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Annoncée proche, en discussion, voire impossible, la venue de Zinédine Zidane au poste d'entraîneur de Bordeaux alimente la sphère médiatique sans que personne ne sache vraiment ce que l'ancien Ballon d'or fera après le 24 mai, date de la finale de la Ligue des champions du Real Madrid face au rival local, l'Atletico.
C'est ce que l'on appelle faire le +buzz+. Une petite phrase lâchée à un parraineur le 5 mai, où "Zizou", qui aura 42 ans fin juin, révèle son envie d'entraîner et de devenir un "numéro un". Et le tour est joué.
Depuis, l'adjoint de l'Italien Carlo Ancelotti au Real Madrid est au centre des attentions médiatiques: Zidane par ci, Zidane par là, "Zidane a les cartes en main", "C'est fait à 90%", "Ils se sont vus à Paris, à Madrid"...
"Comme toujours, tout le monde parle beaucoup et étant donné que je ne réagis jamais, on raconte tout et n'importe quoi": la vérité, un seul la connaît, c'est Zidane, et hormis ce démenti mercredi à l'Équipe, où il affirme n'avoir "eu aucun contact ni de près ni de loin avec... Monaco", il n'a rien dévoilé de ses plans futurs.
- M6, arguments à trouver -
"Je suis sous contrat avec le Real Madrid", "ma seule priorité c'est le Real, la Liga et la finale de la Ligue des Champions. Point", avait-il ajouté.
A Bordeaux, club où Zidane s'est illustré pendant quatre ans (1992-1996), avec entre autres ce but d'anthologie inscrit contre le Betis Séville en 1995, puis ce quart de finale retour de la Coupe UEFA homérique face au grand Milan AC (3-0, 1996), on a décidé de garder le silence sur les avancées des négociations.
Vu la place de Zidane dans le football français, son aura auprès du grand public, le convaincre de revenir aux Girondins est un travail délicat que mènent depuis plusieurs jours la direction du club marine et blanc et son actionnaire majoritaire, M6, avec des arguments sportifs et financiers ambitieux à trouver.
Oubliée donc l'ère Francis Gillot (2011-2014) marquée par les économies et un déficit à combler, l'éventuelle venue de Zidane doit coïncider dans l'esprit des Girondins avec l'entrée dans le nouveau stade (42.000 places, livré en avril 2015) et un retour sur le devant de la scène nationale. A condition d'y mettre les moyens.
- Dugarry sceptique -
Pour franchir ce pas, "une personne reconnue mondialement", comme Gillot a qualifié Zidane samedi, peut aider. Autres approbations symboliques, celles des spectateurs du Stade Chaban-Delmas scandant des "Zizou, Zizou" samedi soir lors du tour d'honneur des Girondins après leur match nul face à Marseille (1-1) ou celle du maire de la ville, Alain Juppé, jugeant l'idée "géniale": "Cela évoque des heures glorieuses du football à Bordeaux. On serait tous ravis de l'accueillir dans le nouveau stade qui aurait dès le départ un démarrage foudroyant", estime l'édile.
Le scepticisme reste quand même de mise quant à la faisabilité de l'opération, à l'image de l'un des amis de Zidane, Christophe Dugarry , associé en affaires et ancien coéquipier, qui parle "de gros doute": "Je mets un gros bémol. S'il a envie d'être entraîneur, ce n'est pas pour occuper un banc de touche, c'est pour gagner, c'est dans sa culture, ses gènes. Il ne supportera pas d'être entraîneur en ayant pas les moyens ni le potentiel pour rivaliser avec les meilleurs", indique Dugarry lundi dans l'émission "Stade bleu" de Radio France.
Aujourd'hui, la balle est autant dans le camp de Zidane que de M6 qui, après avoir déjà séduit Laurent Blanc , un ancien champion du monde, débutant lui aussi dans l'exercice en 2007, ne serait pas contre l'idée de réussir le plus beau coup de l'été en L1.