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Les clubs de L1, restreints par les contraintes financières, ont surtout guetté les bonnes affaires lors du mercato d'été qui se terminera lundi à minuit, pendant que l'Angleterre a recruté à tout-va grâce à ses droits TV faramineux.
. L'Angleterre est riche...
La signature d'un contrat record de 2,3 milliards d'euros par saison par la Premier League anglaise pour la diffusion de ses matches au Royaume-Uni sur la période 2016-2019 n'a fait qu'accentuer le fossé avec le reste de l'Europe.
Par comparaison, la Ligue de football professionnel n'empochera en France que 748 millions d'euros par an entre 2016 et 2020. De quoi favoriser un nouvel exode de l'autre côté de la Manche.
Cela peut expliquer comment des joueurs au statut affirmé comme Yohan Cabaye , titulaire en équipe de France parti du Paris SG à Crystal Palace (14 millions d'euros), ou le meilleur passeur de L1 Dimitri Payet, qui a quitté Marseille pour West Ham (14 millions d'euros), ont pu rejoindre des équipes de second rang en Angleterre.
. ... et aime les jeunes
Plus étonnant, des formations anglaises de standing équivalent ont énormément investi sur de jeunes joueurs français (Amavi, Veretout, Jordan Ayew, Kanté, Thauvin). Avec, souvent, des indemnités très élevées par rapport à leur vécu en Ligue 1 et comparables à celles payées pour leurs aînés (entre 13 et 15 millions d'euros pour Amavi, 22 ans, 12 pour Jordan Ayew, 23 ans). La raison? Elles espèrent une plus-value à la revente.
"Quand un club achète un jeune joueur de 21 ans une certaine somme c'est bien évidemment pour le rentabiliser sur le terrain, mais également car il pense qu'il pourra éventuellement en tirer une belle somme", explique Christophe Mongaï, l'agent d'Amavi.
"L'idée n'est pas de payer cher un jeune joueur mais de payer cher un jeune joueur promis à un très bel avenir. Les clubs anglais ne sont pas philanthropes", poursuit-il.
. Les clubs français plutôt vendeurs
Incapables de rivaliser avec leurs voisins et soumis au contrôle strict de la DNCG (Direction nationale de contrôle de gestion), les équipes de L1 n'ont pas la surface financière pour garder leurs meilleurs joueurs. La balance a donc une nouvelle fois fortement penché du côté des départs.
"Les clubs français sont traditionnellement vendeurs pour équilibrer leurs comptes", explique Bastien Drut, auteur d'une "Economie du football professionnel" (Ed. La découverte).
Seul le PSG, propriété du Qatar et qui dispose d'un budget de près de 500 millions d'euros (5e club le plus riche du monde selon le cabinet Deloitte), fait exception. Cette saison, Paris a déboursé environ 110 millions d'euros, soit à peu près le budget de l'OM (125 millions d'euros), pour recruter 4 joueurs (Di Maria, Stambouli, Kurzawa, Trapp).
Marseille et Monaco, pourtant deux des plus gros budgets de l'élite, n'ont pas eu d'autres solutions que de se délester de leurs meilleurs éléments (A. Ayew, Payet ou Imbula pour l'OM, Kondogbia, Abdennour, Ferreira-Carasco, Kurzawa, Ocampos pour l'ASM), préférant se renflouer par des ventes. Les départs d'André-Pierre Gignac pour le Mexique ou Rod Fanni pour le Qatar n'ont rien rapporté à l'OM, puisqu'ils étaient en fin de contrat, mais ce sont deux gros salaires qui sont partis.
Privé de Ligue des champions par Valence en barrages, Monaco a utilisé une partie de ses ventes pour miser sur des jeunes à fort potentiel (Jean, Carrillo, Cavaleiro, Adama Traoré, Lemar, Bahlouli, Lopes).
. Plus d'expérience, plus de sécurité
Côté arrivées, les clubs français, cure d'austérité oblige, ont eu tendance à se tourner vers des joueurs plus confirmés et moins chers.
Cela a été le cas de Marseille, qui a fait venir Lassana Diarra et Abou Diaby sans payer d'indemnités, de Nice qui a confié les clés de son jeu à Hatem Ben Arfa , ou de Lyon, qui a recruté Jérémy Morel, arrivé libre de Marseille, et les plus expérimentés Claudio Beauvue ou Mathieu Valbuena .
. Le prêt, solution de court terme
Autre solution: le prêt, qui a l'avantage de ne pas coûter cher, mais qui prive le club d'une indemnité de transfert à venir et se fait souvent au détriment de la formation.
Là encore, Marseille s'est mis en avant en enrôlant le latéral gauche de l'Atletico Madrid Javier Manquillo ou le milieu du Real Madrid Lucas Silva. Tout comme Monaco (El Shaarawy, Coentrao, Pasalic...), Lille (Sunzu, Yeboah) ou Nice (Baysse, Germain, Wallyson).