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Hatem Ben Arfa , qui voulait rebondir à l'OGC Nice après des expériences ratées en Angleterre, voit son retour en France compromis par un avis défavorable rendu mercredi par la Fifa concernant son transfert, et cette fois, il n'y est pour rien.
Le milieu offensif de 27 ans, engagé libre la semaine précédente pour 18 mois par Nice, traîne une réputation de "bad boy" du foot français. Joueur peut-être le plus doué de la génération 1987 (celles de Benzema, Ménez, Nasri), capable de dribbles géniaux, il est aussi souvent présenté comme ingérable.
En témoigne une carrière tout sauf rectiligne, et ponctuée par des accès d'individualisme et une capacité à se brouiller avec ses entraîneurs partout où il est passé, à Lyon (2004-2008) avec Gérard Houllier, Marseille (2008-2011) avec Gerets ou Deschamps, ou Newcastle (2011-2014) avec Alan Pardew.
Cette fois pourtant, rien à voir avec son comportement: l'avis défavorable de la Fifa porte sur un point de règlement du football mondial, stipulant qu'un joueur "ne peut pas prendre part à des rencontres officielles avec trois clubs différents au cours d'une même saison".
- 'A la Ligue de décider' -
Or, Ben Arfa, déjà en froid avec Pardew à Newcastle, avait disputé l'été dernier un match avec l'équipe Espoirs (moins de 21 ans) du club à l'occasion d'un tournoi des centres de formations. Cette compétition, récemment créée en Angleterre, n'est pas reconnue comme officielle par la Fédération anglaise (FA). Le joueur avait peu après été prêté à Hull City, où il n'a disputé que huit rencontres avant la résiliation de son contrat.
C'est cette rencontre avec les Espoirs qui, du point de vue de la Fifa, le disqualifie pour pouvoir porter le maillot niçois en compétition officielle cette saison.
Et prive, du même coup, le club d'un renfort offensif d'autant plus nécessaire qu'il a perdu lors du mercato d'hiver l'Argentin Dario Cvitanich, retourné dans le club mexicain de Pachuca.
Forcément, l'actuel 12e de Ligue 1 n'entend pas encaisser ce nouveau coup dur sans réagir. Dans un communiqué, l'OGCN assure que la Fifa a précisé dans son courrier à la Fédération française de football (FFF) que l'avis de l'instance internationale "a un caractère purement informatif" et "par conséquent, sans préjudice quelconque" pour le club.
Me Jean-Jacques Bertrand, l?avocat du joueur, estime lui aussi que l'avis de la Fifa n'est que consultatif, et demande à la Ligue de football professionnel (LFP) de "convoquer la commission juridique".
"La FFF n'est pas liée à cet avis et devrait s'appuyer sur la position de la FA, organisatrice de ce tournoi des centres de formation et qu'elle ne considère pas comme officiel", poursuit-il. "Nous sommes dans une situation incompréhensible où les instances nationales ne prennent pas leurs responsabilités."
- Gâchis -
Mais au sein de la FFF, qui avait sollicité pour avis la Fifa concernant ce point de réglement après le transfert de "HBA", on ne se montre pas très optimiste.
Interrogée quant à la possibilité de faire malgré tout homologuer le contrat auprès de la LFP, une source au sein de la FFF a répondu: "C'est à la Ligue de décider, mais je ne vois pas comment."
Pour le natif de Clamart (Hauts-de-Seine), cet avis pourrait sonner comme une fin de saison (très) prématurée. Un gâchis de plus pour celui qui avait témoigné de son amour pour Claude Puel , "son intégrité et son approche du foot".
"Au bout de dix minutes, mon choix était fait, son discours m'a plu immédiatement. Même si le Real (Madrid) était venu à ce moment-là, ma décision était prise", avait souri le joueur lors de sa présentation à Nice.
Cette fois, et sauf décision contraire dans les jours à venir, même si c'était le Real qui demandait son transfert, l'avis de la Fifa ne lui permettrait pas plus de jouer.