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© AFP/Lionel BONAVENTURE
Le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas, le 24 février 2017 à Paris
C'est la principale attraction de la liste de Noël Le Graët en vue de sa réélection comme président de la Fédération (FFF): il a fait appel à Jean-Michel Aulas, patron de Lyon aussi influent que clivant, pour s'occuper de la formation en cas de victoire le 18 mars.
"Il est redoutable: il vient à la réunion la plus modeste en préparant ses dossiers, il ne vient jamais les mains dans les poches en donnant un mouvement d'humeur", a souligné le président sortant lors de son premier acte de campagne, vendredi, sous forme de conférence de presse.
Pourquoi lui, pour la formation à la française ? "J'ai pris le meilleur pour ça", a expliqué NLG à propos du président de l'OL. "Il sera chargé de regarder avant fin juin comment la DTN (direction technique nationale) peut être remise en fonction, même si elle travaille déjà de façon remarquable. Il devra bien regarder cette carte de France pour préparer les quatre ou huit années qui viennent, parce que la formation ne se fait pas en un jour".
Le DTN actuel, François Blaquart, part à la retraite et son successeur dépendrait forcément de l'état des lieux dressé par le boss de l'OL.
- Aulas "humaniste" -
"C'est un projet, avec (la gestion de) Clairefontaine, qui me passionne, en tant qu'entrepreneur mais aussi en tant qu'humaniste, parce que c'est peut-être la vision qu'on connaît le moins de ma personnalité. J'ai bien l'intention, à l'intérieur de l'équipe de la Fédération, de montrer ce visage qui est méconnu", a fait valoir Aulas.
"J'ai plus de temps professionnel, je viens de céder mon entreprise", a-t-il aussi avancé, sans renier son tropisme foot pro: "Pouvoir aller défendre l'intérêt professionnel au sein de la fédération et pouvoir participer à la construction unitaire, complémentaire avec le foot pro et le foot amateur, c'est une envie et un enthousiasme particuliers".
"C'est une nouvelle étape pour la Fédération, sûrement l'une des plus importantes", a assuré Le Graët.
Si Aulas était élu au Comex (comité exécutif), gouvernement du foot français, il devrait quitter le conseil d'administration à la Ligue de foot pro (LFP), mais compte demeurer à Première Ligue, le syndicat des gros clubs.
Sa présence fait de l'ombre dans la liste NLG à d'autres personnalités comme le président de Strasbourg (L2) Marc Keller, ancien pro qui deviendrait manager des équipes de France juvéniles, ou encore Laura Georges , joueuse du PSG et des Bleues toujours en activité qui guigne le poste de secrétaire générale.
- Double tranchant -
Mais la personnalité d'Aulas est à double tranchant: d'un côté, elle peut séduire, vu le savoir-faire de l'OL dans la formation d'internationaux (Giuly, Govou, Benzema, Lacazette, Fekir, Umtiti etc., et l'ossature de l'équipe de France féminine); de l'autre, elle peut agir comme un repoussoir, notamment du côté du monde amateur.
C'est aussi pourquoi JMA a insisté sur "les valeurs du monde amateur", et que NLG a fait remarquer que "la DTN est aussi à disposition du foot amateur aussi: on a plus de 200 salariés qui dépendent de la DTN".
Le président sortant s'est aussi servi de son nouvel allié au palmarès garni (notamment sept titres de L1 d'affilée, 2002-2008) pour critiquer un ancien complice. "Jean-Michel a des titres, il y en a qui n'ont jamais rien gagné - je ne sais pas à qui je pense - et des fonctions qu'il a parfaitement accomplies", a-t-il dégainé.
Il vise sans le nommer Jacques Rousselot, à la tête du club de Nancy, toutefois vainqueur d'une Coupe de la Ligue (2006), et qui présente une liste concurrente après avoir accusé Le Graët de ne pas avoir respecté sa promesse de lui passer le témoin.
Deux autres candidats moins connus sont en lice: David Donadei et Eric Thomas, qui organisent des conférences de presse respectivement lundi prochain et le 8 mars.