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L'Atletico a rejoint mercredi le Real en finale de la Ligue des champions et c'est toute l'Europe qui vit désormais à l'heure madrilène avant le choc du 24 mai à Lisbonne, première finale entre deux clubs d'une même ville dans l'histoire de la C1.
. L'Atletico a bien grandi
Qui aurait parié en début de saison sur les "Colchoneros" ? L'été dernier, l'Atletico semblait bien démuni: tandis que le Real achetait Gareth Bale pendant que le Barça accueillait Neymar, l'Atletico revendait à Monaco son meilleur attaquant, le Colombien Radamel Falcao .
Seul peut-être le manageur d'Arsenal Arsène Wenger avait jugé en octobre dernier que le club "rojiblanco" était "un des postulants à la victoire finale" en C1. La suite lui a donné raison: cet Atletico, solide leader du Championnat d'Espagne, peut conquérir la Liga au nez et à la barbe du Real et du Barça, qui disposent pourtant de budgets au moins quatre fois supérieurs.
Et le club est désormais en lice pour un somptueux doublé, encore plus beau que le mythique doublé Championnat-Coupe de 1995-1996, époque où l'actuel technicien Diego Simeone faisait la loi comme milieu de terrain dans l'entrejeu "colchonero".
Aujourd'hui entraîneur, l'Argentin a modelé un groupe à son image: batailleur, accrocheur, solide et solidaire. "Le +Mister+ a toujours les mots qu'il faut dans les moments clés", a résumé l'attaquant Diego Costa après la victoire contre Chelsea mercredi (3-1).
Tous ensemble, ils ont gravi les échelons: sacre en Europa League en 2012, troisième place de Liga et victoire en Coupe du Roi en 2013 aux dépens du Real (2-1 a.p.). Reste les deux dernières marches: conquérir la Liga et remporter la finale de C1 face au grand voisin, le Real Madrid.
. "Tout Madrid à Lisbonne"
Quelque 500 km à vol d'oiseau séparent Madrid de Lisbonne. Et le trajet risque d'être assez embouteillé le 24 mai pour rejoindre la capitale portugaise.
"Nous sommes ravis d'affronter une autre équipe espagnole. C'est une finale madrilène, ce sera une journée très spéciale parce que tout Madrid se déplacera à Lisbonne", a résumé le milieu de l'Atletico Koke, un Madrilène pur jus.
Peu de villes en Europe pourraient espérer un tel derby en finale de la Ligue des champions, mis à part peut-être Londres (Arsenal et Chelsea), Manchester (United et City) et Milan (AC et Inter).
Mais Madrid est décidément ville de football: elle dispose de trois clubs de 1re division (Real, Atletico, Rayo Vallecano) et sa banlieue en compte un autre club (Getafe). Et entre le Real que le Roi d'Espagne Juan Carlos aime à venir applaudir, et l'Atletico que son fils et héritier le Prince Felipe suit assidûment, c'est tout Madrid qui va se diviser l'espace d'un week-end.
Si "El Atleti" l'emporte, la fontaine de Neptune, sur le Paseo del Prado, se couvrira de supporteurs "rojiblancos". Si le titre va à "El Madrid", c'est en revanche la fontaine de la déesse Cybèle ("Cibeles"), à 500 mètres de là, qui accueillera les réjouissances.
. La Liga résiste au déclin
On l'annonçait sur la pente descendante, mais le football espagnol est loin d'être moribond. Outre deux clubs qualifiés en finale de la Ligue des champions, la Liga comptera aussi un représentant en finale de l'Europa League à Turin puisque l'une des affiches des demi-finales était Valence-Séville.
Certes, il y a eu en 2013 les échecs du Real et du Barça en demi-finale de C1 face à une Allemagne triomphante. Il y a eu aussi une fuite des talents à l'intersaison (Navas, Negredo, Falcao, Higuain...) et des difficultés financières persistantes pour les petits clubs derrière les mastodontes Real-Barça.
Mais à un peu plus d'un mois de la Coupe du monde où la "Roja" espère conserver son titre mondial, l'Espagne du football est déjà assurée de régner sur l'Europe.