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© AFP/DAMIEN MEYER
Les supporters ultras du PSG encouragent leur équipe lors du déplacement à Rennes, le 14 janvier 2017
Ce devait être le premier match au Vélodrome depuis plus de cinq ans pour les ultras parisiens: finalement, tous les supporters du Paris SG ont été interdits de déplacement et leurs places remises en vente, quelques jours avant ce choc à Marseille comptant pour la 27e journée de Ligue 1.
Même le président de l'Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud a déploré leur absence: les fans parisiens ne seront pas en tribunes pour le déplacement dimanche de leur équipe, le PSG, 2e du championnat, chez le 6e de L1 et son chaud public marseillais. "Je le regrette, je pense qu'un spectacle comme un match de foot, ce sont deux équipes et ce sont des supporters pour chacune de ces deux équipes", a exposé 'JHE' jeudi à la radio RTL.
Mais les places du parcage visiteur ont été remises en vente par le club phocéen, comme l'a constaté le quotidien régional La Provence vendredi.
. Match 'sensible'
"C'est le risque de trouble à l'ordre public, d'affrontements", qui a motivé cette interdiction de déplacement, expose à l'AFP le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez. Selon lui, "près de 500 fonctionnaires de police ou gendarmes mobiles" seront mobilisés pour encadrer le match de dimanche (21h00), qui sera "sensible, avec ou sans Parisiens".
L'accès au stade Vélodrome est régulièrement congestionné avant les matches à forte affluence. Il est aussi parfois houleux pour les véhicules des équipes rivales de l'OM, même quand ils sont protégés et escortés par les forces de l'ordre sur tout le parcours. Ca risque d'être le cas pour le bus parisien dimanche. Les bus de l'Olympique lyonnais en septembre dernier, et du Paris SG en avril 2015, ont ainsi été caillassés.
Or c'était aussi en bus que les supporters ultras du Paris SG devaient accéder au Vélodrome. Autant de véhicules supplémentaires dont il aurait fallu assurer la sécurité.
. 'Antagonisme entre supporters'
"On n'a pas de problèmes d'effectifs", assure Laurent Nunez. Mais "il y a beaucoup d'antagonismes entre les supporters, on l'a vu avec la finale de la Coupe de France, il y a eu des incidents... On ne va pas prendre le risque de troubles à l'ordre public plus importants que ceux qu'on aura de toute façon à gérer, compte tenu de la configuration normale de ce match".
Selon plusieurs sources, un autre élément est entré en ligne de compte: le nombre d'ultras présents dans le parcage visiteur du Vélodrome. "Le PSG ne respecte pas ses engagements: il ne devait vendre à des ultras que 100 des 500 places qui lui étaient allouées", expose à l'AFP une source proche du dossier. "Et on s'est aperçu qu'il allait y avoir finalement près de 350 ultras sur le déplacement, ce qui n'est pas la même chose en terme de risques de troubles à l'ordre public."
James, membre du Collectif ultras Paris (CUP), l'association qui représente les Ultras parisiens, évoque pour sa part une "simple demande du PSG pour 200 ultras". Il s'insurge aussi d'une deuxième lecture de cette interdiction, soulevée dans l'édition de vendredi du quotidien L'Equipe.
. Agacement des autorités
Selon le journal, cette décision traduirait aussi l'agacement des autorités policières sur le dossier du retour des ultras au Parc des Princes. En cause, la décision du club parisien de faire entrer dans le stade des supporters ayant "eu une propension à la violence marquée" dans le passé, comme l'avait exposé à l'AFP une source policière mi-février, et en contradiction avec les recommandations de la préfecture de police de Paris.
"Si c'est le cas on se retrouve dans une situation qui n'a plus rien à voir avec la préservation de l'ordre public, mais dans celle, scandaleuse, d'une guéguerre" entre les autorités et le Paris SG, plaide James, qui ne souhaite pas divulguer son nom de famille. Selon lui, les ultras du club de la capitale ne feront en tout cas pas le déplacement à Marseille.