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© AFP/FRANCK FIFE
Le président de Lille Michel Seydoux lors d'un match de Coupe de la Ligue face au PSG, le 14 décembre 2016 au Parc des Princes
Le Losc a annoncé lundi soir le départ de son emblématique président Michel Seydoux, ouvrant une nouvelle ère pour le club nordiste qui sera désormais dirigé par un homme d'affaires hispano-luxembourgeois, Gérard Lopez, dont on ignore encore les projets précis.
Le match Lille-Saint-Etienne "sera le dernier de Michel Seydoux en tant que président du Losc (...) après quinze années" à la présidence, selon un communiqué du Losc.
D'abord entré au club en janvier 2001 via une prise de participation, M. Seydoux en était devenu officiellement le président en avril 2002.
C'est sous sa présidence, et avec comme pépite le Belge Eden Hazard , formé au club, que le LOSC avait été sacré champion de France en 2011, gagnant également cette même année la Coupe de France pour un doublé historique.
Avec le départ de M. Seydoux, 69 ans et homme de cinéma, le Losc tourne une page de son histoire pour entrer dans une nouvelle dimension.
Car cette annonce confirme indirectement la cession du club à l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez, qui avait signé le 22 décembre un "protocole d'accord en vue du rachat du club".
Après ce protocole, l'opération devait encore franchir l'étape du "closing", c'est-à-dire sa réalisation effective après une série de contrôles, qui doit "intervenir avant le 20 janvier 2017", selon un communiqué du 23 décembre.
A en croire l'entourage de Gérard Lopez, ce n'est pas encore fait. La procédure doit être définitivement achevée "aux alentours du 20 janvier", date-butoir initialement fixée.
Mais l'annonce du départ de Michel Seydoux ne laisse pas de place au suspense.
"Lorsque les trois coups de sifflet finaux de Losc-ASSE retentiront, le président Michel Seydoux s'avancera pour saluer une dernière fois les supporters du club pour lequel il s'est donné quinze années durant", écrit le club dans son communiqué lundi.
Dans l'entourage de la maire de Lille Martine Aubry, on tenait lundi à "féliciter" Michel Seydoux pour le travail accompli quinze ans durant. "On espère que l'esprit du Losc sera préservé", a-t-on ajouté.
Michel Seydoux et Gérard Lopez avaient créé la surprise le 16 octobre en annonçant être entrés "en négociations exclusives" pour le rachat. Un mois plus tard, l'Hispano-luxembourgeois adressait "une offre ferme" au président lillois, qui avait exprimé sa volonté de passer la main.
Gérard Lopez "a le profil idéal pour me succéder", avait confié Michel Seydoux lors de l'annonce des discussions. "Depuis plusieurs années, je ne cherchais pas un acheteur mais un successeur. Il était indispensable que cette personne ait la vision, la capacité et un projet permettant au Losc de continuer à gagner des titres".
- 'Très excitant' -
© AFP/DIMITAR DILKOFF
Le Luxembourgeois Gérard Lopez, alors propriétaire de Lotus Renault pose devant le stand de l'écurie au Nürburgring lors du GP d'Allemagne, le 24 juillet 2011
Cet été encore, Gérard Lopez ambitionnait de prendre le contrôle de l'Olympique de Marseille mais avait été écarté fin août du processus par la propriétaire, Margarita Louis-Dreyfus, au profit de l'Américain Frank McCourt. Mais il avait parallèlement pris contact avec Michel Seydoux "depuis le printemps" selon un proche du dossier. Le Losc "n'est absolument pas un plan B", assure-t-on chez Gérard Lopez.
Lundi, le montage financier pour l'acquisition du Losc, tout comme les projets de l'homme d'affaires, restaient un mystère.
Selon des rumeurs persistantes, l'homme d'affaires pourrait embaucher l'Argentin Marcelo Bielsa, l'ex-entraîneur fantasque de l'OM mais à la renommée mondiale. Ce serait une recrue majuscule, signe de temps nouveaux et d'une capacité financière certaine.
"On a des échos de cet entraîneur, on sait bien qu'avec lui on progresse énormément, c'est quelque chose de très excitant, on verra comment ça va se passer", disait même le joueur Sébastien Corchia dans Téléfoot sur TF1, dimanche.
Gérard Lopez a fait fortune dans les nouvelles technologies, avec Skype. Il avait déjà réalisé une incursion dans le domaine du sport en reprenant en 2011, pour zéro euro, l'écurie de Formule 1 Lotus, qu'il avait cédée en 2015 pour un euro symbolique à Renault. Il se targue d'avoir épongé un passif de 40 millions d'euros.
Le Losc, créé en 1944 et club historique du Championnat de France (triple champion en 1946, 1954 et 2011, et sextuple vainqueur de la Coupe de France), traverse une passe difficile cette saison, seulement 12e après la phase aller.
L'entraîneur Frédéric Antonetti n'avait d'ailleurs pas résisté à ce mauvais début de saison, comme un premier signe de M. Seydoux à destination de son successeur, et avait cédé sa place fin novembre à l'entraîneur adjoint, Patrick Collot, à titre temporaire.