona est également revenu sur ses problèmes de drogue.
"J'ai fait pleurer ma mère, qui n'est plus là, ma femme, mes filles... Mais que ce soit clair, a-t-il assuré, je n'ai fait du mal qu'à moi seul, je n'ai jamais incité personne."
"Je dis aux jeunes de ne jamais essayer, c'est trop moche, a poursuivi l'ex-cocaïnomane. Moi, dans quatre mois ça fera dix ans que je ne prends plus rien". Parce qu'un jour sa fille Dalma lui a dit: "+Papa, ne meurs pas+".
Moins solennel, l'Argentin a également critiqué le nouveau propriétaire de l'Inter, l'Indonésien Erick Thohir, qui a racheté la veille 70% du club mais "ne fait pas la différence entre un ballon de foot et une balle de foot américain", a-t-il lâché dans un sourire mutin.
Messi "a pleuré comme personne"
Il en a profité pour saluer Massimo Moratti, président l'Inter depuis 1995, "un homme de classe. Il n'y aura plus jamais un président comme Moratti."
La légende vivante est passé des griffes aux caresses, défendant Lionel Messi , son successeur avec le numéro 10 de l'Argentine sur les épaules. Avec Messi sur le terrain et Maradona sélectionneur, l'"Albiceleste" a échoué en quarts de finale du dernier Mondial sur un sec 4-0 contre l'Allemagne.
Mais le quadruple Ballon d'Or "ne m'a pas déçu en 2010, l'a défendu Maradona. Il n'a pas eu la chance de la mettre au fond, mais il a fait une grande Coupe du monde. Et quand on s'est fait sortir je l'ai vu pleurer comme personne".
Il espère que Messi aura "sa revanche" en 2014, "mais ce sera dur contre l'Espagne et le Brésil".
"Leo est le numéro un" devant (Cristiano) Ronaldo, Neymar et (Mario) Balotelli, selon Maradona. Car le Barcelonais "réussit à passer au milieu de cinq joueurs, ce que le joueur du Real ne sait pas faire."
Il a aussi défendu le turbulent Balotelli, exaspéré par l'attention des médias italiens sur ses moindres faits et gestes. "Il faut le laisser tranquille, chacun mène sa vie comme il l'entend", a dit Maradona.
Enfin il a remercié l'Italie de ne pas l'avoir oublié. "Ce n'est pas de la faute des gens si j'ai du mal à venir (le fisc lui réclame de l'argent, ndlr)", a-t-il expliqué.
La Serie A n'est plus celle de son époque, où "c'était une Coupe du monde tous les dimanches", quand il guidait Naples à ses deux seuls titres de champion (1987 et 1990).
Mais il y reviendrait volontiers quand même. "Quand (Rafael) Benitez partira, ça me plairait d'entraîner le Napoli". Quelques minutes plus tard, la nouvelle faisait la Une des sites d'information napolitains. Sacré Maradona!