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Monaco se déplace mardi à Turin pour affronter la Juventus en quart de finale aller de la Ligue des champions (20h45) avec l'ambition de faire mentir les pronostics et ainsi conserver une chance de qualification au Stade Louis-II la semaine suivante.
En France, Monaco est un paradoxe. Cette équipe engrange plus de points quand elle se déplace (32 en 16 rencontres) que lorsqu'elle reçoit (26 points). Au niveau européen, elle a également démontré que cet état de fait subsistait. Exceptée une défaite à Lisbonne contre le Benfica (1-0) en phase de poule, l'équipe de Leonardo Jardim a toujours été performante hors de la Principauté.
"Une équipe qui élimine Benfica et le Zenit en n'encaissant qu'un but en six matches, qui bat Arsenal, a de la valeur. Et en France, elle a la meilleure défense. Elle n'est pas là par hasard", a d'ailleurs averti l'entraîneur de la Juve, Massimiliano Allegri lundi.
Son dernier exploit, retentissant, a en effet fait le tour de l'Europe. C'est à Londres, avec une équipe diminuée, que Monaco a assuré sa qualification pour les quarts de la C1 en s'imposant 3-1 contre Arsenal, cador de la Premier League. La défaite limitée à 2-0 au retour à Louis-II a permis aux Monégasques de passer.
Avant de traverser les Alpes, les Rouge et Blanc n'ont donc pas dérogé à la règle. Après deux nuls poussifs à domicile en championnat contre Saint-Etienne (1-1) et Montpellier (0-0), ils se sont imposés aisément (3-0) à Caen où, depuis 1996, aucune équipe de la Principauté n'avait gagné. Ce succès, le plus large à l'extérieur depuis le début de la saison, porte à quatre la série de victoires consécutives en déplacement (Nice, Evian/Thonon, Reims, Caen), avec dix buts inscrits et seulement deux encaissés.
"Monaco a fait un grand match, expliquait le défenseur italien Andrea Raggi après la victoire à Caen. Il était très important de gagner avant le grand match qui nous attend à la Juve."
- La même façon de jouer -
Les forces et faiblesses monégasques sont désormais connues de tous: grande rigueur défensive, projection de qualité en contre, mais aussi difficultés chroniques à faire le jeu.
"La façon de jouer de la Juventus est pareille à la nôtre, soulignait l'entraîneur Leonardo Jardim au moment du tirage au sort. C'est un groupe de grande qualité, un collectif très fort, avec de grands joueurs comme Tevez, Morata ou Pirlo. Mais l'absence de Pogba est une bonne nouvelle."
A Turin, ses hommes se confronteront donc à ce qui se fait de mieux sur le continent en termes de pragmatisme. "Il y avait des équipes très difficiles et des équipes très, très difficiles, avait lancé Jardim en apprenant le nom de son adversaire. La Juve, ce sera très difficile."
Avec le retour du défenseur Barzagli, et malgré l'incertitude pesant autour de Pirlo, la +Vieille Dame+ voudra imposer la force de son 3-5-2. Monaco ne pourra se permettre la moindre saute de concentration dans les moments clés et les zones de vérité.
L'une des incertitudes planant sur la composition monégasque concernera la pointe de l'attaque. A qui Leonardo Jardim fera-t-il confiance ? A l'expérimenté et roublard Dimitar Berbatov , un peu à la peine en Ligue 1 ces dernières semaines, ou au jeune espoir français Anthony Martial, en pleine forme en championnat mais inexpérimenté à ce niveau de la compétition ?
Raggi, porté pour sa part par un grand désir de revanche personnelle, lui qui pense ne pas avoir reçu dans son pays toute la considération qu'il méritait, reste certain des valeurs azuréennes, quel que soit le 11 titulaire.
"On est un grand groupe", dit-il, comme pour oublier l'éventuel préjudice du forfait possible de son capitaine Toulalan. "On défend ensemble, on attaque ensemble. C'est notre force. Je le dis et redis: pour la Juve, ça ne sera pas facile."
Pour une fois, Jardim va évoquer avec ses joueurs avant le match la notion de plaisir. "Il faut profiter du moment", a-t-il déjà dit. Sans oublier pour autant ce qui fait l'ADN de son groupe: rigueur et concentration.
Car il n'entend pas réitérer l'expérience vécue par Monaco en 1998. En demi-finale de la compétition, Jean Tigana et ses joueurs avaient alors perdu leurs illusions dès l'aller dans le Piémont, après un triplé de Del Piero et un but de Zidane (1-4).
Les équipes probables :
Juventus Turin (ITA): Buffon - Barzagli, Bonucci, Chiellini - Lichtsteiner, Vidal, Marchisio, Pereyra, Evra - Morata, Tevez
Monaco: Subasic - Raggi, Carvalho (ou Wallace), Abdennour, Kurzawa - Fabinho (ou Toulalan), Kondogbia - Dirar (ou Fabinho), Moutinho, Ferreira Carrasco - Berbatov (ou Martial)
Arbitre: Pavel Kralovec (CZE)