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© AFP/ODD ANDERSEN
Le "Mur Jaune" de Borussia Dortmund, le 4 mai 2013 lors du match de championnat contre le Bayern Munich
"La tribune sud a une puissance incroyable!" Norbert Dickel, ancien attaquant de Dortmund aujourd'hui speaker du stade, en est convaincu: le mythique public du Signal Iduna Park peut aider mercredi le Borussia à remonter le 1-0 encaissé à Benfica, en match aller des 8e de finale de Ligue des Champions.
La tâche n'est pas insurmontable pour les hommes de Thomas Tuchel, même si l'absence de l'international Marco Reus, blessé samedi en championnat, pèsera très lourd sur le front de l'attaque.
"Je crois, a lancé Reus à ses coéquipiers avant le match, que nous n'avons pas grand chose à changer, il faut juste marquer les buts!".
Pas faux, au vu du nombre d'occasions gâchées à Benfica, dont un pénalty raté par Pierre-Emerick Aubameyang. Mais le buteur gabonais, en méforme fin février, vient de retrouver son rythme, en enchaînant deux doublés consécutifs en championnat contre Fribourg et Leverkusen.
Et son compère de l'attaque, Ousmane Dembélé, l'ancien joueur de Rennes âgé de 19 ans, est également à son meilleur niveau depuis quelques matches.
"Ce sera difficile", estime pourtant le défenseur espagnol du Borussia Marc Bartra, ancien du Barça: "Nous devrons rester calmes et être patients. Il faut tenir derrière, et les buts viendront".
Lucide, l'entraîneur de Benfica Rui Vitoria note que les attaques de Dortmund ont déferlé pendant tout le match au Portugal. Mais, dit-il, "nous allons jouer notre vie" mercredi soir au retour.
Depuis l'aller, Benfica aussi a engrangé de la confiance, en enchaînant trois victoires consécutives en championnat, dont deux en déplacement.
Même si un voyage à Dortmund ne se compare à rien en Europe. Il faut avoir entendu les 82.000 supporters présents à chaque match de l'année reprendre en ch?ur le célèbre "You'll Never Walk Alone" pour imaginer la place que tient ce public dans la réussite du Borussia.
- "Rugissement de monstre" -
Personne, dans la Ruhr, n'a oublié le "miracle" survenu en Ligue des Champions en 2013, attribué à l'influence du "douzième homme": en 1/4 de finale, après un nul 0-0 à l'aller à Malaga, les Espagnols mènent 2-1 à Dortmund à la fin du temps réglementaire. Mais le stade en feu ne lâche pas ses joueurs, qui marquent deux fois dans le temps additionnel (90+1 et 90+2) pour s'imposer 3-2.
Lorsqu'ils sortiront du tunnel mercredi, les joueurs seront accueillis par le même fracas, dont l'épicentre se situera à leur gauche, dans la célèbre Tribune Sud, surnommée "Le Mur jaune".
"Quand tu les as dans ton dos, c'est une sensation incroyable, mais s'ils sont contre toi, ils t'oppressent", assure Roman Weidenfeller, le gardien de but chouchou du public - sur le banc cette saison -, qui avait d'abord connu Dortmund comme visiteur au début de sa carrière.
Large de 100 mètres et haute de 40, "la Sud", comme on l'appelle à Dortmund, est l'antre de 24.500 fans, dont les redoutables ultras. Et les échos virils de cette plus grande tribune debout d'Europe résonnent depuis longtemps bien au-delà des frontières de la Bundesliga.
"On ne peut pas regarder du football en restant assis", a dit un jour Johnny Rotten, ancien chanteur des Sex Pistols et fan d'Arsenal: "Regardez la Tribune Sud de Dortmund, ils sont tous debout, ils crient, le bruit est tel qu'on croirait le rugissement d'un gigantesque monstre. C'est fantastique". Comme un trophée arraché aux Anglais, sa citation trône toujours sur la page internet d'un club de supporters de Dortmund.