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© AFP/PHILIPPE DESMAZES
Les fans de Besiktas dans les tribunes du Parc OL lors du quart de finale aller de Ligue Europa entre Lyon et Besiktas, le 13 avril 2017.
Le quart de finale retour d'Europa League Besiktas-Lyon, jeudi à Istanbul (21h05), sera-t-il très calme après les incidents de l'aller ? L'UEFA a tout fait pour, en menaçant mercredi les deux clubs d'exclusion de la prochaine Coupe d'Europe en cas de nouvel incident pendant les deux prochaines saisons.
Les deux clubs s'étaient renvoyés la balle après le chaos du match aller à Lyon - envahissement de la pelouse, violences en tribunes, coup d'envoi retardé de trois quarts d'heure - et l'instance disciplinaire de l'Union européenne de football ne les a pas contredits en jugeant les supporters de chaque camp "responsables" des troubles au Parc OL.
En clair, un nouvel incident qui surviendrait pendant la période du sursis - deux saisons - déclencherait la sanction et priverait l'OL, ou Besiktas, de l'Europa League, ou de la Ligue des champions, pour laquelle ils se qualifieraient. Les deux formations doivent également régler chacune une amende de 100.000 euros.
De quoi pacifier l'ambiance dès jeudi soir en Turquie, dans une Vodafone Arena (41.000 places) connue pour être l'une des enceintes les plus bruyantes en Europe ?
Bien avant que le verdict de l'UEFA ne tombe, c'était déjà le v?u pieux des deux camps, qui se voulaient rassurants. "Il y aura une grosse ambiance contre nous mais je n'ai pas peur pour ma sécurité", a ainsi confié à l'AFP le défenseur international français de l'OL, Christophe Jallet.
- "Dignité et courtoisie" -
Le président du club stambouliote de Besiktas, Fikret Orman, s'est également voulu apaisant mercredi: "Le club de Lyon va venir chez nous et sera notre invité. Nous allons accueillir nos adversaires avec dignité et courtoisie".
Et pour éviter que les poignées de mains protocolaires ne soient trop fraîches avant le match, M. Orman a ajouté: "Nous avons joué un match contre Lyon, et après ce match, des déclarations regrettables ont pu être faites. Mais ce match-là appartient au passé".
Il n'y aura pas de supporters lyonnais en Turquie - une volonté de l'OL bien avant le match aller - ce qui devrait faciliter le bon déroulé du match.
Une rencontre calme, ce serait nouveau pour les Lyonnais. Car après le match européen de jeudi, qui avait été à son terme, celui de L1 à Bastia dimanche avait été définitivement arrêté après une 2e altercation entre joueurs lyonnais, fans et encadrement du club corse...
Quel est donc l'état d'esprit des Lyonnais après un tel enchaînement? A l'entraînement lundi, "il y avait une bonne ambiance" relate Jallet à l'AFP: "C'était bien de dédramatiser la situation et d'avoir un peu de réconfort après les événements difficiles de la veille".
- L'OL se souvient du Coup d'Etat -
Le défenseur des Bleus est toutefois lucide sur ce qui attend l'OL jeudi à Istanbul: "Ce sera une soirée compliquée. Il y a le contexte particulier dû aux élections en Turquie. Nous savons qu'il y aura une grosse ambiance, une ferveur populaire importante". Mais, à 33 ans, il prend du recul: "Nous ne sommes pas les premiers à devoir jouer là-bas. Je ne pense vraiment pas que cela se reproduira d'une telle façon".
Le dispositif interne sera renforcé autour de l'équipe (4 agents de sécurité au lieu de 2), précise une source au club lyonnais, mais l'essentiel des mesures externes revient aux autorités turques.
Il n'y a pas que Jallet qui sait à quoi s'attendre, les autres joueurs ont aussi du vécu, à l'image de Jordan Ferri, interrogé sur OL TV. "Quand il y a eu le tirage au sort (en Europa League), nous avons tout de suite repensé au soir du coup d'Etat (manqué) quand nous étions à Istanbul (en juillet 2016) pour jouer un amical contre Fenerbahçe", a rappelé le milieu. "Nous avions eu un peu peur à l'hôtel en voyant les hélicoptères et en entendant les klaxons", a-t-il encore raconté.
Pour en revenir au football, Lyon part avec un avantage après son succès 2 à 1 à l'aller. Mais Besiktas retrouve son international portugais Ricardo Quaresma, privé de la première manche sur blessure.