Happy Birthday : |
Les revenus commerciaux, notamment les droits télévisés, de la Ligue des champions ont enregistré ces dernières années une croissance historique, au point que l'UEFA a augmenté, cette saison, de 30% la part redistribuée aux participants, à 1,257 MdE.
Q: D'où proviennent les revenus de la Ligue des champions?
R: Les recettes de la Ligue des champions sont composées pour majorité des droits de retransmission télévisée négociés pays par pays, sur appel d'offres.
Dans certains pays européens historiquement liés par leurs clubs à la compétition, ces droits ont explosé ces dernières années du fait de la concurrence entre nouveaux diffuseurs et chaînes historiques. C'est ainsi qu'en France, la rivalité entre Canal+ et BeIn Sport a fait passer le marché de 58 à 111 millions d'euros. En Angleterre, BT sport a doublé la mise de BSkyB, à 358 ME.
Parallèlement, l'UEFA empoche les primes de sponsoring versées par sept partenaires majeurs pour lesquels le ticket d'entrée est de 75 millions de dollars (environ 67 ME) soit un total de 470 ME. Au total, après les dernières renégociations, l'UEFA empoche désormais plus de 1,6 milliard de revenus commerciaux pour la seule Ligue des champions.
Q: Comment les droits sont-ils reversés aux clubs?
R: L'augmentation des recettes de l'UEFA sera répercutée sur les clubs pour la saison en cours avec une rétrocession de 1,257 milliard d'euros contre 910 millions pour la saison dernière.
Les vingt équipes participant au tour préliminaire se partagent 50 ME. A partir de la phase de groupes prévaut un autre mode de calcul basé sur une part fixe (60% soit 724 ME) et sur une autre variable (40%) en fonction des droits de retransmission acquittés par chaque pays.
Les 32 clubs qualifiés en phase de poules reçoivent 12 ME chacun, puis 1,5 ME par victoire et 500.000 euros en cas de nul. Les seize équipes atteignant les 8e de finale perçoivent 5,5 ME, puis 6 ME pour les quarts, 7 pour les demis et enfin 15 en cas de victoire.
La variabilité de la part de marché a parfois des effets étranges. En 2013 par exemple, la Juventus, seulement quart de finaliste, avait perçu 67,1 ME de primes contre 56,5 au Bayern vainqueur, mais issu d'un pays, l'Allemagne, où les droits télés restent modestes par rapport à l'Italie. Idem en 2014 où le PSG, quart de finaliste, avait empoché 57,2 ME soit à peine moins que le Real, vainqueur (60) mais plus que l'Atletico, finaliste (52).
Q: Quels sont les clubs qui ont historiquement le plus profité de la Ligue des champions?
R: Au classement des gains en C1, Manchester United reste inégalable. Depuis 1992, date de la création de l'épreuve sous son format actuel, les Anglais ont empoché 522,8 ME, talonnés par le Bayern (494), le Real (468), Barcelone (453) et Chelsea (419). Sur une période ramenée à 2006-2014, le classement évolue légèrement.
ManU reste dominant (335 ME) mais le Bayern recule à la 4e place, cédant la deuxième à Chelsea (321 ME), preuve de l'investissement des diffuseurs anglais.
En ce qui concerne les clubs français, le PSG ne pointe qu'à la troisième place de ce classement historique avec un total de 151ME perçus depuis 1992, derrière l'OL (269,5) et l'OM (174).
Q: Outre les primes versées par l'UEFA, que gagnent les clubs engagés?
R: Les recettes annexes des clubs européens proviennent essentiellement de la billetterie. L'OL par exemple, qui est l'un des clubs français au parcours le plus irrégulier en C1 ces dernières années, a ainsi enregistré -24% de revenus billetterie entre 2010, année de son accession en demi-finale, et 2011 (huitièmes seulement). Soit un manque à gagner de 6 ME qui n'est rien cependant par rapport à celui des primes UEFA.
Si l'on en croit les bilans de l'OL toujours, une moindre performance européenne n'a quasiment pas d'impact sur les ventes de produits dérivés.
Q: A qui profite (aussi) la Ligue des champions? R: Les coupes d'Europe, la plus prestigieuse en particulier, sont une véritable manne pour le tourisme. La seule Ligue des champions, avec 215 matches, déplace près de 800.000 supporteurs chaque saison et engendre près de 237 millions de revenus pour les villes et les transporteurs selon une étude du site GoEuro spécialisé dans le tourisme sportif.
Un match Atletico-Real ou Inter-AC Milan fait ainsi perdre 1,8 ME à la ville concernée. Quant à Berlin, hôte de la dernière finale, son secteur touristique aurait bénéficié de 36 ME de revenus pour 90 minutes de match!