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© AFP/Franck Fife
Le ballon de la Ligue des champions et les maillots des quatre équipes demi-finalistes le Bayern, le Real, le Barça et Dortmund
Le double duel germano-espagnol des demi-finales de la Ligue des champions n'offrira pas qu'une opposition de style dans le jeu, mais aussi dans la gestion des clubs, entre Ibères dispendieux et Allemands vertueux.
"L'Allemagne demande le sauvetage", fanfaronnait le quotidien espagnol Marca aussitôt connues les affiches des demi-finales de la Ligue des champions.
Cette petite pique sportive, prenant le contre-pied de la situation économique respective des deux pays, relève d'autant plus de la boutade que dans le football aussi, les deux pays ont des modèles de gestion passablement opposés.
Côté espagnol, les clubs professionnels cumulent, selon le journal El Pais, une dette totale de 3,6 milliards d'euros, dont quelque 700 millions vis-à-vis du fisc, alors que la dette totale cumulée des 36 clubs de Bundesliga et Bundesliga 2 n'atteint pas 750 M EUR.
Real et Barça, qui affirment être à jour de leurs obligations envers le Trésor public, déclarent respectivement 124,7 M EUR de dette "financière" pour le Real et 334 M EUR pour le Barça.
Ce qui n'empêche pas Blaugrana et Merengue de mener grand train.
Avec sa façade tout en paillettes, le Real vient même de détrôner pour la première fois Manchester United au classement des clubs les plus riches du monde par le magazine Forbes, avec une valeur évaluée à 2,5 milliards d'euros.
Le Barça n'est pas en reste avec sa 3e place et un juteux contrat de sponsoring signé en 2011 avec le fonds d'investissement du Qatar pour 171 millions d'euros sur cinq ans.
Les deux Grands d'Espagne - surtout le Real - ne rechignent jamais à la dépense comme en témoignent les 256 millions d'euros dépensés par le club merengue en 2009-2010 pour faire venir Ronaldo, Kaka, Benzema et Xabi Alonso .
Face à eux, ils trouveront deux parangons de vertu financière, les clubs allemands ayant adopté depuis longtemps une gestion prudente et des recrutements au juste prix.
Le transfert le plus cher de l'histoire de la Bundesliga, l'arrivée du milieu espagnol Javi Martinez au Bayern l'été dernier, atteint 40 millions d'euros, très loin des 94 M EUR dépensés par le Real pour arracher Cristiano Ronaldo à Manchester United.
© AFP/Franck Fife
Les emblêmes du Bayern Munich et du FC Barcelone sur les maillots des deux équipes, qui s'affrontent en demi-finale de Ligue des champions le 23 avril 2013
Bénéficiaire depuis 20 ans, le Bayern est la référence européenne en la matière. Il dispose même d'un matelas financier dépassant les 130 M EUR.
"Quand les autres clubs vont à la banque, ils vont au service des prêts. Quand nous allons à la banque, c'est au guichet dépôts", avait ironisé Uli Hoeness , président du Bayern.
Le club le plus titré d'Allemagne est persuadé que sa bonne santé financière peut lui servir d'argument pour attirer les noms prestigieux.
Première prise - et quelle prise ! - l'entraîneur Pep Guardiola, recruté pour la saison prochaine après avoir remporté 14 titres nationaux et internationaux avec le Barça en 4 ans.
La règle qui voulait jusqu'ici que celui qui paye le plus a les meilleurs joueurs est "peut-être sur le point d'être modifiée", en faveur des clubs qui "offrent les bons atouts et les bonnes valeurs", avait estimé Karl-Heinz Rummenigge , autre dirigeant du Bayern en janvier.
De son côté, Dortmund, qui a frôlé la faillite il y a quelques années, s'est fait une spécialité des recrutements malins et des reventes à prix d'or.
L'exemple le plus éclatant a été le transfert du Japonais Shinji Kagawa acheté 350.000 euros en 2010 et revendu 60 fois plus cher deux ans plus tard à Manchester United.
Avec ses stades pleins et sa moyenne de quasiment 3 buts par match, la Bundesliga et ses 18 clubs génèrent 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Les deux Grands d'Espagne semblent sur le point d'adopter - au moins partiellement - "le modèle allemand", sous la menace des nouvelles exigences du fair-play financier voulu par l'UEFA. Celui-ci a déjà fait une première victime: Malaga qui, en attendant le résultat de son appel devant le TAS en juin, est interdit de participer à sa prochaine compétition européenne.
Le président du Barça, Sandro Rosell a ainsi fait de la réduction de la dette un thème de campagne pour être réélu en 2016. Il souhaiterait la ramener aux alentours de 200 millions d'euros à la fin de son mandat.