Happy Birthday : |
La séance de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) concernant les matches présumés truqués de Ligue 2 la saison dernière s'est achevée mardi à la mi-journée et une conférence de presse était prévue en fin d'après-midi. Les représentants des clubs impliqués sont tous sortis, notamment ceux de Caen, dont aucun n'a souhaité s'exprimer: le président Jean-François Fortin, le manager Xavier Gravelaine et le directeur commercial, de la sécurité et de la communication, Kaddour "Pilou" Mokeddel, un des personnages-clés de l'affaire.
Le président de la commission, Sébastien Deneux, devait tenir une conférence de presse à un horaire encore indéterminé, a annoncé la LFP. Un accueil des médias était prévu à partir de 17h00 au Pavillon Kléber, où se sont déroulées lundi et mardi les auditions et plaidoiries de cette affaire.
"Le rapport d'experts n'en est pas un parce que l'expert n'est pas reconnu comme tel, et je rappelle que son rapport a été annulé par la Cour d'appel de Montpellier", a déclaré l'avocat du Nîmes Olympique de cette saison, Me Anthony Chabert, en référence à la société d'expertise qui avait analysé le match de handball Cesson-Montpellier de mai 2012, au centre d'une affaire de paris illicites.
"J'ai demandé à la commission d'être courageuse car il n'y a clairement pas de matches truqués, a-t-il poursuivi. On peut toujours parler de la façon de faire de l'ancien président nîmois (Jean-Marc Conrad), il a eu une façon de s'exprimer légère, pourquoi pas, plus peut-être méridionale. Il y a eu peut-être des discussions entre personnes pour savoir dans quel état d'esprit serait l'équipe adverse, mais jamais cela n'a été relayé aux joueurs".
L'avocat évoquait les fameuses écoutes téléphoniques, confirmées à l'AFP de source policière et dont Le Canard enchaîné avait publié des retranscriptions, qui avaient nourri les soupçons des enquêteurs.
- Ecoutes et bouteilles -
Le jour du match Caen-Nîmes (1-1 le 13 mai 2014), dont le résultat assurait la montée en L1 de Caen et le maintien en L2 de Nîmes, les deux présidents se sont téléphoné. Question du Caennais Jean-François Fortin: "Toi c'est un point aussi?" (qu'il te faut) Réponse de son homologue nîmois Jean-Marc Conrad: "Ouais, il nous faut un point, voilà". Et Fortin de poursuivre: "Ben, si on n'est pas trop cons, hein?"
Selon Le Canard, après le match, le président de Nîmes avait "fait déposer à la porte du vestiaire 24 cartons de 12 bouteilles de vin".
La commission a convoqué des représentants des huit équipes impliquées et pas moins de "34 dirigeants, entraîneurs, joueurs ou actionnaires actuels ou passés desdits clubs ou d'autres" mentionnés dans l'instruction.
L'affaire, révélée en novembre par Le Canard enchaîné, remonte à la fin de la saison dernière. Nîmes, qui luttait pour son maintien en L2, est suspecté d'avoir fait pression et/ou proposé des arrangements à d'autres clubs.
Les sanctions sportives peuvent aller jusqu'à la radiation pour les personnes physiques et jusqu'à la rétrogradation pour un club. La commission, qui pourrait faire connaître ses décisions dès mardi après-midi, doit se prononcer au plus tard le 23 mars.
Parallèlement à la justice sportive, une procédure pénale est ouverte, avec six personnes mises en examen, dont M. Fortin et son ex-homologue de Nîmes, Jean-Marc Conrad.