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© AFP/PATRICK HERTZOG
Le président de Lyon Jean-Michel Aulas (d) et son conseiller Bernard Lacombe
lors d'un match contre Nancy au stade Marcel Picot, le 14 août 2016
D'habitude, avant un choc comme Nice-Lyon, les adversaires se chauffent par presse interposée. Là, c'est à l'intérieur d'un même club, Lyon, que deux conseillers, Gérard Houllier et Bernard Lacombe , se sont frictionnés. Leur boss Jean-Michel Aulas a même dû siffler la fin d'un match, commencé il y a longtemps sur fond de lutte d'influence sur le recrutement.
Flash-back. "Vous savez, ici, je ne suis pas sûr que je pourrais avoir mon mot à dire sur l'acquisition d'une poubelle", avait dit Houllier, alors entraîneur de l'OL (2005-2007, 2 titres de champion), le 17 décembre 2006.
La raison de cette sortie à l'époque ? Le souhait du technicien, ancien manager général de Liverpool où il s'occupait du coaching et aussi du recrutement, d'engager un attaquant supplémentaire, avant d'être recadré par Lacombe, conseiller de Jean-Michel Aulas.
"Il n'est donc pas nécessaire de recruter un joueur auquel il faudra du temps pour s'acclimater. Et puis, je ne suis pas partisan de ces changements", avait rétorqué il y a dix ans l'ancien avant-centre international, également passé au poste d'entraîneur (octobre 1996-2000).
L'ancien membre du carré magique des Bleus dans les années 1980 estime que ceux qui n'ont pas joué au haut niveau n'ont pas de légitimité pour être entraîneur professionnel, encore moins s'ils viennent empiéter sur son pré carré.
Or, à Lyon, les transferts sont l'apanage de Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe . Du coup, Gérard Houllier, déçu de ne pas avoir plus de pouvoirs, était parti en juin 2007 alors qu'il lui restait un an de contrat.
Houllier pourtant est revenu collaborer avec l'Olympique lyonnais cet été en tant que "conseiller extérieur en matière sportive". Et les petites phrases sont revenues.
- "Prof d'anglais plus qu'un footballeur" -
© AFP/PAUL ELLIS
L'ancien entraîneur de Liverpool Gérard Houllier lors d'un match des Reds face à West Bromwich Albion à Anfield, le 4 octobre 2014
"Il est plus un professeur d'anglais qu'un footballeur", a ainsi lancé Lacombe (64 ans) dans Le Progrès ce mercredi, après avoir fait, dans un premier temps, la sourde oreille à des propos acides tenus sur RMC par Houllier (69 ans) la semaine passée.
Cette fois-ci, c'est l'échec du recrutement de l'attaquant Emmanuel Adebayor , en septembre, qui a mis le feu aux poudres. Le Togolais, proposé par Houllier pour être une doublure à Alexandre Lacazette, a été refusé par l'entraîneur Bruno Genesio. Genesio est l'un des fils spirituels de Lacombe tout comme le recruteur, Florian Maurice. Tous sont Lyonnais d'origine. Houllier vient du Pas-de-Calais.
"Je suis mal placé pour dire que c'est une erreur", avait glissé Houllier suggérant évidemment que c'en était une, au sujet de l'arrivée avortée d'Adebayor. "Pour l'instant, les résultats lui donnent raison", a-t-il ajouté, mettant ainsi la pression sur Genesio. Avant d'envoyer Lacombe vers l'armoire à souvenirs.
"Il n'y a pas de problème avec Bernard. On se connait depuis longtemps. Je crois qu'il a voulu prendre du recul. Il s'occupe des légendes, des anciens du club. Il a trop d'années au club pour l'écarter", avait perfidement lancé Houllier sur RMC.
- "J'adore Bernard, je vénère Gérard" -
Au regard des relations antérieures entre les deux hommes, l'annonce initiale faite l'hiver dernier de vouloir nommer l'ancien sélectionneur national (1992-1993) comme manager général de l'OL, avait étonné. D'autant plus qu'au club, Jean-Michel Aulas tient déjà ce rôle par son omnipotence.
L'homme fort de l'Olympique lyonnais, qui a toujours fonctionné en divisant les pouvoirs, feint de ne pas voir ou entendre la dispute entre ses conseillers, qui est tout sauf une surprise, mais paraît pencher pour Houllier.
"Il n'y a pas grand chose. Ça m'énerve un peu. Ce qui compte c'est l'institution. Je pense qu'il n'y a rien eu, mais s'il y a eu, il faut que s'arrête. J'ai sifflé la fin de la récréation", a confié JMA sur OL TV.
"J'adore Bernard, je vénère Gérard", a ajouté le président. Et s'il faut choisir ? "C'est déjà choisi. Le fait que Gérard soit revenu montre le sens de l'histoire et on n'a pas demandé à Bernard de partir", a-t-il soupesé.
"Bernard vit sa vie avec tous ses amis qui sont présents tout le temps, même quand il ne faudrait pas. Gérard Houllier est le patron technique, on l'a fait venir pour ça", a conclu Jean-Michel Aulas. Houllier 1-Lacombe O ?