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© AFP/Ian Kington
L'attaquante suédoise de Lyon Lotta Schelin
et la milieu de terrain Louisa Nécib après la défaite en finale de la Ligue des champions féminine contre Wolfsburg, le 23 mai 2013
La défaite inattendue des joueuses de Lyon jeudi en finale de la Ligue des Champions contre les Allemandes de Wolfsburg est venue sanctionner une équipe tellement supérieure à la concurrence en France qu'elle n'est peut-être plus suffisamment habituée à une adversité de très haut niveau.
L'attaquante suédoise de l'OL Lotta Schelin l'a rappelé après le match, elle et ses coéquipières avaient pourtant "quand même déjà battu des équipes allemandes avant".
Face à Potsdam en 2011 et Francfort en 2012, les joueuses de Patrice Lair avaient en effet su concrétiser leur supériorité et c'était encore le scenario qui était attendu jeudi à Stamford Bridge contre une équipe de Wolfsburg a priori nettement moins forte.
Mais comme l'a dit leur entraîneur Ralf Kellermann, les Allemandes ont réussi "un chef d'oeuvre tactique" et les Lyonnaises, dominatrices mais inefficaces, n'ont pas trouvé la solution.
Le problème est qu'en championnat, elles n'ont que trop rarement besoin de chercher une solution. Juvisy, le Paris SG, Saint-Etienne ou Montpellier sont de bonnes équipes, mais probablement moins fortes que les meilleures formations d'un championnat allemand plus homogène.
C'était le sentiment général côté lyonnais à l'issue d'un match où ce n'est sans doute pas la meilleure équipe qui a gagné, mais plus sûrement celle qui est la plus habituée à affronter de très bonnes équipes.
© AFP/Carl Court
L'entraîneur de l'équipe féminine de Lyon Patrice Lair, lors d'une conférence de presse, à Londres, le 22 mai 2013
"Peut-être que notre championnat n'est pas très équilibré", a admis Schelin, qui avait l'air presque surprise que les Allemandes aient aussi "bien étudié" le jeu de leurs adversaires.
"On dit qu'on domine trop mais il faudrait peut-être qu'on domine encore plus. Mais je crois que plus le Championnat de France sera de haut niveau, plus on aura de chances de dominer à nouveau au plan européen", a aussi déclaré son président Jean-Michel Aulas.
Cette préoccupation recoupe celle de l'équipe de France, confrontée depuis plusieurs mois à un problème offensif comparable à celui rencontré jeudi par les Lyonnaises.
Interrogé par l'AFP à ce sujet il y a quelques semaines, un membre du staff des Bleues avait déploré les matches "trop faciles" disputés par les Lyonnaises, "qui peuvent se permettre de rater 40 occasions puisqu'elle savent qu'elles en auront 50".
L'entraîneur lyonnais Patrice Lair déplorait d'ailleurs lui aussi jeudi le manque d'homogénéité au sein du Championnat de France, où Lyon n'a encaissé cette saison que cinq buts en 21 matches, tous gagnés.
"Plus d'équipes pour nous concurrencer, ça manque, c'est sûr. C'est ça la valeur du foot allemand. Ça nous manque, nous n'avons pas cette homogénéité. Il faudrait investir dans des sections féminines mais c'est compliqué en ce moment économiquement pour les présidents de club."
Un club a tout de même les moyens, et l'intention, de développer sa section féminine, c'est le Paris SG.
Qualifié pour la prochaine Ligue des Champions, le club parisien est donc sans doute le rival providentiel qui manque à l'OL pour se frotter de façon plus régulière au plus haut niveau.
Car aujourd'hui et c'est un paradoxe, c'est comme s'il lui fallait perdre quelques matches pour apprendre à en gagner d'autres.