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L'Atletico Madrid a donné une leçon d'engagement et d'abnégation pour écoeurer le FC Barcelone mercredi (1-0) en quart retour de la Ligue des champions, défendant coûte que coûte un but précoce de Koke et décrochant sa première demi-finale de C1 depuis 40 ans.
Le grand Barça, celui des stars et du jeu léché? Muselé, balayé par la solidarité et l'intensité des "Colchoneros", invités surprise d'un dernier carré où figurent également leurs voisins du Real Madrid.
Dans un stade Vicente-Calderon en fusion, la confrontation entre les deux premiers du Championnat d'Espagne n'a pas débouché sur un match nul comme à l'aller (1-1), une première en cinq rencontres cette saison.
Cette fois, il y a eu un vainqueur. Et ce n'est pas celui qu'on attendait, ce Barcelone qui trustait le dernier carré de la C1 depuis six saisons.
Non, c'est l'"Atleti" qui, dans la foulée de ses récentes conquêtes (Europa League 2010 et 2012, Coupe du Roi 2013), peut désormais tutoyer les grands d'Europe.
Son meilleur buteur, Diego Costa, touché à une cuisse, était forfait? Peu importe pour cette équipe à qui l'entraîneur Diego Simeone a su insuffler des ressources insoupçonnées.
Le remplaçant de Costa, Adrian, a montré d'entrée que tous étaient interchangeables. Dès la 5e minute, l'Asturien a expédié un ballon sur le poteau, et comme Barcelone n'arrivait pas à se dégager, Villa a centré, Adrian a remisé de la tête et Koke a surgi en pleine course pour ouvrir le score et enflammer le stade (5).
- Sifflets assourdissants -
La stratégie de Gerardo Martino, à savoir marquer en premier pour contraindre l'Atletico à se découvrir, venait de partir en fumée.
Et la ferveur du Calderon a aussitôt redoublé, accompagnant le pressing étouffant des locaux. Les Catalans ont été contrariés dans leur jeu et mangés dans l'engagement.
Leur défense était privée de Gerard Piqué (hanche), blessé à l'aller, et cela s'est vu puisque David Villa a encore trouvé deux fois les montants (11, 19) au cours de 20 premières minutes irrespirables pour le Barça.
En outre, son gardien José Manuel Pinto n'a pas beaucoup rassuré ses défenseurs lorsqu'il a failli s'empêtrer devant Adrian, survolté (9).
Après quoi le Barça a retrouvé un peu de sérénité malgré les sifflets assourdissants qui accompagnaient chacune de ses phases de possession. En face, la défense madrilène était bien en place et Lionel Messi , serré de près, a expédié à côté une tête (13) sur un centre d'Alves, puis une reprise (24) après un festival de Neymar sur le flanc gauche.
L'habituelle opposition de styles s'est alors mise en place: domination catalane, défense acharnée des Madrilènes.
Mais le Barça, trop maladroit, n'a pas réussi à forcer le verrou. Neymar n'a pu armer sa frappe au point de penalty (48), avant d'expédier une tête juste à côté (78).
Les minutes défilaient sans que le Barça, sauvé par Pinto devant Diego (65), puis Gabi (71), puis Rodriguez (90), ne parvienne à renverser cet Atletico qui, s'il n'est pas le plus beau à voir jouer, est assurément le plus pénible à affronter.
Au coup de sifflet final, l'ovation du Calderon a été historique, à la mesure de la saison de ses joueurs. Qualifiés en demi-finale de C1, ils peuvent aussi rêver du Championnat d'Espagne, dont ils occupent actuellement la tête.
Le Barça, lui, tombe de haut. Martino avait annoncé que ce serait pour lui "un échec" de ne pas se qualifier.
L'échec est là, et les Catalans doivent déjà se remobiliser, car ils disputent mercredi prochain la finale de la Coupe du Roi contre le Real Madrid. Et à coup sûr, un nouveau revers ferait chanceler l'édifice catalan.