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Eliminé par Chelsea en quart de finale de la Ligue des Champions, le Paris SG a constaté mardi à Londres que l'expérience du haut niveau ne s'achetait pas, mais a aussi payé des choix de jeu discutables et quelques défaillances individuelles spectaculaires.
. L'expérience était en face
Paris est passé à trois minutes de la qualification pour les demi-finales. La saison dernière, c'est à un gros quart d'heure de la fin qu'il avait vu Barcelone inverser la tendance. La progression est infime et ne peut satisfaire les très ambitieux et très pressés dirigeants du club de la capitale.
Mais l'enseignement de cet échec est pourtant que la Ligue des Champions s'apprend et demande de la patience. Nasser Al-Khelaïfi, le président parisien, pourra en parler à son homologue de Chelsea Roman Abramovitch, qui a mis neuf ans à la décrocher.
Assez cruellement, José Mourinho a résumé l'affaire en minimisant la qualification de ses Blues, qui seront dans le dernier carré pour la septième fois en onze ans. "Dans son histoire, Chelsea a fait déjà tellement de demi-finales qu'il n'y a rien non plus d'extraordinaire", a-t-il lâché, donnant en creux la définition d'un vrai grand club.
Chez les joueurs aussi, l'argument de l'expérience a été mis en avant. "A ce niveau on manque encore un peu d'expérience. (...) On doit apprendre de ce match", a ainsi expliqué Matuidi.
Laurent Blanc aussi retenait l'explication. "Ils ont l'habitude de jouer ces matches, plus que nous, et ça fait la petite différence. Je pense que c'est ça plus que la soi-disant faiblesse de la L1".
. Contre nature
Le technicien parisien le martèle à chaque conférence de presse: sa "philosophie" c'est avoir le ballon, jouer l'attaque et imposer ses vues à l'adversaire.
Mais face à Chelsea, à l'aller comme au retour, les Parisiens ont transigé avec ces beaux principes.
"Ce soir on n'a pas réussi à jouer notre jeu et je ne comprends pas pourquoi. La façon dont on a joué ce soir, ce n'est pas celle qui nous a permis d'arriver jusque là. Notre philosophie c'est jouer au foot mais on ne l'a pas fait", a ainsi reconnu Thiago Motta.
A Stamford Bridge, le PSG a eu une possession de balle inférieure à celle de son adversaire (48-52), ce qui est une rareté cette saison. Déjà au Parc des Princes, le PSG n'avait pas eu beaucoup de maîtrise du jeu, surtout en première période.
Surtout, persuadés de pouvoir profiter des espaces pour placer des contres avec Lavezzi, Lucas et Cavani, les Parisiens ont un peu joué contre-nature mardi, le milieu de terrain ne parvenant jamais à s'assurer le contrôle du ballon comme il le fait sans difficulté en L1.
. Certains sont passés à côté
Avec l'absence pour blessure d'Ibrahimovic, très décevant à l'aller, Cavani avait des responsabilités, d'autant qu'il s'est plaint de ne pas assez jouer dans l'axe. Mais l'Uruguayen a failli. D'abord impossible à trouver, il a manqué deux énormes occasions aux 72e et 77e minutes qui auraient probablement qualifié Paris.
Si d'autres matches dans le match ont été perdus, notamment par Verratti et Matuidi, en-dessous de leur niveau habituel, c'est surtout le duel des coaches qui a tourné en faveur des Londoniens.
Mourinho reste sur un impressionnant huit sur huit en quarts de finale de la C1, alors que Blanc bute lui régulièrement sur cet obstacle: deux fois en C1 avec Bordeaux et le PSG, une fois avec les Bleus à l'Euro-2012.
Mardi, les choix de l'un n'ont rien apporté, quand ceux de l'autre ont été gagnants, les deux buteurs Schürrle et Ba sortant du banc. "Qu'y a-t-il derrière ce constat?", a-t-on demandé à Mourinho. "Du cul", a-t-il répondu. Sans doute un peu, mais probablement pas uniquement.