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© AFP/MARCO BERTORELLO
L'attaquant de la Juventus Gonzalo Higuain
à l'entraînement, le 17 octobre 2016 à Vinovo près de Turin
Mardi, les Lyonnais se méfieront des coups francs de Pjanic, des montées de Dani Alves, des inspirations de Dybala, du jeu long de Bonucci. Mais surtout, ils essaieront de maîtriser Gonzalo Higuain , arrivé cet été à la Juventus bien décidé à continuer à empiler les buts et à gagner des titres.
Neuf minutes pour comprendre le pourquoi d'un transfert à 90 millions d'euros. Le 20 août, Higuain débute sur le banc et avec encore pas mal de kilos en trop son premier match avec la Juventus.
Le quintuple champion en titre est encore accroché par la Fiorentina (1-1) quand Massimiliano Allegri lance l'Argentin, arrivé un mois plus tôt de Naples contre ces fameux 90 millions d'euros qui en font alors (Pogba n'est pas encore parti à Manchester) le transfert le plus cher de l'histoire de la Serie A.
Neuf minutes plus tard, Higuain reprend du gauche et en vrai buteur une frappe repoussée de Khedira et offre la victoire à la Juventus. L'Argentin est adopté, déjà, et plus personne ne s'interroge ni sur son poids ni sur le coût de son transfert.
"Il est plus gros que moi. La Juventus a payé 90 millions d'euros pour Higuain et c'est un goret qui est arrivé à Turin", avait pourtant déclaré quelques jours plus tôt dans les médias de son pays l'ancien grand joueur croate Robert Prosinecki , après la publication de quelques photos peu flatteuses de l'Argentin en maillot à rayures.
Mais quelques entraînements à Vinovo - où Higuain a découvert surpris que contrairement à Naples, personne ne venait apporter le café à mi-séance - ont suffi à redonner à l'Argentin une silhouette acceptable et, sans surprise, les buts ont commencé à tomber.
- Traitre, mercenaire, coeur ingrat -
© AFP/ANDREAS SOLARO
L'attaquant de la Juventus Gonzalo Higiain fête un but, à Empoli le 2 octobre 2016
L'ancien Madrilène en a déjà inscrit six en huit matches de championnat et un en deux rencontres de Ligue des champions, un total qu'il compte bien faire augmenter mardi à Lyon où il devrait être associé à son très talentueux compatriote Dybala qui vient lui de marquer quatre fois en trois matches.
Voisins en centre-ville de Turin, les deux Argentins partagent aussi une loge au Juventus Stadium et les trajets jusqu'au centre d'entraînement. L'association du talent fou de Dybala et de la folle efficacité de Higuain doit permettre à la Juve de passer un cap et de viser la victoire en Ligue des champions, objectif à peine dissimulé des dirigeants du club.
"Je suis venu à la Juventus pour gagner. Je veux montrer ce que je vaux, je veux remporter le plus de titres possibles. Tout le monde connaît la Juventus. C'est une grande équipe avec une mentalité de gagnante. C'est pour cela que je suis là", avait d'ailleurs déclaré Higuain lors de sa première conférence de presse en tant que "juventino".
Sans état d'âme devant le but, le natif de Brest n'en a donc pas eu non plus au moment de quitter Naples et le stade San Paolo où il était devenu une véritable idole avec les 36 buts de son invraisemblable saison dernière en championnat.
Pour ses anciens tifosi, Higuain est devenu, au mieux, le "core n'grato", le coeur ingrat de la fameuse chanson napolitaine. Dans les boutiques de la vieille ville, le santon à son effigie est toujours en vente, mais il porte désormais des pancartes "je suis un traître" ou "je suis un mercenaire".
Mais l'Argentin ne sera vraiment pas dépaysé à la Juventus, où on a l'habitude d'être détesté.