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Pep Guardiola, le 17 septembre 2016 à Manchester lors du match City - Bournemouth
Efficace? Oui. Du caractère? Oui. Sans état d'âme? Aussi. Pep Guardiola a démarré sur les chapeaux de roue avec Manchester City, en faisant le ménage dans son vestiaire (Hart, Nasri, Mangala, Touré, etc.) pour transformer sa nouvelle équipe en une machine à victoire.
Le jeu et les joueurs sont en coupe réglée. "Vous pouvez voir quand ils jouent qu'il a imposé son autorité sur cette équipe", a témoigné Eddie Howe, l'entraîneur de Bournemouth, après le revers 4-0 subi à l'Etihad Stadium le week-end dernier.
Sa philosophie de jeu, élaborée au Barça (2008-2012) puis exportée au Bayern Munich (2013-2016) et qui repose sur le jeu de possession et un pressing haut, a immédiatement porté ses fruits. En atteste les neuf victoires de rang pour ses débuts, avec en point d'orgue le succès dans le derby de Manchester contre le United de José Mourinho (2-1), et la position de leader de Premier League.
Gare à ceux que Pep considère comme des poids morts. Joe Hart et Yaya Touré peuvent en témoigner. Guardiola n'a pas le sens du compromis quand il s'agit d'imposer ses idées. Les deux ex-cadres des "Skyblues", artisans majeurs des titres de champion d'Angleterre en 2012 et 2014, ont été poussé vers la sortie ou rangé au placard. C'est brutal.
- 'Bad guy' -
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Joe Hart, le 3 septembre 2016 à l'entraînement avec l'équipe d'Angleterre
Principale victime du dégraissage du technicien catalan, Hart a été prêté au Torino car Guardiola n'était pas convaincu de sa capacité à relancer le ballon proprement de son camp. Eliaquim Mangala, Samir Nasri et Wilfried Bony ont également été priés de plier bagage.
Yaya Touré est, lui, toujours dans l'effectif des "Citizens" mais il n'est pas près de jouer. Du moins tant que l'agent du milieu ivoirien, qui estime que Pep a "humilié" son joueur en ne l'inscrivant pas en Ligue des champions, n'aura pas présenté des excuses.
Le management sans ménagement de Guardiola a pu surprendre ceux qui le considèrent comme le +good guy+ (le bon), en comparaison de Mourinho le +bad guy+ (le méchant). Mais la presse allemande dépeint le Catalan comme un entraîneur plus froid et moins accessible, d'après le témoignage de certains joueurs du Bayern Munich -- comme Franck Ribéry -- louant l'arrivée de l'affable Carlo Ancelotti pour prendre sa succession.
Et cela ne date pas de son passage en Bavière. Au Barça, Deco, Ronaldinho, Samuel Eto'o ou encore Zlatan Ibrahimovic ont subi ses foudres et ont gardé une rancune tenace envers lui.
- A quel niveau dans six mois? -
"Oui, vous pouvez appeler ça de l'intransigeance", a écrit Jamie Carragher , l'ancien défenseur de Liverpool, dans sa chronique dans le Daily Mail.
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Pep Guardiola avec l'arbitre Jon Moss, qui vient de donner un carton rouge au milieu de terrain du City Nolito lors du match face à Bournemouth
Inversement, Guardiola est parvenu à relancer un certain nombre de joueurs en difficulté à City. Avec trois buts et trois passes décisives au compteur, l'ailier anglais Raheem Sterling (21 ans) est en pleine renaissance, après une première année difficile.
Le latéral Aleksandar Kolarov (30 ans) semble également retrouver des couleurs au poste de défenseur central, tout comme Nicolas Otamendi (28 ans), bien plus tranchant qu'à ses débuts.
Dans son nouveau système 4-1-4-1, Fernandinho, David Silva et encore plus particulièrement Kevin De Bruyne s'épanouissent comme jamais.
Son mercato ciblé est aussi à mettre à son crédit. Avec les arrivées de Claudio Bravo dans les buts et du polyvalent John Stones en défense, deux joueurs à l'aise dans la relance, City peut construire de derrière plus efficacement.
Et pour Alan Shearer , autre chroniqueur réputé du championnat anglais, la puissance dégagée par les "Skyblues" ne semble qu'à ses prémices.
"Les joueurs de City ont été 50% plus tranchants que ceux de United dans chaque phase de jeu en première période", avait souligné l'ancien international anglais après le derby de Manchester. "Et ce après deux mois. Imaginez à quel point ils seront bons dans six mois".