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Samedi à Lisbonne, la finale 100% madrilène de la Ligue des Champions mettra aussi aux prises deux entraîneurs aux caractères opposés, le placide Carlo Ancelotti , qui a su ramener le calme au Real, et l'impétueux Diego Simeone qui a fait renaître la passion à l'Atletico.
Carlo Ancelotti , 54 ans, vivra samedi au Stade da Luz sa quatrième finale de Ligue des Champions en tant qu'entraîneur. Il en a remporté deux (2003 et 2007) et en a perdu une (2005), toujours avec l'AC Milan.
Sur le banc d'à côté, ou plutôt devant puisqu'il ne tient pas en place, Diego Simeone , 44 ans, vivra lui sa première expérience à ce niveau, même s'il a remporté avec l'Atletico l'Europa League en 2012.
Leur expérience est donc incomparable et, en dehors de leur passé de milieux défensifs, les deux hommes n'ont d'ailleurs pas grand-chose de commun.
Arrivé l'été dernier en provenance du Paris SG, Ancelotti avait pour mission principale de ramener la sérénité au sein de la "Maison Blanche" après trois saisons de furie Mourinho.
"Je ne pense pas que le Real Madrid ait besoin d'un pacificateur", avait pourtant affirmé l'Italien lors de sa première conférence de presse madrilène.
Avec sa placidité, sa maîtrise rapide de l'espagnol, son humour et l'incroyable mobilité de son sourcil gauche, "il mister" s'est en tous cas très vite installé dans la fonction, gérant sans difficulté l'intégration d'un joueur à 100 millions d'euros (Bale) et assumant le choix de laisser Casillas sur le banc en Liga.
D'un point de vue sportif, sa première saison madrilène est plus difficile à évaluer malgré la victoire en Coupe du Roi.
En championnat, les Merengue ont marqué beaucoup de buts, ce qui était une promesse de "Carletto" à sa prise de fonction, mais ils ont laissé filer le titre et finir 3e ne peut pas être satisfaisant pour un club comme le Real.
Pourtant, tout sera oublié si Ancelotti est celui qui ramène "la decima", la fameuse 10e C1 du Real, sur la Plaza de Cibeles.
- le "cholismo" -
Pour cela, il faudra donc battre l'Atletico, sacré champion samedi et transfiguré depuis l'arrivée aux commandes de Simeone en décembre 2011.
Simeone, champion avec les rouge et blanc comme joueur puis comme entraîneur, "a été capable de transmettre au groupe ce que signifie l'Atletico", expliquait en 2012 Gabi, le capitaine des Colchoneros.
Ce que signifie l'Atletico pour "El Cholo", c'est un mélange de rigueur, de hargne et de sueur, un cocktail baptisé "cholismo" par les médias espagnols.
Le joueur (106 sélections avec l'Argentine) était un meneur d'hommes et un guerrier. L'entraîneur est le même, qui promet de la sueur et du combat et qui veut que ses hommes jouent "le couteau entre les dents".
"Il faut féliciter les mères des joueurs car aujourd'hui, vu comment ils ont joué, ils ont montré qu'ils avaient des couilles", avait-il ainsi lâché après la qualification pour la finale décrochée à Stamford Bridge face à Chelsea.
Mais le talent de Simeone, sans cesse en mouvement devant son banc, bondissant et alpaguant, va au-delà de l'exaltation des valeurs guerrières et de la virilité de ses joueurs.
Derrière son look de gangster soigné, cheveux gominé et costume noir cintré, fine cravate, Simeone cache un très habile tacticien. Invaincu cette saison en Ligue des Champions, son Atletico est un bloc sans faille et remarquablement organisé.
"Son équipe a les caractéristiques qu'il avait en tant que joueur. Tactiquement elle est parfaite, elle est très concentrée et elle a beaucoup de caractère", a résumé un spécialiste. Son nom ? Carlo Ancelotti .