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Liverpool, éliminé piteusement de la Ligue des champions, a certes souffert d'un effectif diminué par les blessures, mais a surtout très mal préparé son retour dans la compétition, en voulant aller trop vite pour renouer avec un passé prestigieux.
. Péché de jeunesse
Au printemps déjà, ce n'est pas techniquement que les Reds avaient perdu le titre de champion d'Angleterre, mais tactiquement et mentalement. Plus spectaculaire mais moins mûr que Manchester City, Liverpool n'avait su serrer son jeu. Six mois plus tard, le mal est donc persistant.
La C1 est pourtant un animal sauvage qui ne s'apprivoise pas en un tour de main et l'effectif actuel, s'il possède de la qualité, n'a pas assez d'expérience et ne peut pas toujours se cacher derrière Gerrard. Surtout qu'il a 34 ans!
Contre Bâle, qui a disputé quatre fois la C1 ces cinq dernières années, Liverpool, absent de ce niveau depuis 2009, a titularisé mardi six joueurs (Henderson, Sterling, Enrique, Mignolet, Allen, Lambert) qui n'avaient jamais disputé l'épreuve avant septembre.
Alors qu'une qualification régulière est la clé pour briller, Liverpool a connu un trou de quelques années qui l'a obligé à se renouveler.
L'entraîneur Brendan Rodgers aussi, qui a découvert le haut niveau en 2012 en arrivant à Anfield et ne l'a jamais atteint lui-même comme joueur, était néophyte.
Son discours basé sur le jeu, l'attaque et la possession est séduisant mais les actionnaires préféreraient une conversion au pragmatisme.
. Trop léger dans les zones de vérité
Emporté par son élan, sa bonne volonté et sa soif de nouveaux succès, le club légendaire affiche pourtant des manques criants dans les deux surfaces.
Offensivement, la longue blessure de Sturridge l'a affaibli. Après sa belle saison à 22 buts en 29 matches de championnat, l'Anglais de 25 ans devait prendre le relais de Suarez mais il n'a plus joué depuis début septembre.
Balotelli, arrivé dans la précipitation à la clôture du mercato, est désormais perçu comme une erreur de casting et la pépite Sterling, après un départ en fanfare, accuse le coup de la répétition et des responsabilités à 20 ans.
Derrière, la défense était le point faible de l'équipe l'an passé, et elle l'est toujours. La cause en est autant le départ de l'expérimenté Agger, qui rendait bien des services, que l'arrivée de Lovren, bien trop nerveux.
Les statistiques des Reds sont accablantes: Ils n'ont fini que quatre matches sur 23 sans prendre de but et en ont déjà encaissés 31, dont 19 en championnat.
L'édifice est devenu tellement fragile que même le gardien Mignolet, exemplaire l'an passé, commet actuellement des bévues terribles.
. Un été raté
C'est un euphémisme que d'affirmer que Liverpool a très mal géré à tout niveau l'intersaison de son retour en C1.
Fougueux, le club a été aveuglé par sa belle 2e place en Premier League et a voulu mettre la charrue avant les boeufs quand il aurait fallu consolider les bases.
Certes le départ de Suarez était inévitable. Mais si la vente du prolifique Uruguayen, qui portait autant que Gerrard l'équipe à bout de bras, a rapporté gros (environ 80 M EUR), elle coûte cher maintenant.
Surtout, c'était une erreur d'investir dans la foulée 140 M EUR sur huit joueurs, et autant d'hommes à intégrer dans un système qui exige des automatismes pour être efficace. C'était également une faute de miser sur un collier de diamants bruts à 20 M EUR plutôt que de cibler deux ou trois joyaux à 40 M EUR déjà sertis.
Malheureusement pour les Reds, leur mauvais parcours européen a déteint sur le championnat et une nouvelle présence en C1 l'an prochain n'a rien d'évident pour l'actuel 9e, à l'approche d'un choc contre Manchester United dimanche (13h30 GMT).