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Le Paris SG a été brutalement ramené à la réalité mercredi par Barcelone avec un revers 3-1 à domicile, explicable en partie par des faiblesses conjoncturelles mais qui met aussi en lumière l'écart persistant encore avec les plus grands clubs européens.
. Faiblesses et mauvais choix
Face à un Barça simplement bon, Paris est passé au travers. La principale excuse est celle des absents et elle est parfaitement recevable. Laurent Blanc devait faire sans son meilleur attaquant, Ibrahimovic, et sans ses deux meilleurs techniciens du milieu, Motta et Verratti, ce qui a peut-être pesé encore plus.
Avec la sortie sur blessure de Thiago Silva, c'est son quatrième pilier qui s'est effondré. David Luiz, loin d'être à 100% malgré un mystérieux séjour en Russie, n'a pas fait illusion très longtemps.
Mais Paris a payé aussi un positionnement tactique discutable. Blanc avait annoncé que son équipe défendrait plus bas que d'habitude, pour essayer de profiter des espaces en contre. Mais avec aussi peu de pressing et d'intensité défensive, Paris n'avait aucune chance de récupérer des ballons. Au bout du compte, que cela soit délibéré ou subi, le PSG a tendu le bâton pour se faire battre.
De façon plus anecdotique, le club de la capitale a même été trahi par des choix annexes. Sur un des rares ballons de contre exploitables de la première période, une passe de Lavezzi à Cavani (28e) a été considérablement ralentie par la pelouse, détrempée après un arrosage plus que généreux. "Il y a des matches comme ça où rien ne va. Alors peut-être que même l?arrosage n?a pas été bon!", a résumé Blanc.
. Des défauts structurels
Les circonstances atténuantes ne peuvent cacher un constat plus cruel: si Paris s'est incontestablement installé dans le Top 8 européen, il semble encore à bonne distance du Top 4.
Il reste bien sûr une chance de qualification mais elle est infime, et elle passe par un exploit bien plus immense que celui réussi sur la pelouse de Chelsea au tour précédent.
Certains des héros de Stamford Bridge, Thiago Silva et David Luiz en tête, sont redescendus sur terre, et la démonstration du Barça a montré que l'effectif parisien était trop limité, en quantité comme en qualité.
Paris tourne avec 19 joueurs de champ dont six jouent peu (Digne, Cabaye et Rabiot), voire très peu (Camara, Aurier et Bahebeck).
Surtout, des éléments comme Lavezzi, Cavani ou Van der Wiel souffrent de la comparaison avec leurs adversaires à ce niveau de la compétition. Le constat est valable également pour le gardien Sirigu, qui traverse une saison très moyenne et n'est que très exceptionnellement décisif. Et mercredi, seuls Matuidi, Marquinhos et à un degré moindre Pastore ont semblé à la hauteur du Barça.
. Et ensuite?
Le match retour au Camp Nou a-t-il vraiment un enjeu? "On aura à coeur de démontrer qu'on peut être meilleur que ce soir", a simplement répondu Blanc, qui a ensuite rapidement embrayé sur le match de Ligue 1 samedi à Nice.
Paris a déjà décroché l'un des trois trophées nationaux qu'il convoite avec la Coupe de la Ligue. La finale de la Coupe de France, fin mai face à Auxerre (L2), est plus qu'accessible. Mais en championnat, il ne peut plus traîner et l'accumulation des blessures laisse planer un doute quant à l'issue du duel avec Lyon, provisoirement repassé devant mercredi.
Mardi à Barcelone, il sera donc effectivement surtout question d'honneur et d'image. Les titres de la presse catalane, comme le "Oh La La!" du Mundo Deportivo ou le "EuroDisney" de L'Esportiu, pourront toujours servir de motivation supplémentaire.
Paris peut aussi invoquer l'esprit de Jules Bocandé, Tony Kurbos et du FC Metz de 1984, qui étaient allés s'imposer 4-1 à Barcelone à l'aller après une déroute 4-2 à Saint-Symphorien.
Mais si cela ne suffit pas, il sera temps de se pencher sur la saison prochaine et les nécessaires modifications à apporter à l'effectif.