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© AFP/Curto de la Torre
L'entraîneur du Real Madrid José Mourinho (à d., 2nd plan), au cours de la demi-finale retour de Ligue des champions contre Dortmund, à Madrd le 30 avril 2013
L'élimination du Real Madrid mardi en demi-finale de la Ligue des champions contre Dortmund a scellé l'échec de José Mourinho, qui n'est pas parvenu à apporter aux Merengue la "decima", la dixième C1 de leur histoire, et a déjà beaucoup parlé d'Angleterre après le match.
Mourinho attire toujours autant la lumière, et dès les conférences de presse d'après-match, c'est comme si l'élimination du Real passait au second plan, derrière l'avenir du technicien portugais.
Le Real s'est pourtant imposé 2-0 au stade Bernabeu et il ne lui a manqué qu'un but pour renverser le Borussia, vainqueur 4 à 1 à l'aller. Les Madrilènes ont eu des occasions, notamment trois brûlantes dans le premier quart d'heure, par Higuain, Ronaldo et Ozil.
Mourinho aussi a eu trois occasions d'atteindre la finale de la C1 avec le Real, mais trois fois il a buté en demi-finale, contre Barcelone il y a deux ans, le Bayern Munich la saison dernière et donc Dortmund cette année.
"Je ne suis pas satisfait de m'arrêter en demi-finale pour la troisième fois de rang. Je ne suis pas satisfait parce que ce n'est pas ma culture de me contenter de +quasi+", a-t-il déclaré.
Du match, il n'a ensuite presque plus été question, et après un joli hommage au Real - "Ca valait la peine d'être ici. Etre un seul jour dans ce club en vaut la peine" -, il a enchaîné sur l'avenir, qui devrait être pour lui en Angleterre, sans doute à Chelsea.
"Evidemment que j'aime être là où les gens m'aiment. En Angleterre, c'est le cas. Ici en Espagne, c'est un peu différent parce que certaines personnes -et beaucoup sont dans cette salle de presse- me détestent", a-t-il lâché.
L'ère de la discorde
"Mais c'est difficile de prendre une décision car j'aime le club. Nous verrons en fin de saison", a ajouté le Portugais. "J'ai un contrat avec le Real et on ne rompt un contrat que dans des situations où les gens ne s'entendent plus", a-t-il conclu.
Or, il y a maintenant longtemps que l'histoire d'amour entre "Mou" et le Real est terminée, et le Portugais en porte la plus grande part de responsabilité.
Même si les plus grandes folies ont été faites avant son arrivée (Kaka pour 65 millions d'euros et Ronaldo pour 94 millions, 425 millions d'euros au total en quatre ans de présidence de Florentino Perez), son bilan sportif est en effet insuffisant au regard des fortunes dépensées en transferts.
Un titre de champion et une Coupe d'Espagne, peut-être une deuxième cette saison: le butin est maigre en trois saisons, d'autant que l'obsession "Ligue des champions" n'a pas été assouvie.
Mourinho pourra au moins arguer qu'avant lui le Real s'arrêtait invariablement en 8e de finale (six fois de suite avant sa signature). Mais, il l'a reconnu lui-même avant le match de mardi, "si nous n'atteignons pas la finale, ce sera mon échec".
Surtout, l'ère Mourinho aura été celle de la discorde au sein de la "Maison Blanche", l'entraîneur multipliant les conflits, d'abord avec le directeur sportif Jorge Valdano , puis cette saison avec des joueurs majeurs comme Ramos et Casillas, relégué sur le banc depuis des mois.
"Mou restera dans l'histoire pour avoir mis beaucoup d'agitation dans la vie de ce club et pour la division qu'il a créée au sein du madridisme". L'épitaphe est cruelle. Elle est signée d'un journaliste du quotidien sportif madrilène AS, pour qui le match de mardi marque "la fin d'un cycle", celui de Mourinho.