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Propriété depuis 2008 du Cheikh Mansour d'Abou Dhabi, Manchester City a vendu mardi 13% de ses parts à des investisseurs chinois afin de pénétrer ce prometteur marché d'Asie qui reste à défricher.
Un consortium des fonds d'investissement chinois China Media Capital et CITIC Capital a en effet acquis pour 265 millions de livres (375 millions d'euros) des actions nouvellement émises par City Football Group (CFG), qui coiffe des Citizens actuellement en bonne santé.
C'est la première fois qu'un investissement chinois atteint une telle ampleur dans un club aussi prestigieux.
Outre son porte-étendard Manchester City, la holding, désormais valorisée à hauteur de 2,9 milliards d'euros, possède également New York City FC, Melbourne City FC et une partie des Yokohama Marinos.
Le Cheikh Mansour bin Zayed al-Nahyan de la famille royale d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis) était jusqu'à présent l'unique propriétaire du club dans lequel il a investi autour d'un milliard d'euros en transferts.
Depuis son arrivée, l'actuel co-leader a remporté deux championnats d'Angleterre en 2012 et 2014, une Coupe d'Angleterre en 2011 et une Coupe de la Ligue en 2014.
Avant, il avait connu un âge d'or à la fin des années 60, avec notamment une Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe (1970) et un deuxième titre de champion d'Angleterre en 1968 après celui de 1937. Mais il avait ensuite périclité et subi la domination d'United, l'autre club de la ville.
Longtemps déficitaire en raison de sa lourde politique d'investissements sportifs pour se remettre à flot, City a pourtant grandement amélioré sa situation économique depuis quelques mois.
Quelques mois après avoir profité d'un allègement de la sanction infligée en 2014 par l'UEFA dans le cadre du fair-play financier, il a même annoncé en octobre 14,43 M EUR de bénéfices, pour la 1re fois depuis 2008, grâce à la réduction de 15 M EUR de sa masse salariale.
"Le football est le sport le plus adoré et regardé dans le monde et, en Chine, la perspective d'une croissance exponentielle du jeu est unique et excitante", s'est réjoui le président de CFG, Khaldoon Al Mubarak. "Nous avons travaillé dur pour trouver les bons partenaires et créer la structure idoine pour construire sur ce potentiel incroyable qui existe en Chine".
Le président chinois Xi Jinping avait visité le club de Manchester City en octobre dernier à l'occasion d'une visite d'Etat au Royaume-Uni tandis que le ministre des Finances britannique George Osborne vient d'annoncer un investissement équivalent à 4,27 millions d'euros dans le football amateur chinois.
Minoritaires dans le club mais bénéficiaires d'un 7e siège au conseil d'administration pour Ruigang Li --le président de China Media Capital--, les Chinois semblent surtout vouloir profiter de l'expertise footballistique de CFG pour développer sur leur sol un sport de faible niveau et gangrené par les affaires.
- 'Partenariats commerciaux' -
"Avec son modèle d'affaires unique, CFG (...) offre une approche différenciée pour construire une entité mondiale favorisant la connaissance du football, le développement des joueurs, les programmes de formation et des partenariats commerciaux qui bénéficieront à l'industrie du football chinois", s'est réjoui M. Li.
"L'accord va créer une plateforme sans précédent pour la croissance des clubs de CFG, aidée par la capacité de CFG à fournir une expertise et des ressources à l'industrie du football chinois en plein développement", poursuit un communiqué commun aux trois parties. "Le capital issu de cet achat d'action sera utilisé par City Football Club pour financer sa croissance en Chine, amplifier son expansion internationale et développer ses infrastructures."
Cette stratégie, qui écarte tout désengagement de Manchester City du propriétaire actuel, témoigne au contraire de la volonté d'utiliser le club pour pénétrer un marché jusque-là fermé, avec l'aide d'acteurs locaux.
Actuellement, aucun club de Premier League n'est détenu par des intérêts chinois, alors que des investisseurs russes, américains et thaïlandais sont propriétaires de certaines équipes.
En 2007, le Hongkongais Carson Yeung avait acquis 29,9% de Birmingham, alors en Premier League, avant de prendre en 2009 le contrôle du club actuellement 6e de 2e division. L'homme d'affaires a depuis été arrêté en 2011 pour blanchiment d'argent.