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© AFP/Josep Lago
Le milieu de terrain espagnol Andrès Iniesta lors du match retour de la demi-finale de la Ligue des Champions contre le Bayern le 1er mai 2013
Entre blessures et choix tactiques, Barcelone a terminé mercredi son chemin de croix face au Bayern Munich (4-0; 3-0) en demi-finale de Ligue des champions sans Messi, Puyol, Busquets, Xavi et Iniesta, un constat qui pourrait accréditer l'idée d'une fin de cycle.
Il faut se garder d'enterrer une telle équipe, mais le Barça peut et doit probablement changer certaines choses pour se remettre de cette humiliation.
"On fera notre auto-critique, en interne. On n'a pas fait la demi-finale que tous espéraient. Il faut s'améliorer", a reconnu Tito Vilanova à l'issue du match.
Le technicien catalan pourra s'inspirer de l'exemple de Jupp Heynckes , son homologue du Bayern Munich, qui expliquait comment le club allemand avait rebondi après son échec la saison dernière en finale de C1.
"Dès les jours suivants, on a commencé à préparer le saison suivante, en changeant des choses, en parlant avec les joueurs. Dans ma vie je ne me suis jamais résigné après une défaite. On tire plus de motivation d'une défaite que d'une victoire", a-t-il dit mercredi.
Mardi, le même Heynckes rappelait également qu'il fallait donner crédit à Vilanova du formidable début de saison barcelonais (55 points sur 57 lors de la phase aller). "Ils ont posé les bases du titre, avec un nouvel entraîneur", avait-il dit, admiratif.
Si le Barça a avant tout souffert de l'absence de Messi (sur le banc au retour, fantomatique à l'aller), la question de la condition physique se pose également et sera certainement une piste de réflexion à l'intersaison.
L'équipe a semblé au maximum trop tôt et les Barcelonais paraissent essoufflés depuis plusieurs semaines. On l'a vu contre l'AC Milan en 8e de finale et encore plus en quart contre le Paris SG: Barcelone était sur un fil depuis un moment. Il en est tombé contre un Bayern infiniment supérieur athlétiquement.
C'est un choix assumé, mais le Barça n'a pas de plan B. Son jeu, essentiellement axial, est fait de possession et de passes redoublées. Quand il se met à tourner à rond, les solutions manquent. En outre, le pressing haut, autre marque de fabrique catalane, a été rendu inopérant par le manque de "coffre" des joueurs.
Sur les centres, les Barcelonais ont été totalement impuissants et dans le jeu, seul Piqué a essayé par ses montées d'apporter quelque chose de nouveau.
De son côté, le Bayern avait à sa disposition une multitude d'options. Avec Mandzukic, il a un avant-centre capable de jouer en remise. Müller peut combiner avec les autres attaquants et a un formidable jeu de tête. Les Munichois peuvent aussi passer sur les côtés avec Ribéry et Robben, soutenus par des latéraux de très haut niveau.
"Sans D10S pas de miracle", titrait mercredi le quotidien catalan Sport, en référence à Lionel Messi . "Comment ne serions-nous pas dépendants d'un joueur pareil? Pourvu que nous ayons encore cette Messi-dépendance pendant longtemps", disait encore cette semaine Vilanova.
Il y a peut-être tout de même une réserve à apporter, tant le Barça a semblé faible offensivement en l'absence de son génie argentin. L'option Fabregas a été un échec, alors que Villa a été très en-dedans et que seul Pedro a surnagé. Barcelone a besoin d'au moins un attaquant supplémentaire, qui pourrait être le Brésilien Neymar.
En défense, le constat est un peu similaire même si les absences successives de Puyol et Mascherano ont pesé lourd. Bartra a honorablement tenu sa place, mais un défenseur central de haut niveau est attendu.