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La Portugaise Helena Costa, qui a renoncé à entraîner Clermont et à devenir ainsi la première femme en France aux commandes d'une équipe pro, a réglé ses comptes mardi avec le club auvergnat, accusant le directeur sportif d'avoir refusé de communiquer avec elle.
Peu loquace lors de sa conférence de presse mardi matin à Clermont-Ferrand, au lendemain de l'annonce fracassante de sa défection, Helena Costa s'est davantage livrée mardi en début de soirée via un communiqué publié sur sa page Facebook, cité par l'agence Lusa.
Elle y explique que sa décision de quitter son poste "n'était pas précipitée et inattendue, mais intervient après une série d'épisodes qui se sont déroulés au fil du temps".
"Mon départ est surtout dû au fait que le directeur sportif", Olivier Chavagnon, "recrutait des joueurs sans mon accord, pour une équipe que je devais mener et dont je devais être responsable, sans me mettre au courant", a-t-elle écrit.
Elle "considère inadmissible que, dans une structure de football professionnel, un entraîneur apprenne le recrutement de joueurs par le secrétariat du club, à travers une liste de joueurs soumis à des tests médicaux", s'est-elle encore insurgée.
Helena Costa a donné sa démission lundi et repartira sans indemnité vers le Portugal. "Jusqu'ici, j'ai honoré mes engagements à 100%, mais après une discussion avec le président, j'ai décidé de partir, et c'est ma propre décision", avait-t-elle expliqué lors de sa conférence de presse au stade du club.
- Mine défaite -
La mine défaite, laconique dans ses réponses, Helena Costa n'avait pas souhaité en dire plus face aux nombreux journalistes à Clermont. "C'est une question de respect", a-t-elle indiqué. À plusieurs reprises, elle a répété que "seul le président connaissait [ses] raisons" et qu'il n'y avait "qu'à lui" qu'elle devait "rendre des comptes".
L'intéressé, Claude Michy, a qualifié sa décision d'"étonnante, irrationnelle, incompréhensible". "Elle a simplement dit +je m'en vais+. Elle part avec son secret", a-t-il affirmé.
Pour lui, aucun élément dans leur discussion de la veille ne justifiait une démission. "C'est une femme, elles sont capables de nous faire croire un certain nombre de choses", a-t-il lâché.
"Elle a un problème de confiance qui s'est installé, mais je ne sais pas par quoi elle a été déstabilisée. (...) Maintenant, c'est la suite qui compte. Le club est structuré, il y a un staff pour entraîner les joueurs. On trouvera un autre entraîneur, ou une entraîneuse", a assuré le président de Clermont, où l'entraînement a néanmoins repris mardi.
- 'Une décision égoïste' -
Annoncée en mai à Clermont-Ferrand, l'arrivée d'Helena Costa, en remplacement de Régis Brouard, avait fait l'effet d'une bombe et donné une aura internationale à ce club auvergnat de 2e division, jusqu'aux pages du New York Times.
Agée de 36 ans, surnommée la "Mourinho en jupons", Helena Costa avait assuré le 22 mai, lors de sa présentation à la presse, qu'elle n'avait "pas peur" d'entraîner l'équipe clermontoise.
La nouvelle de sa défection a conduit 45 entraîneurs à postuler à sa place depuis lundi, dont aucune femme: "Par contre j'en ai appelé une!", a lancé Claude Michy.
Sonia Souid, l'agent qui avait repéré Helena Costa et avait suggéré à la direction du club de l'embaucher, n'a pas eu plus d'explications à donner sur le coup de théâtre de lundi.
"Je ne reconnais pas l'Helena Costa qui s'est présentée devant nous il y a un mois (...) On a essayé de la faire changer d'avis mais on s'est retrouvé face à un mur, elle avait déjà pris sa décision. Je suis en colère et triste, pour toutes les autres femmes qui auraient voulu être à sa place. C'est une décision égoïste", a-t-elle asséné.