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L'Atletico Madrid a beau disputer sa première demi-finale de Ligue des champions depuis 40 ans, il devrait être en terrain de connaissance mardi au stade Vicente-Calderon (18h45 GMT) pour se mesurer à son double anglais, Chelsea, conduit par l'ex-entraîneur du Real José Mourinho.
. Frères ennemis
Partie d'échecs en perspective ! Entre le meneur d'hommes Diego Simeone et le maître tacticien José Mourinho, le duel s'annonce serré.
Sur le papier, les deux équipes affichent des caractéristiques similaires: deux entraîneurs charismatiques, deux collectifs accrocheurs et la meilleure défense d'Espagne (22 buts encaissés) face à la meilleure défense d'Angleterre (26).
Sur la pelouse, on risque donc d'assister à une opposition entre blocs, faite d'intensité défensive, de rapidité en attaque et de coups de pied arrêtés.
"Ce sera un match très disputé, avec deux styles de jeu similaires", reconnaît Gabi, capitaine de l'"Atleti".
Par leur sens du sacrifice, les "Rojiblancos" ont muselé le FC Barcelone pour atteindre le dernier carré (1-1, 1-0), tandis que, pour se qualifier, les "Blues" ont réussi comme aucun autre adversaire cette saison à minimiser l'emprise du Paris SG sur le jeu (1-3, 2-0).
"Les équipes de Mourinho sont très bien préparées tactiquement et ils viendront faire leur match. Nous devons contrarier leur jeu", prévient Gabi.
D'où une alléchante affiche entre deux machines à faire déjouer. Et un match particulier pour l'attaquant de Chelsea Fernando Torres , ancien prodige de l'Atletico, ainsi que pour le gardien belge Thibaut Courtois, prêté par le club londonien mais autorisé par l'UEFA à jouer mardi malgré une clause prévue dans son contrat.
. Dynamique contre expérience
Si les deux adversaires ont des traits communs, la dynamique est favorable à l'Atletico, solide leader du Championnat d'Espagne à quatre journée de la fin, avec en vue un premier titre en Liga depuis 1995-1996.
Alors que Chelsea, défait samedi par Sunderland (1-2), a perdu pour la première fois à domicile en Premier League sous les ordres de Mourinho après 77 matches de suite sans défaite. Deuxièmes avec désormais cinq points de retard de Liverpool, qu'ils affrontent dimanche, les Londoniens vivent une fin de saison en dents de scie et "Mou" ne décolère pas.
L'entraîneur portugais est furieux contre l'UEFA d'avoir autorisé l'excellent Courtois à jouer contre son club propriétaire et il enrage aussi que Chelsea n'ait pas pu jouer vendredi soir en championnat, comme l'Atletico, ce qui a supposé un jour de repos en moins. En outre, le défenseur Branislav Ivanovic est suspendu, l'avant-centre Samuel Eto'o est forfait de dernière minute en raison d'une "inflammation mineure" d'un genou et l'attaquant Eden Hazard (mollet) incertain.
Mais en C1, l'expérience est du côté de Chelsea, sacré en 2012, et de Mourinho, double vainqueur de la compétition (2004, 2010).
L'Atletico, pour sa part, n'avait plus atteint le dernier carré depuis 1974 et son entraîneur Simeone a surtout brillé en Europa League, qu'il a remporté en 2012 sur le banc "colchonero" avant de gagner la Supercoupe d'Europe face à... Chelsea (4-1).
. Le "chaudron" Calderon
En espagnol, "calderon" signifie "gros chaudron", et c'est dire si le stade de l'Atletico Madrid est bien nommé: le Vicente-Calderon est probablement l'une des enceintes les plus bouillantes de Liga et l'AC Milan puis le Barça y ont passé un très mauvais moment.
"Il faut profiter de la force du Calderon, cette ambiance si spéciale qui nous aide beaucoup", souligne le milieu brésilien Diego.
Cette atmosphère brûlante, José Mourinho la connaît bien, puisqu'en trois ans sur le banc du Real Madrid (2010-2013) il a affronté l'Atletico à neuf reprises, pour huit victoires et une seule défaite.
Cet unique revers s'est produit en finale de la Coupe du Roi il y a un an: son Real s'était incliné 2-1 après prolongation au stade Bernabeu. Après ce départ de Madrid en queue de poisson, "Mou" fera-t-il un retour en fanfare ?