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© AFP/Glyn KIRK
L'entraîneur de Manchester City Pep Guardiola lors d'un match à Bournemouth, le 13 février 2017
Pep Guardiola est arrivé cet été à Manchester City avec l'aura d'un génie. Mais aujourd'hui, ses résultats en demi-teinte et son attitude hautaine ont en partie écorné l'image du "grand prêtre de la possession".
La greffe prend-elle ? Pour sa première saison à la tête des Citizens, le Catalan pointe à la 2e place de la Premier League, s'est qualifié pour les 8es de finale de Ligue des champions et a métamorphosé le jeu mancunien.
Sauf, que dans le même temps, le technicien espagnol, triple champion de Bundesliga avec Munich après avoir décroché trois Liga et deux C1 avec Barcelone, affiche parfois une arrogance assez mal perçue à la lumière de son retard sur Chelsea.
Les Citizens sont à huit longueurs du leader et doivent leur actuelle deuxième place aux effondrements de Liverpool et Arsenal en janvier.
"Plus que le foot anglais, je devais comprendre mes joueurs, leurs qualités respectives. Espagne, Allemagne... chaque pays a ses spécificités. Mais à la fin, c'est la qualité des joueurs qui fait la différence. Et il faut toujours du temps", a plaidé Guardiola lundi.
Le jeu pratiqué par City fait parfois saliver. Possession, passes courtes, des buts: une chorégraphie portée parfaitement par des joueurs comme De Bruyne, Silva, Sané ou Sterling et des résultats parfaits avec six victoires lors des six premières journées.
L'Espagnol se paie un début d'automne de rêve. City caracole, les médias vont jusqu'à le féliciter pour son style vestimentaire.
Mais les failles défensives deviennent brèches et la Premier League trouve avec plus ou moins de bonheur les parades à la maestria mancunienne.
- "condescendance et sarcasmes" -
City laisse Chelsea s'envoler et marque le pas, même si l'Espagnol, après une période de vaches maigres, semble avoir trouvé à nouveau la bonne carburation en 2017.
Lâché par sa défense, il a installé avec bonheur Yaya Touré en sentinelle, donné pleinement sa chance à Sané sur l'aile gauche et à la nouvelle pépite Jesus en pointe. Le Brésilien blessé et sans doute absent jusqu'à la fin de la saison, Guardiola retrouvera-t-il en C1 la forme des dernières journées conclue par trois victoires ?
Ses choix ne sont pas compris et son comportement ne passe pas. Le mois dernier, The Sun a résumé le sentiment d'une partie du public dans une chronique au vitriol.
Le tabloïd s'est en effet ému de la "condescendance et des sarcasmes" du Catalan devant les caméras et juge insupportables les pleurnicheries de Pep à propos de l'arbitrage. Le journal l'accuse même de se transformer en José Mourinho... son pire ennemi.
- choix "bizarres" -
Après un carton rouge de Fernandinho, il s'était par exemple plaint des "règles en Angleterre": "Je sais que vous êtes spéciaux et je dois essayer de comprendre."
"Voilà comment le grand prêtre de la possession suggère que sa pureté footballistique devrait placer son équipe au-dessus des lois sur le jeu dangereux", assène le Sun.
Après des plaintes sur un but encaissé par Bravo: "Oui, les gardiens sont moins protégés en Angleterre. Mais comment, lui, l'érudit du jeu, n'avait-il pas réalisé ça avant ? N'aurait-il pas mieux fait de ne pas signer Claudio Bravo qui, au rayon des gardiens de légende, se range plutôt du côté de Flipper le dauphin que de celui de Lev Yachine ?"
La décision de se séparer de Hart au profit de Bravo n'est pas la seule option jugée "bizarre" par la presse.
Il y a eu le bras de fer avec Yaya Touré, laissé au frigo et maintenant pièce maîtresse du dispositif. Il y aussi les constantes variations dans le quatuor défensif et le cas Agüero.
City a terminé meilleure attaque d'Angleterre lors des trois saisons sous Manuel Pellegrini. Guardiola pourra-t-il égaler ce haut fait avec un Agüero, dont il a refusé de garantir l'avenir au club ?
Dans une interview donnée à la NBC durant les fêtes, Guardiola avait déclaré finalement ne pas vouloir "tout transformer à City". Et d'assurer que ses orientations porteraient leurs fruits sur le long terme. Avant d'ajouter: "Je sais que je n'ai pas de temps. Mais je vais essayer". Il lui reste un peu plus de trois mois encore pour pleinement convaincre.