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© AFP/Dani Pozo
L'entraîneur de Dortmund Jurgen Klopp (2e à g.) et ses joueurs après leur qualification pour la finale de la Ligue des champions, le 30 avril 2013 à Madrid
Maître de la Bundesliga les deux dernières saisons écoulées, le Dortmund de Jürgen Klopp a réussi le pari fou d'accéder au sommet de l'Europe en écartant mardi soir le Real Madrid de la route de la finale de la Ligue des champions.
"Wembley on arrive", claironnait en une le tabloïd Bild, l'un des rares quotidiens allemands à sortir en kiosque le 1er mai, au lendemain d'une qualification acquise dans la douleur de la première défaite (2-0, 4-1 à l'aller) du Borussia depuis le début du tournoi.
Ce retour au plus haut niveau, après le premier triomphe de 1997 et la demi-finale perdue l'année suivante face au Real, est d'autant plus impressionnant que le club de la Ruhr avait frôlé la banqueroute et la rétrogradation au niveau amateur en 2005.
Retraites de joueurs comme Sammer et Zorc, recrutement massif et coûteux sans succès sur le terrain, amateurisme dans la gestion financière... le Borussia n'était plus que l'ombre d'un grand jusqu'au plan d'assainissement imposé par la nouvelle équipe dirigeante en 2007.
Et surtout l'arrivée aux commandes de Jürgen Klopp l'année suivante. "Pour moi, c'est peut-être le meilleur transfert du Borussia. Si Dortmund en est là aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à lui", affirmait récemment le Suisse Stéphane Chapuisat, membre du cru 1997.
Ancien joueur (D2) puis entraîneur de Mayence, Klopp n'avait pas la carte de visite de prédecesseurs tels Sammer et Hitzfeld. Mais le grand blond, chantre du jeu offensif et incollable sur l'histoire tactique du football, a su insuffler une philosophie de jeu à l'image de sa personnalité, pleine de vie et d'enthousiasme, à une bande de jeunes tout dévoués à cet entraîneur-papa-copain.
S'appuyant sur son centre de formation (Götze, Sahin, Schmelzer...) et recrutant des espoirs à gros potentiel tels Mats Hummels, Robert Lewandowski et Marco Reus (17,5 millions d'euros l'été dernier), le BVB a réussi le pari de s'imposer outre-Rhin au nez et à la barbe du Bayern Munich, auquel il a même infligé une correction (5-2) en finale de Coupe la saison dernière pour réaliser le premier doublé de l'histoire du club.
Le recrutement malin a permis aussi de réaliser de grosses plus-values. Ce fut le cas avec le Japonais Kagawa, acheté 350.000 euros et revendu l'an dernier à Manchester United pour 16 M EUR, et désormais Götze, qui rejoindra cet été le Bayern pour une somme estimée à 37 M EUR !
"Le succès du Borussia est celui d'un groupe jeune et très réceptif qui a battu en brèche l'idée selon laquelle il faut de l'argent pour avoir du succès", assure "Kloppo", surnom du coach de 45 ans, qui a séduit la presse par son charisme et gagné le respect d'alter ego de renom, tels Mourinho et Ferguson.
Pourtant, les spécialistes ne donnaient pas cher de la peau du double champion d'Allemagne en titre après le tirage au sort du début de saison le plaçant en C1 avec le Real, Manchester City et l'Ajax Amsterdam.
Mais la supposée victime a donné la leçon aux grands pour sortir en tête du groupe de la mort. Avec beaucoup de détermination et un zeste de chance, le club de Westphalie a réalisé le "miracle" contre Malaga en quart de finale retour puis échappé à "l'ouragan" qui a soufflé mardi soir dans le stade Santiago Bernabeu.
Reste la dernière marche menant à la gloire, le 25 mai dans le mythique stade de Wembley. "Ce sera l'un des plus grands moments de notre vie mais on n'ira pas en touristes", a assuré l'entraîneur.
Le futur adversaire est prévenu, qu'il s'appelle Bayern Munich ou Barcelone...