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Arrestation préventive de 95 supporters lundi soir, port obligatoire d'un bracelet jaune pour accéder au stade: les supporters de l'Ajax Amsterdam, réputés violents, ont été soumis à un sévère contrôle avant le match de Ligue des Champions face au Paris SG mardi soir.
"C'est scandaleux ce qu'il se passe", s'est insurgé Sander Huisman, l'un des responsables de l?association des supporteurs de l'Ajax, auprès de la télévision locale d'Amsterdam AT5.
"Non seulement nous avons reçu beaucoup moins de tickets que ce à quoi nous avions droit, mais il y a aussi toutes ces règles restrictives dans Paris que nous n'avons jamais vues ailleurs", s'est-il plaint.
Au moment du coup d'envoi, tout était très calme aux alentours du Parc des Princes, où un important dispositif de sécurité, avec plusieurs dizaines de camions de CRS, était déployé.
"Tout s'est fait dans le calme. L'essentiel des supporters de l'Ajax ont été conduits dans leur tribune avant tout le monde vers 19h30, peu après l'ouverture des portes", a indiqué un stadier à l'AFP. "Les supporteurs néerlandais qui se baladaient autour du stade ont été escortés par des CRS jusqu'à l'entrée de leur tribune", a-t-il ajouté.
Les supporters de l'Ajax se sont fait discrets: ni chant, ni drapeau ou ni maillot aux couleurs de leur club. La grande majorité d'entre eux portaient des blousons noirs et étaient difficiles à distinguer des supporters parisiens.
Ils étaient arrivés à Paris précédés d'une réputation peu flatteuse qui a incité les forces de sécurité à prendre des mesures draconiennes.
Seules 850 places ont été vendues aux supporters de l'Ajax. Et ces fans ont aussi été priés par la police parisienne de porter un bracelet jaune indiquant qu'ils sont bel et bien détenteurs d'un billet.
Selon une source policière, les Néerlandais sont arrivés à Paris avec des contremarques nominatives, qu'ils ont échangées contre un billet et le fameux bracelet jaune, pour faciliter l'accès au stade et les contrôles de sécurité.
"La couleur est jaune !", s'indigne un supporter, en référence à l'étoile jaune que devaient porter les Juifs durant la deuxième guerre mondiale. L'Ajax est historiquement associé à la communauté juive, l'ancien stade du club étant situé dans le quartier juif de la ville avant-guerre.
-Adaptation au dispositif policier-
Les mesures anti-violence avaient été mises en place dès lundi soir, vingt-quatre heures avant le match, avec l'arrestation de 95 personnes, qui pour certaines n'étaient pas munies de billet.
Ces interpellations ont donné lieu à 54 placements en garde à vue et visaient des supporters "qui voulaient apparemment en découdre avec d'autres supporters parisiens dans le quartier du pont de l'Alma", a précisé une source policière. "On a évité une bagarre."
Les autorités craignaient que les supporteurs de l'Ajax et du PSG tentent de "concrétiser leur projet d'affrontement déjoué lors du match aller", mi-septembre, où plus de 80 personnes dont une majorité de hooligans français avaient été interpellés, à Amsterdam et Utrecht.
Pour ces hooligans, les matchs ne semblent constituer qu'un prétexte pour des retrouvailles violentes et loin du stade entre partisans des deux camps.
"C'est un type de situation assez caractéristique du hooliganisme pur, souligne Nicolas Hourcade, sociologue à l'Ecole Centrale de Lyon. Cela concerne des bandes centrées sur la violence et qui s'adaptent au dispositif de sécurité".
"Comme les stades et leurs alentours sont des zones de plus en plus sécurisées, notamment à Paris, les incidents se déplacent dans le temps et dans l'espace, ajoute-t-il. Les hooligans se retrouvent plutôt les veilles de match ou dans la journée avant le match, à distance du stade. On l'a vu avec des incidents à Bastille contre Zagreb, à Odéon quand Leverkusen est venu, ou vers Châtelet avec Chelsea."
Ces déchaînements de violence épargnent donc les alentours du Parc des Princes, au soulagement du Paris SG, qui a mené une campagne énergique pour se débarrasser des supporters les plus violents en 2010-2011.
"L'objectif du club, c'est de faire du Parc un sanctuaire où les spectateurs peuvent se rendre en toute sécurité et sans critiquer le club, explique Nicolas Hourcade. Le PSG s'occupe donc de préserver le stade et ses abords immédiats. Il prend aussi des dispositions pour contrôler son public. Mais ce qui se passe en ville, ça concerne la police et les pouvoirs publics."
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