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Après plus d'une semaine de Fifagate sur fond de révélations de corruption, le football reprend ses droits, au moins l'espace d'une soirée samedi à Berlin, avec le choc entre le FC Barcelone du génial Messi et la Juventus Turin de l'inoxydable Buffon, en finale de la Ligue des champions.
"Liebe Fußballfans, Cari tifosi, Hola Cules!": comme le Berliner Zeitung et son titre en trois langues à destination des fans de football allemand et des supporteurs de la Juve et du Barça, la presse européenne espère une vraie fête du ballon rond.
D'un côté, le trident offensif catalan Messi-Suarez-Neymar ("MSN"), de l'autre les expérimentés Italiens Buffon et Pirlo: une certitude, une équipe quittera le monumental stade olympique des JO hitlériens de 1936 avec le trophée et un triplé championnat-Coupe-C1.
"La Juve est à Berlin pour la finale des rêves", s'enthousiasme la Stampa, en Italie.
Problème pour les Italiens: le Barça a incontestablement la faveur des pronostics dans sa quête d'un 5e sacre (après 1992, 2006, 2009 et 2011) et d'un deuxième triplé (après 2009), exploit inédit dans l'histoire de la plus grande compétition européenne.
Les Catalans de Luis Enrique ont balayé sur leur passage Manchester City, le Paris SG et le Bayern Munich, emmené par un "MSN" intenable et auteur d'un total ahurissant de 120 buts toutes compétitions confondues ! Un Luis Enrique qui, en cas de succès à sa première tentative, rejoindrait dans les annales son illustre prédécesseur Josep Guardiola , désormais entraîneur du Bayern Munich.
De retour en finale après 12 ans d'absence, la Juve de Massimo Allegri rêve pourtant du troisième sacre de son histoire après ceux réalisés avec Michel Platini (1985) et Alessandro Del Piero (1996) à la baguette.
"La Juve jouera tout en une nuit, ce sera Tevez contre le roi Messi", pour le Corriere della Sera, alors que la Repubblica parle même du "match d'une vie" pour le club turinois.
Alors certes la "Vieille Dame" a fait un parcours moins impressionnant, se faisant même des frayeurs en quarts face à Monaco. Mais elle a su trouver les ressources défensives pour faire chuter le Real Madrid de Cristiano Ronaldo en demi-finales.
"Sur un match, les différences se réduisent"
Un homme sera particulièrement sous les feux des projecteurs: Messi, qualifié "d'extra-terrestre" même par ses futurs rivaux. En l'espace d'une saison, l'Argentin a retrouvé toute la magie de ses coups, comme son but au terme d'un ballet d'anthologie en Coupe du Roi, pour affoler toutes les statistiques.
"La Puce" a inscrit pas moins de 58 buts sur tous les fronts dont 10 en C1. Et s'il fait encore mouche samedi, il deviendrait le premier joueur à marquer dans trois finales (après 2009 et 2011) et s'assurerait seul le titre de meilleur buteur de la saison et de l'histoire (77 buts avant la finale) aux dépens de son rival Cristiano Ronaldo .
Son 5e Ballon d'Or ne pourrait alors plus lui échapper! "Le Barça est à l'assaut de son 5e sommet" européen, clame le quotidien sportif espagnol Marca à sa Une, et "Messi peut gagner son 5e Ballon d'or", répond le rival As.
Consciente de la valeur de l'adversaire, "la Juve ne vient pas en victime" pour autant, a insisté Buffon qui, à 37 ans, rêve de brandir enfin le seul trophée majeur manquant à son palmarès.
"On est un cran en-dessous, mais sur un match, les différences se réduisent", a souligné "Gigi" estimant que ce choc "ne doit pas se limiter à une opposition entre attaque et défense".
Il retrouve, comme Pirlo et Barzagli, qui pallie l'absence sur blessure de Chellini, un stade olympique où ils avaient triomphé au Mondial-2006 devant la France (1-1, et 5 tirs au but à 3).
Deux ombres planeront sans aucun doute sur la soirée: celle des affaires de gouvernance, où chaque jour apporte son lot de révélations scandaleuses, et celle du drame du Heysel, ce stade belge endeuillé 30 ans plus tôt (39 victimes) lors de la finale européenne entre la Juventus et Liverpool.